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Communiqué de presse  •  3 min

Le transport et traitement du pétrole brut des sables bitumineux auront des retombées minimes pour le Québec

Publié le 

Montréal, 2 juin 2014 - The Goodman Group Ltd., un cabinet d'experts-conseils en énergie et économie, en collaboration avec Greenpeace et Équiterre, rendent publique une analyse critique des retombées économiques pour le Québec du passage et traitement des sables bitumineux de l'Alberta, promues par les promoteurs de industrie pétrolière. Le rapport « Transport et traitement du pétrole brut des sables bitumineux au Québec : enjeux économiques » avance des retombées négligeables pour le Québec et déconstruit plusieurs mythes par rapport à l'industrie.

Le rapport établit que le secteur du pétrole brut contribue actuellement à 0,50 % (ou moins) de l’ensemble de l’économie du Québec et à 0,30 % (ou moins) de tous les emplois de cette province. Or, si tous les projets reliés aux sables bitumineux proposés pour le Québec étaient approuvés, leur apport économique relatif aux activités d'exploitation serait négligeable. En effet, l'ensemble du secteur du pétrole brut continuerait probablement de contribuer à environ 0,50 % (ou moins) de l’ensemble de l’économie et à 0,30 % (ou moins) de tous les emplois de cette province.

L'industrie favorise les oléoducs comme moyen de transport parce qu'ils ne coûtent pas cher et ne sont pas intenses point de vue de la main d'oeuvre. Voilà pourquoi leur apport économique est tellement négligeable. Effectivement, chaque million de dollars investi dans les projets de construction d’oléoducs et d’amélioration des raffineries se traduit par la création d’environ huit années- personnes de travail au Québec. À titre comparatif, pour le même montant investi dans la construction d'installations d'énergie verte, 15 emplois sont créés.

Contrairement aux effets économiques minimes, un déversement d'oléoduc peut avoir des impacts énormes sur l'environnement, les cours d'eau, la société humaine et la sécurité publique, tel que démontré à la rivière Kalamazoo, au Michigan en 2011 et par l'explosion tragique de décembre 2013 à Qingdao en Chine. « Le Québec se retrouvera à assumer la presque totalité des risques et des coûts engendrés par les déversements et les autres impacts environnementaux, sans que les gains économiques viennent compenser ceux-ci », affirme Brigid Rowan, économiste sénior du Goodman Group, Ltd et co-auteure du rapport.

« L'accroissement de la production des sables bitumineux liée au projet Énergie Est de TransCanada augmentera nos émissions de gaz à effet de serre de 32 millions de tonnes par année soit l'équivalent de 7 millions de voiture par année», déplore Steven Guilbeault d'Équiterre. « Il est plus que temps que nos gouvernements agissent pour protéger les Canadiens des impacts des changements climatiques en contraignant l'expansion des sables bitumineux», poursuit-il.

Une fois de plus, un rapport économique sous-tend l'urgence pour le Québec de refuser les projets de pipeline proposés. « Le Québec compromet son sain développement économique tout en assumant la quasi-totalité des risques, en allant de l'avant avec ces projets. Il doit se doter d'une vision énergétique durable, en misant sur l'efficacité énergétique, les investissements dans les énergies renouvelables, le transport en commun et l'électrification des transports. Non seulement les investissements dans les énergies propres permettraient au Québec de réduire les externalités négatives sur les plans de l’environnement et du risque, mais lui permettraient également de récolter des bénéfices plus importants et plus durables sur le plan du développement économique », souligne Ian Goodman, Président du Goodman Group, Ltd. et co-auteur du rapport.

« Si le renversement de la ligne 9B d'Enbridge va de l’avant, nous verrons pour la première fois des quantités importantes de pétrole des sables bitumineux arriver au Québec. Le Québec a un rôle-clé à jouer au Canada, car s’il refuse les projets de pipelines, il pourra contraindre l’expansion des sables bitumineux et laisser plus de temps et de place pour l’émergence des alternatives vertes. Le Québec a également tout à perdre avec le projet de pipeline Énergie Est qui servirait presqu’exclusivement à exporter dans d’autres pays d’énormes quantités de pétrole sale des sables bitumineux », explique Patrick Bonin de Greenpeace Canada.

Pour télécharger le rapport 


À propos des auteurs :

Les économistes en énergie Ian Goodman et Brigid Rowan ont démontré aux médias américains et à l'administration Obama que les bénéfices économiques et le nombre d'emplois provenant de Keystone XL ont été grandement exagérés par les promoteurs du projet. Dans le présent rapport, ils déconstruisent des mythes semblables concernant les bénéfices économiques pour le Québec des projets reliés aux sables bitumineux dans cette province et examine pourquoi ces bénéfices sont négligeables en comparaison des risques et des coûts potentiels. Basée à Ottawa et Montréal, Brigid Rowan, économiste sénior en énergie du Goodman Group, Ltd., possède plus de 20 ans d'expérience dans le domaine de l'énergie et de la réglementation économique. Ian Goodman, président et fondateur du The Goodman Group, Ltd. basé aux États-Unis, a réalisé des études et consultations sur la réglementation de l'énergie et en économie depuis plus de 35 ans à travers l'Amérique du Nord.

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Pour plus d'information :

Patrick Bonin, Greenpeace, 514-594-1221
Julie Tremblay, Equiterre, 514-605-2000