Complété
Pour ne plus recevoir de circulaires non sollicitées
Quel est l'enjeu?
En pleine crise environnementale, il est irresponsable de maintenir un gaspillage aussi criant que la livraison non sollicitée de milliers de tonnes de prospectus publicitaires, tels que les publisacs.
Là où ils ne sont pas sollicités - et donc ne sont pas utilisés -, ils finissent souvent aux poubelles, créant un ainsi des montagnes de déchets, alors que nos sites d'enfouissement atteindront bientôt leur pleine capacité.
S’ils sont mis au recyclage, c’est mieux, mais on parle quand même de dédier de l’énergie à traiter et à recycler un produit qui n’a même pas été utilisé. De plus, les sacs, lorsqu’ils ne sont pas séparés des circulaires, contraignent le recyclage. Et lorsqu’ils le sont, il y a très peu de débouchés locaux pour les recycler.
La solution est simple : opter pour l’adhésion volontaire plutôt que la distribution systématique! Ainsi, nous réduisons à la source le gaspillage de circulaires que bien des gens n’utilisent pas. Et les gens qui les veulent n’ont qu’à les demander!
Le changement est en cours
La ville de Mirabel a été la première ville de la province à adopter en 2019 un système d'adhésion volontaire, c’est-à-dire un système d’adhésion pour recevoir les circulaires à sa porte. Une décision contestée par TC Transcontinental, l’imprimeur et le distributeur des publisacs. La cause s’est rendue à la Cour supérieure du Québec, donnant raison à la ville de Mirabel.
En avril 2022, la ville de Montréal a emboîté le pas en annonçant qu’elle adoptera elle aussi le système d’adhésion volontaire. Cette mesure est le fruit d’une demande de la population, initiée il y a déjà plusieurs années par un citoyen, Charles Montpetit, à laquelle s’est joint Équiterre.
Il est maintenant temps que le reste des municipalités de la province emboîte le pas! Si Mirabel et Montréal ont pu le faire, le reste du Québec le peut aussi. C’est à notre portée!
« Avec l’appui de la population, on a convaincu Montréal d’éliminer des tonnes de déchets liés aux circulaires. Ce précédent peut désormais être appliqué partout au Québec, alors soyez vous aussi un moteur de changement – ça ne prend que quelques minutes pour réclamer la même chose dans votre municipalité! »
Passez à l'action
Demandez à votre maire ou mairesse d’éliminer des tonnes de déchets dans votre région, avec l’adhésion aux circulaires!
Vous avez déjà apposé votre collant anti-circulaire sur votre boîte aux lettres? C’est bien! Mais vous pouvez amener votre action plus loin pour faire un changement collectif.
Faites comme Charles Montpetit et écrivez à vos élu(e)s. Demandez à votre maire ou mairesse que les circulaires de votre ville soient distribuées seulement aux personnes qui en font la demande et non à tout le monde.
Nous vous encourageons à personnaliser votre courriel, et particulièrement la salutation. Les circulaires non sollicitées sont un véritable gaspillage de ressources qu’on pourrait facilement limiter, il suffit que votre ville le réglemente! À vous de jouer!
FAQ
Pourquoi les circulaires non sollicitées sont-elles problématiques?
Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) soulignait au début de l’année le rôle incontournable de la réduction à la source comme solution dans la lutte contre la crise du gaspillage.
Alors si on commençait déjà par réduire la production de biens que nous n'utilisons pas? Un exemple concret est celui de la distribution systématique des circulaires, comme les publisacs, à domicile.
Comme elles ne sont pas sollicitées et donc ne sont pas utilisées, elles finissent directement aux poubelles ou au recyclage. Forcer les gens à recevoir un produit, c’est un véritable gaspillage.
Quels sont les impacts environnementaux des circulaires?
Les circulaires finissent trop souvent aux poubelles, créant un ainsi des montagnes de déchets, alors que nos sites d'enfouissement atteindront bientôt leur pleine capacité.
S’ils sont mis au recyclage, c’est mieux, mais on parle quand même de dédier de l’énergie à traiter et à recycler un produit qui n’a même pas été utilisé. De plus, les sacs, lorsqu’ils ne sont pas séparés des circulaires, contraignent le recyclage. Et lorsqu’ils le sont, il y a très peu de débouchés locaux pour les recycler.
TC Transcontinental a affirmé que « 9 Québécois sur 10 consultent le publisac », alors pourquoi mettre un système d'adhésion volontaire?
La firme engagée par TC Transcontinental pour sonder la popularité du publisac l’a admis en 2019 : seuls les gens « qui ont une utilisation du produit » sont sondés.
Un sondage Segma commandé par la ville de Montréal a montré que 82 % des citoyens et citoyennes et des commerces veulent le voir livré aux intéressé(e)s seulement.
Pourquoi privilégier l’adhésion volontaire?
Pourquoi distribuer systématiquement un produit alors que ça n’est qu’une partie de la population qui l’utilise? Il n’y a pas de logique dans cette pratique!
Concernant le règlement de la ville de Mirabel, le juge de la Cour supérieure Jean-Yves Lalonde a d’ailleurs conclu que « [C’]est un règlement d’intérêt public justifié par la volonté de réduire la gestion des matières résiduelles et favoriser la propreté du territoire. Ce sont là des enjeux environnementaux prépondérants qui ne requièrent pas un grand degré d’expertise préalable avant de conclure que ce sont là des enjeux favorables au bien-être des citoyens »
Pouvons-nous véritablement empêcher la distribution généralisée des circulaires dans notre ville?
L’adhésion volontaire aux circulaires à Montréal montre une fois de plus que la participation citoyenne peut avoir un impact concret!
D’autres villes comme Mirabel ont également emboîté le pas. Il est donc plus que réaliste d’y parvenir dans d’autres villes, municipalités et MRC du Québec!
Comment pouvons-nous nous assurer qu’un tel règlement sera respecté par les entreprises qui distribuent les circulaires?
Le règlement doit prévoir des pénalités suffisamment élevées pour dissuader les entreprises délinquantes de l’enfreindre.
De plus, les pénalités permettront de couvrir le coût d'inspections récurrentes. À titre d’exemple, Montréal prévoit que chaque récidive d’une entreprise entraînera une amende de 4 000 $.
L’adhésion volontaire va faire perdre des centaines d’emplois, comment y remédier?
C’est effectivement un effet négatif important qu’il faut prendre en considération. Les changements nécessaires dans nos modes de production et de consommation auront des impacts sur les emplois, et il est important d’en tenir compte et de planifier la transition. Un accompagnement doit être prévu pour aider ces personnes à trouver un autre emploi, et nous sommes optimistes du fait que le contexte actuel de la pénurie de main d'œuvre est favorable pour y arriver!
Les circulaires encouragent les commerces locaux. Quel serait l'impact sur eux?
Soutenir les commerces locaux, c'est toujours une bonne chose! Mais il y a d'autres manières plus écologiques de faire la promotion de son entreprise que la distribution systématique des circulaires.
Nous croyons qu'il est possible de soutenir les commerces locaux sans avoir recours aux circulaires! De plus, les personnes qui souhaitent y avoir accès pourront en faire la demande, on veut surtout éviter le gaspillage lié à la distribution systématique.
Les circulaires ont une plus petite empreinte environnementale que Amazon, en plus de soutenir l’achat local. Pourquoi ne pas s’y prendre à Amazon à la place?
L’un n’empêche pas l’autre! Chez Équiterre, nous travaillons sur différents fronts pour encourager la réduction à la source et contrer la crise du gaspillage. L’adhésion volontaire à la distribution des circulaires est un exemple de mesure qui peut être implantée à l’échelle des municipalités et avoir un impact concret en ce sens.
Comment continuer de recevoir des hebdomadaires régionaux avec l'adhésion volontaire?
L'adhésion volontaire pour les circulaires ne s'applique pas aux hebdos régionaux, qui ne sont pas assujettis à la réglementation de l'adhésion volontaire.
Les municipalités qui décideront d'aller de l'avant devront travailler à mettre en place des solutions pour la distribution si cela s'avère nécessaire, mais nous constatons qu'il y a une belle collaboration de la part de ces médias à ce jour, et les solutions existent!
Par exemple, la ville de Montréal a mis sur pied un groupe de travail pour trouver des solutions à ce sujet, comme certains hebdos étaient initialement distribués avec les publisacs, et les réprésentant(e)s qui ont participé au dévoilement du règlement soulignent que des solutions existent : la distribution peut être faite à part.
Chargée de communications