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Communiqué de presse  •  5 min

Les émissions de l’industrie fossile doivent être plafonnées

Publié le 

Ottawa, lundi 23 octobre 2023 – À sept semaines de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP28), une coalition rassemblant les principales organisations environnementales du Canada demande au Premier ministre et au gouvernement fédéral d’aller de l’avant avec le plafonnement des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur du pétrole et du gaz qu’ils avaient promis.

Les dirigeant.e.s des plus grandes organisations environnementales du Canada ont écrit au Premier ministre et aux ministres pour leur demander d'introduire urgemment un plafond d'émissions d'ici la fin de l'année, afin que le Canada puisse atteindre ses objectifs en matière de climat.

Les leaders écologistes estiment que le Premier ministre doit faire preuve de fermeté face à l'opposition de l'industrie pétrolière et gazière et qu’il doit publier dès cet automne un règlement visant à réduire les émissions excessives provenant du pétrole et du gaz.

La proposition de cette politique climatique nationale qui cible les plus grands pollueurs du Canada, soit les combustibles fossiles, est soutenue par le public, malgré l'opposition de certaines régions du pays et de l'industrie.

La majorité des Canadien.ne.s est favorable à un plafonnement des émissions de l'industrie des combustibles fossiles:

  • Un récent sondage commandé par Nature Québec et Équiterre a montré que 9 Québécois.e.s sur 10 souhaitent que les compagnies pétrolières et gazières soient réglementées, considérant qu'elles ne réduiront pas leurs émissions d'elles-mêmes.

  • Un récent sondage commandé par l'ACME a montré que 60 % des Albertain.e.s souhaitent que l'industrie pétrolière soit réglementée à l'échelle nationale et que leurs émissions soient plafonnées. En Alberta, c'est chez les jeunes que le soutien est le plus fort (jusqu'à 76 %).

  • Le dernier sondage national de mai 2023 commandé par CAN-Rac a montré que deux Canadien.ne.s sur trois (64 %) croient que l'industrie pétrolière et gazière devrait obligatoirement limiter ses émissions afin que le Canada puisse atteindre ses objectifs climatiques.

L’industrie pétrolière et gazière est le secteur le plus polluant du Canada : elle représente plus d'un quart des émissions de GES totales du pays (sans compter les émissions en aval, c'est-à-dire lorsque les combustibles sont brûlés). Sans plafond, ces émissions ne peuvent qu'augmenter sur une trajectoire incompatible avec la réalisation des objectifs climatiques du Canada à l'horizon 2030.

L'analyse des données les plus récentes sur les émissions de GES menée par l’Institut climatique du Canada a révélé que l'augmentation des émissions du secteur pétrolier et gazier compromet les progrès réalisés dans d'autres secteurs.

Cette semaine, les représentant.e.s de l'industrie des combustibles fossiles ont été interrogé.e.s sur la Colline du Parlement quant à leur engagement en faveur d'un avenir zéro émission. Richard Kruger, président-directeur général de Suncor, a témoigné devant les député.e.s pour répondre aux inquiétudes qui ont été soulevées face au fait que l’entreprise semble prioriser les profits avant tout, dans un contexte d'augmentation des émissions et d'abandon des énergies renouvelables (Suncor ayant vendu des actifs éoliens et solaires).

CITATIONS :

Severn Cullis-Suzuki, directrice générale de la Fondation David Suzuki, a déclaré :

« La croissance de l'industrie des combustibles fossiles doit être freinée pour protéger la planète et toutes les formes de vie qu'elle abrite. À l'heure actuelle, il n'existe aucune limite à la quantité de pollution que l'industrie pétrolière et gazière du Canada peut produire. Alors que les dirigeant.e.s de l'industrie des combustibles fossiles continuent de privilégier le profit au détriment des individus et de la planète, il est clair que le rôle du gouvernement fédéral est d'intervenir. La majorité des Canadien.ne.s est favorable à la limitation de la pollution nocive de cette industrie : il est temps que nos politiques climatiques reflètent ce que les Canadien.ne.s veulent, attendent et méritent vraiment. »

Colleen Thorpe, directrice générale d'Équiterre, a déclaré :

« L'approche volontaire n'a jamais fonctionné avec l'industrie des énergies fossiles, c'est pourquoi une réglementation solide et mise en œuvre rapidement plafonnant les émissions du secteur constitue une pièce maîtresse du puzzle pour une transition énergétique rapide et équitable au Canada. Les récentes déclarations des membres de cette industrie indiquent aussi que cette action est plus importante que jamais. La population canadienne d'un océan à l'autre est très lucide et sait que les compagnies pétrolières ne réduiront pas leurs émissions de leur propre chef. »

Tracy London, directrice générale d'Ecojustice, a déclaré :

« Le Canada n'a atteint aucun des objectifs de réduction des émissions qu'il s'est fixé dans le passé et n'est pas encore en voie d'atteindre son objectif pour 2030. Un fort plafonnement fédéral des émissions de pétrole et de gaz est une opportunité de changer cette trajectoire. Le gouvernement fédéral ne doit pas permettre à l'industrie des combustibles fossiles de mettre en danger la population et la planète par l'augmentation de la pollution par le carbone. Le secteur pétrolier et gazier ne peut être autorisé à faire passer ses propres profits avant la sécurité de nos communautés. À la suite du récent arrêt de la Cour suprême du Canada, qui risque de réduire considérablement la capacité du gouvernement fédéral à utiliser les évaluations environnementales pour atteindre ses objectifs en matière de climat, il est d'autant plus important qu'il utilise au mieux les outils qui sont encore à sa disposition. Le plafonnement des émissions de pétrole et de gaz est à la fois important sur le plan constitutionnel, et absolument essentiel pour maintenir la crédibilité climatique du Canada sur la scène internationale. Le gouvernement fédéral doit présenter un plafond d'émissions solide et efficace pour le pétrole et le gaz et démontrer au monde entier, lors de la COP28, que le Canada peut être un véritable chef de file en matière de climat. »

Brenna Walsh, coordinatrice principale pour l'énergie chez Ecology Action Centre, a déclaré :

« Les voix pro-industrie pétrolière et gazière aiment prétendre que la réglementation sur ce secteur va frapper le portefeuille des Canadien.ne.s, mais c'est plutôt le contraire qui se produit le plus souvent. Puisque les prix des combustibles fossiles sont fixés sur les marchés mondiaux, un plafonnement des émissions n'aura pas d'incidence sur les prix intérieurs de l'essence ou sur son accessibilité financière. Limiter les émissions de combustibles fossiles serait une victoire évidente pour nous tous.tes. L'industrie devrait se concentrer sur la prise de décisions commerciales intelligentes, en positionnant notre économie sur la voie du succès à long terme – en devenant des leaders dans le domaine des énergies propres, abordables et renouvelables et en alimentant l'économie en électricité –, non en nous ancrant dans une industrie qui n'est vouée qu'à décliner. »

Tim Gray, directeur général d'Environmental Defence, a déclaré :

« Le gouvernement fédéral a promis cette politique il y a deux ans lors de la COP26. À quelques semaines de la COP28, nous avons besoin de bien plus que de bonnes intentions. Nous avons besoin que le gouvernement fasse ce qu'il a promis : mettre en place un plafond d'émissions et obtenir une victoire historique en matière de politique climatique, un outil qui permettra de réduire les émissions dans un secteur qui n'a pas encore agi pour la crise climatique. »

Liz McDowell, directrice principale des campagnes chez Stand.Earth, a déclaré :

« Nous ne pouvons pas nous permettre davantage de retards. Nous savons que les pressions exercées par les lobbyistes de l’industrie et les politicien.ne.s conservateur.rice.s (comme la première ministre Danielle Smith) qui n'ont pas de véritable plan d'action sur le climat ralentissent les progrès de cette politique climatique essentielle. Mais ces voix sont loin de représenter les réelles opinions et intentions des Canadien.ne.s, puisque la majorité d’entre elles et eux est effectivement favorable à la limitation des émissions de l'industrie des combustibles fossiles. »


Les directeur.rice.s généraux.ales des principales organisations environnementales canadiennes ont écrit au Premier ministre et au gouvernement fédéral pour demander ces changements.

Principaux signataires (en ordre alphabétique) :

  • Ecojustice.

  • Ecolocy Action Centre

  • Environmental Defence

  • Équiterre

  • Fondation David Suzuki

  • Greenpeace Canada

  • Nature Canada

  • Pembina

  • Sierra Club Foundation

  • Stand.earth

Pour plus d’informations :

Charles Bonhomme | Responsable affaires publiques et communications, Fondation David Suzuki
438 883-8348 | cbonhomme@davidsuzuki.org

Anthony Côté Leduc | Relations médias, Équiterre
514-605-2000 | acoteleduc@equiterre.org

Cyrielle Maison | Spécialiste communications et engagement du public, Fondation David Suzuki
514 444-8119 | cmaison@davidsuzuki.org