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Depuis le 1er janvier, les sacs de plastique légers pour les commerces de détail ne sont plus autorisés à Montréal.
Si vous n’avez toujours pas remarqué de changement, c’est que les commerçants ont cinq mois pour écouler leurs stocks de sacs. Ils devront toutefois cesser complètement d’en distribuer d’ici le 5 juin.
Ce règlement est un pas dans la bonne direction puisqu’il faut réduire notre consommation de plastique issu du pétrole.
Ces sacs, très légers, se retrouvent dans les arbres, dans les cours d’eau et même dans les estomacs de pauvres mammifères, qui pensent qu’il s’agit de grosses friandises… Chaque année, on utilise deux milliards de ces sacs au Québec!
Malheureusement, la simple interdiction de ces sacs ne sera pas suffisante pour venir à bout de ce problème.
Cycle de vie
Pour arriver à cerner le problème de ces sacs, il faut faire appel à l’analyse de cycle de vie. C’est une méthode utilisée pour comparer l’impact écologique de différents produits sur leur durée de vie.
Cette analyse évalue l’impact d’un produit en trois phases : la production (incluant l’extraction des matériaux et l’énergie consommée pour les produire), l’utilisation et le recyclage.
Dans le cas d’un sac, la quasi-totalité de l’impact environnemental réside dans la production, car qui dit plastique dit extraction de pétrole, avec un gros impact environnemental.
Selon plusieurs analyses de cycle de vie, le sac en plastique très mince à usage unique se compare assez favorablement aux solutions de rechange qui se présentent à nous.
Surprise, il est aussi moins polluant qu’un sac de papier (ce qui peut sembler contre-intuitif, mais toutes les études consultées le confirment).
Enfin, les sacs en plastique à usages multiples seront plus écologiques, mais seulement si vous les utilisez souvent (au moins 35 fois, selon l’étude de Recyc-Québec).
Les meilleurs gestes à poser comme consommateurs
La meilleure option lorsque vous faites vos courses est d’apporter un sac multi-usages, comme un sac à dos. Vous pouvez également prendre vos sacs réutilisables, mais évitez d’acheter des sacs en coton, qui ont un impact beaucoup plus grand. Privilégiez plutôt ceux en nylon.
Il existe des modèles qui se rangent dans une petite poche; ils sont très pratiques, et on peut les avoir avec nous en tout temps pour les achats imprévus.
Si, comme moi, vous faites une grosse épicerie par semaine, vous pouvez demander à ce qu’elle soit emballée dans des boîtes de carton qui servent à livrer les aliments. Ainsi, on réutilise et on peut ensuite recycler ce carton.
Solutions pour les commerçants
Les commerçants qui veulent adopter les meilleures pratiques devraient offrir à leurs clients d’acheter uniquement des sacs réutilisables à la caisse (comme le fait la SAQ).
S’ils offrent des sacs de papier, il faut absolument qu’ils les vendent à un prix qui encourage les consommateurs à apporter leur propre sac la fois suivante.
Changer nos mauvaises habitudes prend du temps, alors commençons sans tarder.
Publié le 5 février 2018 depuis la chronique de Sidney Ribaux dans le journal Metro.