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Communiqué de presse  •  2 min

Équiterre condamne la décision du gouvernement Trudeau d’approuver le projet d’expansion du pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan et le projet d’expansion de la ligne 3 d’Enbridge

Publié le 

Ottawa, le 29 novembre 2016 - Suite à une rencontre du Cabinet ce matin, le gouvernement du Canada a pris deux décisions déplorables au sujet de projets de pipelines au Canada, remettant sérieusement en question la capacité du Canada d’atteindre ses objectifs suite à l’Accord de Paris.

Lors d’une conférence de presse à Ottawa, le Premier ministre Trudeau a annoncé qu’il approuverait le projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan, à condition que Kinder Morgan remplisse les conditions de l’Office national de l’énergie.

Lors de son allocution, le Premier ministre a affirmé qu’il comptait sur le plan climat de l’Alberta et en particulier sur le plafond de 100 Mt des sables bitumineux pour limiter les émissions de gaz à effet de serre de ces projets.

Le projet d’expansion Trans Mountain (TMX) prolongerait le système de pipelines existant de Trans Mountain entre Edmonton (Alberta) et Burnaby (Colombie-Britannique). Il inclurait environ 987 km de nouveau pipeline, de nouvelles installations et des installations modifiées telles que des stations de pompage ou des réservoirs ainsi que la remise en service de 193 km de pipeline existant. Le terminal maritime Westridge serait aussi agrandi, menant à une augmentation du trafic de pétroliers, ce qui représente une menace aux orques et autre faune marine.

« Le gouvernement fédéral prend la mauvaise direction dans ce dossier; il y a une forte opposition à ce projet, pas seulement en Colombie-Britannique, mais aussi partout au pays », affirme Steven Guilbeault, directeur principal d’Équiterre. « Nous pouvons donc prévoir que le projet d’expansion Trans Mountain connaîtra la même fin que le projet de pipeline Northern Gateway et ne sera jamais construit à cause des contestations judiciaires prévues que la décision d’aujourd’hui déclenchera », conclut M. Guilbeault.

L’évaluation initiale du projet d’expansion Trans Mountain par l’Office national de l’énergie (ONÉ) présentait de nombreuses lacunes dont l’absence d’évaluation de la contribution du projet aux émissions de GES du Canada. « C’est complètement inacceptable étant donné qu’une évaluation complète du cycle de vie du projet est essentielle au processus de prise de décision du cabinet fédéral selon nous », a affirmé Annie Bérubé, directrice des relations gouvernementales chez Équiterre. « Nous avons essentiellement écrit un chèque en blanc à Kinder Morgan quant à la contribution du projet au profit d’émissions de GES au pays », a ajouté Mme Bérubé.

Le cabinet fédéral a aussi annoncé l’approbation conditionnelle du projet d’expansion de la ligne 3 de Enbridge. Ce projet de 7,5 milliards de dollars remplacerait la ligne reliant Hardisty en Alberta à Superior au Wisconsin. Cette méga-expansion doublerait la capacité de la ligne existante, pour un total de 760 000 barils de pétrole par jour et permettrait de transporter du bitume lourd des sables bitumineux.

« Étant donné que le Canada a maintenant ratifié l’Accord de Paris sur les changements climatiques, il est temps de rappeler au gouvernement Trudeau que nous nous sommes légalement engagés à réduire nos émissions absolues de GES au Canada », a déclaré Steven Guilbeault, directeur principal chez Équiterre. « L’approbation du projet d’expansion Trans Mountain et l’expansion de la ligne 3 d’Enbridge menace sérieusement notre capacité à atteindre nos engagements internationaux sous l’Accord de Paris. Ceci ternit la crédibilité du Canada comme champion de l’Accord de Paris », a ajouté M. Guilbeault.

Finalement, le gouvernement du Canada a annoncé aujourd’hui qu’il demanderait à l’ONÉ de rejeter l’application du projet Northern Gateway d’Enbridge. Alors que le projet avait initialement été approuvé sous le gouvernement précédent, la Cour fédérale a jugé en juin dernier que le gouvernement du Canada a failli à son obligation de consulter les Premières Nations avant de donner le feu vert à ce projet controversé de pipeline pour connecter les sables bitumineux de l’Alberta à la côte nord de la Colombie-Britannique. L’annonce d’aujourd’hui enfonce le dernier clou dans le cercueil de ce projet.

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Pour plus d'informations :

Dale Robertson, relations médias, Équiterre
drobertson@equiterre.org
514 605-2000