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Actualité  •  4 min

Bilan environnemental de 2014 : des hauts et des bas

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Actu - Bilan environnemental de 2014 : des hauts et des bas

Équiterre publie aujourd’hui sa revue de l’année 2014 sur les hauts et les bas de l’actualité environnementale, tant sur la scène internationale, canadienne que québécoise.

International
L’évènement qui a le plus retenu l’attention cette année en matière d’environnement est certainement l’entente signée entre la Chine et les États-Unis en matière de lutte aux changements climatiques. Cette entente prévoit que les États-Unis vont doubler le rythme annuel de réduction de leurs GES alors que la Chine s’engage à plafonner les siennes d’ici 2030.

Le Sommet des chefs d’État sur les changements climatiques organisé par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, à New York en septembre dernier a été un autre moment fort de l’année 2014. La grande marche des peuples, à laquelle Équiterre a participé, a réuni plus de 400 000 personnes dans les rues de New York, du jamais vu pour cet enjeu aux États-Unis. De plus, des activités similaires se sont tenues dans plus de 178 villes dans le monde, incluant Montréal et Québec.

Plusieurs annonces ont aussi été faites en parallèle du Sommet de l’ONU, notamment celles de plusieurs fonds d’investissement privés, dont celui de la famille Rockefeller, à l’effet qu’ils allaient retirer 100 milliards $ d’investissements des combustibles fossiles au cours des prochaines années.

Malgré ces nouvelles encourageantes, l’Organisation météorologique mondiale a annoncé que l’année 2014 sera probablement l’année la plus chaude jamais enregistrée alors que la température de la planète a continué d’être au-dessus des moyennes du 20e siècle, à chaque mois de 2014. D'après les données provisoires pour 2014, le 21e siècle compte déjà quatorze des 15 années les plus chaudes jamais observées.

Sur une note très réjouissante, soulignons la mise en service de la plus importante centrale de production d’énergie solaire de l’Afrique, située en Afrique du Sud, qui fournira de l’électricité propre et renouvelable pour 80 000 ménages. Aux États-Unis, pour la moitié de 2014, 53 % des nouvelles installations de production d’électricité sont d’origine solaire. D’ici 2050, plusieurs experts estiment que le solaire représentera la plus importante forme de production d’électricité.

Canada
La situation du fédéral continue d’être pitoyable, le secrétaire général de l’ONU pointant même du doigt, publiquement, le manque d’effort de gouvernement de Stephen Harper dans la lutte aux changements climatiques. Le premier ministre Harper a d’ailleurs fait volte-face sur la question d’imposer des règles en matière de réduction de GES pour les secteurs du pétrole. Pourtant, il avait lui-même promis, dans le discours du Trône de 2013, ainsi que les cinq ministres de l’Environnement qui se sont succédé depuis 2006, de mettre en place de telles règles.

Sur le dossier des sables bitumineux, une étude publiée aux États-Unis démontre que l’action concertée des groupes de citoyens et écologistes commence à avoir des impacts mesurés et mesurables sur les investissements dans les sables bitumineux. Selon cette étude, les pertes se chiffrent à 30 milliards $ entre 2010 et 2013.

La réélection de Kathleen Wynne à la tête d’un gouvernement majoritaire en Ontario et la bonne entente évidente entre ce gouvernement et celui du Québec est de bon augure puisqu’il semble de plus en plus évident que l’Ontario se joindra au Québec et à la Californie dans le cadre de la bourse du carbone visant à réduire les GES.

Québec
Le dossier de l’année au Québec en 2014 est sans contredit celui des sables bitumineux et du projet de pipeline Énergie Est de la compagnie TransCanada. Rappelons qu’il s’agit du plus important projet de pipeline en Amérique du Nord qui transporterait quatre fois la consommation journalière du Québec, soit 1,1 million de barils par jour. L’année a commencé sur les chapeaux de roues pour le gouvernement Couillard avec tout le débat entourant la proposition de construire un port pétrolier à Cacouna, à quelques centaines de mètres de l’aire de reproduction des bélugas du Saint-Laurent. Après une série de manifestations citoyennes, de recours juridiques devant les tribunaux, de plusieurs pétitions dont une d'Équiterre récoltant plus de 70 000 signatures, de l’opposition de 50 municipalités québécoises au projet de TransCanada, le gouvernement Couillard s’est finalement décidé à imposer sept conditions à l’approbation de ce projet.

Suite à une vaste tournée organisée par Équiterre sur les sables bitumineux, notons que des comités citoyens ont vu le jour un peu partout au Québec. Deux manifestations sur le sujet ont attiré des milliers de citoyens à Cacouna et à Sorel-Tracy. La collecte de fonds lancée par Gabriel Nadeau-Dubois en faveur de ces comités a permis d'amasser 400 000 $ en une semaine, ce qui laisse présager que la mobilisation citoyenne continuera de croître en 2015.

Une autre victoire a ponctué la fin de l'année 2014, le Bureau des audiences publiques en environnement (BAPE) a rendu un rapport hautement critique sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste dans la Vallée du St-Laurent et mené le ministre Couillard à fermer complètement la porte à cette industrie au Québec.

Sur une note tout aussi positive, Québec a gardé le cap sur l’application de la bourse du carbone malgré une vaste campagne de lobbying de la part de l’industrie pétrolière. La mise en place de cette bourse va permettre au Québec de réduire son empreinte carbone et de poursuivre son virage vers une économie plus verte et prospère.

Le dossier de l’électrification des transports a lui aussi continué de progresser alors que le nombre de véhicules électrique sur les routes du Québec a doublé encore cette année pour dépasser le cap des 5000 véhicules. Le Québec accueille d'ailleurs plus de 40 % de tous les véhicules électriques vendus au Canada. De plus, Hydro-Québec pourra maintenant investir dans les infrastructures d’électrification pour les projets de transport en commun. Notons également l’ouverture à Montréal d’une première boutique de l’emblématique entreprise Tesla, entreprise qui a révolutionné le monde de la voiture électrique.

L’année 2014 était celle de l’agriculture familiale. Décrétée par l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, l’année se termine par un engagement politique renouvelé et par la reconnaissance du rôle essentiel que jouent les fermes familiales dans la chaîne alimentaire puisque celles-ci produisent environ 80 % des denrées comestibles mondiales. Le réseau des fermiers de famille d'Équiterre s'inscrit dans cette vision de pratiques durables.

Équiterre a poursuivi son travail visant l’interdiction des pesticides, notamment ceux responsables de l’hécatombe chez les populations d’abeilles en Amérique du Nord. Des résultats de recherches démontrant l’impact catastrophique de ces substances sur les insectes pollinisateurs ont été publiés et plus de 18 000 personnes ont signé une déclaration demandant au gouvernement Couillard d’interdire l’utilisation de ces pesticides. À ce jour, la réponse se fait toujours attendre.

En 2015, le climat et les sables bitumineux continueront d'être à la une du dossier environnemental. Mentionnons la rencontre des premiers ministres des provinces au mois d’avril à Québec qui portera sur le climat, la prochaine rencontre des Nations-Unies qui aura lieu en décembre à Paris et le dossier du transport des sables bitumineux qui fera l’objet de plusieurs rapports, études et consultations incluant celles du BAPE et de l’Office nationale de l’énergie.

Pour tous ces dossiers et bien d'autres, Équiterre sera présent.