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Actualité  •  3 min

MYTHE #5 : Les énergies renouvelables sont trop chères

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Longtemps écartées d’emblée pour des raisons économiques, les énergies propres s’imposent de plus en plus comme des solutions de rechange commercialement viables aux énergies fossiles.

Les prix ne cessent de baisser

Le prix d’un panneau solaire a été divisé par 8 entre 1990 et 2014! Une loi du nom de Swanson a même été établie. Celle-ci observe que le prix d’une cellule photovoltaïque tend à chuter de 20 % lorsque la capacité de production mondiale double. Le prix d’une cellule photovoltaïque en silicium cristallin est passé de 76,67 $/watt en 1977 à un prix de 0,36 $/watt en 2014.

Un tel phénomène aurait été impensable il y a quatre ans seulement, où l’électricité solaire non subventionnée coûtait sept fois plus que celle produite par les centrales au charbon. Or ce ratio est aujourd’hui tombé sous la barre de 2 pour 1 et pourrait être à parité d’ici 12 à 18 mois, et ce, même dans un contexte de faible prix du pétrole, affirme une analyse de la Deutsche Bank.

Quant à l'élolien, on arrive maintenant à ficeler des projets à 6,3 ¢ / kWh. En tenant compte des coûts de transport d’électricité, ce coût passe à 7,6 sous/kWh, ce qui est en deça des coûts des nouvelles centrales hydroélectriques (8,3 ¢ / kWh sans le transport selon la Fondation Rivières).

De plus en plus d’investissements dans les énergies renouvelables

Les énergies vertes sont aussi en croissance au Canada, rapportait en décembre le think tank Clean Energy Canada (CEC). En cinq ans, 24 milliards ont été investis dans les énergies renouvelables et leur production a augmenté de 8 %.
Selon une récente étude réalisée par Bloomberg News Energy Finance, l’Europe tirera 60 % de son électricité des panneaux solaires et des éoliennes en 2030. L’étude démontre que les améliorations technologiques du solaire et de l’éolien permettront d’installer de plus en plus d’équipements non subventionnés. Les investissements européens devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici 2030 pour leurs capacités de production renouvelable.

Avantages économiques des énergies renouvelables

Moins soumises aux fluctuations

L’agence internationale de l’énergie (IEA) avance que « l’avantage de nombreuses technologies émergentes provient du fait qu’elles nécessitent peu ou pas de combustibles, de sorte que les coûts liés à leur production ne sont pas assujettis à la même volatilité que la production alimentée au gaz naturel par exemple ».

Pourvoyeuses d’emplois

Les énergies fossiles ne créent pas plus d’emplois que les renouvelables, c’est même le contraire! En effet, le nombre d’emplois générés par le secteur des énergies renouvelables est en constante augmentation. De plus, le nombre d’emplois générés par unité d’énergie renouvelable est nettement plus élevé que dans le secteur des énergies fossiles

Intègrent déjà le coût écologique et de santé

Actuellement, même de grandes institutions internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) amènent à revoir les coûts réels des combustibles fossiles.

Le FMI a ainsi estimé que les subventions directes et indirectes à l'industrie des combustibles fossiles s'élèvaient à 5 300 milliards de dollars, et ce seulement pour l’année 2015. Les énergies fossiles, responsables de larges émissions de gaz à effet de serre, sont ainsi rendus artificiellement bon marché ce qui encourage leur usage.

Le FMI explique que cette somme impressionnante est notamment due au fait que les pollueurs ne participent pas à tous les coûts de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz. Ces coûts comprennent notamment les dommages causés aux populations locales par la pollution de l’air, ou encore par toutes les personnes dans le monde qui sont affectées par les inondations, les sécheresses et les tempêtes qui résultent des changements climatiques.

Nicholas Stern, éminent économiste climatique à la London School of Economics, également ex-vice-président de la Banque mondiale nous avertit : « Pour chaque dollar non investi dans des technologies plus propres avant 2020, ce sont 4,30 dollars de plus qui devront être dépensés après 2020 pour compenser les émissions accrues ». Ainsi, agir (en se détournant de notre dépendance au pétrole) coûte moins cher que de ne rien faire.

Moins subventionnées que les énergies fossiles

L'OCDE reconnaît que l'aide financière totale fournie par ses pays membres à l’industrie des énergies fossiles oscille entre 45 et 75 milliards de dollars. Supprimer les subventions aux énergies fossiles permettrait de générer 12 % des réductions d'émissions de gaz à effet de serre nécessaires d'ici 2020 pour atteindre l’objectif de limiter l’augmentation de la température globale sous les + 2° C, selon l'agence internationale de l'énergie et tel que convenu par les pays signataires de l’accord de Paris (COP21). En effet, si les prix des énergies fossiles reflétaient leur coût réel, les énergies propres seraient automatiquement beaucoup plus séduisantes. Au final, le pétrole, le gaz et le charbon s'avèrent 500 % plus subventionnés que l'éolien, le solaire ou la biomasse.

La figure ci-dessous met en évidence les subsides dégagés pour les énergies fossiles (en haut) et pour les énergies renouvelables (en bas), pour quelques pays.

L'Agence internationale de l'énergie estime donc que les énergies fossiles sont quatre fois plus subventionnées que les renouvelables au niveau mondial.