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Rapport et étude

Nouveau rapport : À qui profitent les sables bitumineux?

Publié le 

Un nouveau rapport montre que la majorité des revenus aboutissent dans les poches d’investisseurs étrangers

VANCOUVER (C.-B.), le 11 mai 2020 - Un nouveau rapport d’enquête montre que les revenus de l’industrie des sables bitumineux ont beaucoup plus de chances de se retrouver dans les poches d’investisseurs étrangers que celles des Canadien.ne.s, alors que 70% de la production appartient à des investisseurs ou actionnaires qui se trouvent en dehors des frontières du pays.

Le rapport, diffusé par les organismes Équiterre, Stand.earth et Environmental Defence, révèle que des compagnies étrangères et leurs actionnaires profitent d’importants dividendes grâce aux sables bitumineux, alors que les Canadien.ne.s subventionnent l’industrie pour la garder à flot.

 >> Consultez le rapport (en anglais seulement)

L’augmentation des marges de profit de cinq compagnies oeuvrant dans les sables bitumineux -Suncor, CNRL, Cenovus, Imperial Oil et Husky Energy- leur a permis de transférer 8 milliards $ à leurs actionnaires, en majorité étrangers, et ce, seulement dans les trois premiers trimestres de 2019. Qui plus est, les profits opérationnels étrangers ont doublé entre 2012 et 2016, passant de 31,6% à 58,4%, ce qui est 3,5 fois plus important que la moyenne de l'ensemble de l’économie.

« Le premier ministre Jason Kenney a utilisé sa tribune pour attaquer les Canadien.nes. qui s’inquiète pour le climat et le désastre environnemental que laissera derrière l’industrie pétrolière et gazière, les taxant d’abandonner leur sens de la patrie. La recherche montre clairement que la majorité des revenus sont plutôt empochés par des investisseurs étrangers pendant que les Canadien.ne.s sont obligés de nettoyer les dégâts », a déclaré Tzeporah Berman, Directrice des programmes internationaux pour Stand.earth.

« Le gouvernement de l’Alberta devrait arrêter de gaspiller temps et argent pour soutenir des entreprises pétrolières comme Suncor et CNRL, qui affirment être canadiennes mais qui, en réalité, ne font que siphonner les ressources du pays », a-t-elle ajouté.

Avant même que la planète ne soit secouée par une pandémie, l’industrie pétrolière et gazière canadienne -malgré des niveaux de production élevés- éliminait des emplois et payait moins de redevances tout en quémandant davantage et davantage de subventions. De récentes avancées technologiques et la modularisation de la construction ont entraîné une baisse estimée de 58% des dépenses en capital de 2014 à 2019, menant à l’abolition de 53 000 emplois dans l’industrie.

« Les entreprises pétrolières et gazières offrent de moins en moins d’avantages sociaux aux Canadien.ne.s. Pendant ce temps, les emplois et les revenus provenant des impôts sur les sociétés et redevances sont en chute libre alors que l’industrie augmente sa production, a affirmé Dale Marshall, gestionnaire du programme national sur le climat d’Environmental Defence. Même avant la crise sanitaire, ces compagnies coupaient des emplois en raison de la mécanisation croissante de leurs opérations. Ces emplois ne reviendront jamais. »

Le rapport conclut qu’il est donc plus que temps de cesser de prioriser les profits d’entreprises étrangères et les intérêts de leurs actionnaires au détriment de la santé à long terme de la main-d’oeuvre, de l’environnement et de l’économie albertaine et canadienne. Les prochaines politiques gouvernementales, incluant les fonds injectés et les renflouements d’industries, devraient ainsi miser sur les secteurs d’avenir en termes de potentiel de création d’emploi.

Les mesures d’aide gouvernementale doivent soutenir prioritairement les travailleurs qui oeuvraient dans l’industrie pétrolière et gazière de même que les autres Canadien.ne.s maintenant sans emploi et diriger les investissements dans une économie diversifiée et basée sur les énergies propres. Le tout créera de nouvelles opportunités d’emploi et permettra de préserver de bons services publics à long terme.

«Ce rapport démontre une diminution constante des bénéfices liés à l’industrie pétrolière et gazière pour la société canadienne. Alors que nous nous trouvons dans un moment charnière de notre histoire, que le gouvernement s’apprête à investir des milliards de dollars dans l’économie, il est plus important que jamais de la diversifier, de la rendre plus durable et résiliente tout en soutenant les travailleurs et travailleuses », conclut Caroline Brouillette, analyste sénior en changements climatiques pour Équiterre.

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Pour plus d’information ou pour organiser une entrevue :
Anthony Côté-Leduc, Relations médias, Équiterre,
acoteleduc@equiterre.org - 514-605-2000