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Actualité  •  5 min

Équiterre à la COP26 : priorités et attentes

Plan large de Glasgow au crépuscule avant la COP26

Publié le 

Du 1er au 12 novembre, le monde se réunit à Glasgow en Écosse pour la COP26. Émile Boisseau-Bouvier et Andréanne Brazeau, expert(e)s d’Équiterre, seront sur place dans l’objectif de relayer ce qui s’y passe aux médias québécois et canadiens et aux sympathisantes et sympathisants d’Équiterre.

Ils collaboreront aussi avec les autres participants et participantes afin de pallier aux faiblesses de cette conférence, qui est l’une des moins équitables et sécuritaires des dernières années en raison du contexte sanitaire.

LA COP C’EST QUOI?

Le terme « COP » signifie « Conférence des Parties » à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), un cadre d’action de lutte contre le réchauffement climatique, qui réunit presque tous les pays du monde.

Depuis 1995, des représentants et représentantes des parties qui ont ratifié la convention se rassemblent une fois par an à la COP pour négocier et adopter des décisions et veiller à leur suivi. La COP rassemble également de nombreux regroupements d’acteurs non-étatiques : collectivités territoriales, groupes de la société civile, groupes autochtones, scientifiques, syndicats, entreprises, jeunes, etc., qui viennent y faire entendre leur voix.

LE CONTEXTE DE LA COP26

Après un autre été sous le signe des phénomènes climatiques extrêmes, le rapport alarmant du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et l'avertissement de l'Agence Internationale de l’énergie, la COP26 revêt une importance capitale afin de rehausser l’ambition des États et, surtout, de poser des gestes plus transformateurs que jamais pour lutter contre les pires effets de la crise de manière concertée.

La COP26 est considérée comme le plus important rendez-vous diplomatique au sujet du climat depuis la COP21 de Paris, en 2015, puisqu’elle annonce la mise en oeuvre de l’Accord de Paris et que les gouvernements doivent y présenter une ambition nationale rehaussée.

Malgré tout, en raison de la situation sanitaire mondiale et du faible taux de vaccination dans les pays en développement, la COP26 s’annonce malheureusement être particulièrement inéquitable et moins sécuritaire qu’à l’habitude. Il est décevant et choquant de constater que l’organisation de la conférence ne permettra pas une participation maximale sans danger pour certains des pays qui seront – et sont déjà – parmi les plus affectés par la crise climatique.

LES PRIORITÉS D’ÉQUITERRE À LA COP26

Avec cela en tête, Équiterre surveillera aussi de près l’atteinte des grands objectifs de la COP26. En voici quelques-uns qui retiendront particulièrement notre attention :

1. L’ambition climatique des États doit absolument être rehaussée pour respecter la science du climat et limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius, que ce soit en termes de cibles à atteindre ou de plans d’action. Ce rehaussement de l’ambition est un des mécanismes centraux de l’Accord de Paris.

2. Les États, dont le Canada, doivent faire mieux en ce qui a trait à la contribution de 100 milliards de dollars par an en financement climatique, un engagement datant des négociations de Copenhague en 2009. Cette somme vise à soutenir les efforts d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques des pays en développement dans le contexte où ce sont les pays du Nord qui sont historiquement responsables de la crise climatique.

3. L’un des principaux objectifs de la COP26 demeure l'opérationnalisation de l’article 6 de l’Accord de Paris, qui prévoit des systèmes d’échange de droits d’émissions de gaz à effet de serre entre les pays les plus émetteurs et les moins émetteurs. Pour l’instant, les pays s’entendent sur le principe, mais pas sur sa mise en application.

4. La science est claire et les États n’ont plus le choix : ils doivent mettre en place un plan daté et chiffré de sortie rapide des énergies fossiles qui assure une transition équitable pour les travailleurs et travailleuses et les communautés concernés si l’on souhaite éviter les pires effets d’un emballement climatique irréversible.

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NOS DEMANDES AUX GOUVERNEMENTS CANADIEN ET QUÉBÉCOIS

Équiterre a aussi des attentes plus précises envers les gouvernements du Canada et du Québec, entre autres sur les enjeux de transports, d’agriculture, mais aussi en lien avec une réelle transition énergétique.

« Le transport est un des secteurs les plus émetteurs de GES au Canada et au Québec. Si on n’agit pas de manière décisive sur ce front, on annule tous nos efforts ailleurs. On va donc surveiller ce qui se déploiera en ce sens lors de la COP », explique Andréanne Brazeau.

« Qu'y a-t-il de plus crucial que notre capacité à nous nourrir? Même si l’enjeu de l'agriculture n’est pas directement abordé dans les négociations climatiques internationales, Équiterre suivra attentivement les travaux se penchant sur cette question. Il s’agit d’une activité directement liée aux conditions climatiques. Il faut tout de suite apporter des ressources et du soutien à nos agricultrices et agriculteurs pour accroître leur résilience et leur capacité à s’adapter à cette nouvelle réalité ».

Émile Boisseau-Bouvier

1. Transition énergétique

  • Que le gouvernement respecte l’engagement électoral de mettre fin aux subventions aux énergies fossiles d’ici 2023;
  • Rehaussement de l’ambition climatique du gouvernement fédéral (et préciser son plan pour plafonner et réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier).

2. Se nourrir

  • Que le Canada mette en place une stratégie pancanadienne pour la santé des sols afin de prévenir la dégradation des sols, améliorer leur santé et ainsi aider les agriculteurs et agricultrices à faire preuve de plus de résilience face à la crise climatique

3. Se déplacer

  • Que le gouvernement concrétise son engagement électoral de mettre en œuvre une norme Véhicules Zéro Émission (VZE) pancanadienne et qu’il annonce sa cible intérimaire de vente de VZE pour 2030.

NOS DEMANDES POUR LE QUÉBEC DANS LE CADRE DE LA COP26

1. Transition énergétique

  • Annoncer que la fin de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures au Québec se fera sans compensation financière aux compagnies et rejoindre la Beyond Oil and Gas Alliance afin d’assumer son leadership en la matière.

2. Se nourrir

  • Que le Québec se dote de cibles pour réduire les émissions de GES du secteur agricole;
  • Que le Québec s'assure que la mise en œuvre du Plan d’Agriculture Durable (PAD) contribue à accroître la résilience de l'agriculture québécoise face aux effets des changements climatiques.

3. Se déplacer

  • Que le Québec abandonne le projet de troisième lien entre Lévis et Québec, incompatible avec l’ambition climatique.
  • Que le Québec annonce sa stratégie de décarbonisation du transport lourd comprenant la norme VZE à laquelle il s’est engagé;


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