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Guide et astuce

Pour une pelouse « amie des abeilles »

Publié le 

Geste - Pour une pelouse « amie des abeilles »

Il y a quelques années, Équiterre et la Fondation David Suzuki s'unissaient pour demander au gouvernement du Québec de se ranger du côté de la science et d'interdire l'usage d’une famille de pesticides, les néonicotinoïdes (« néonics »), qui tue les abeilles et autres organismes utiles.

L’été c’est fait pour jouer… tout en protégeant les abeilles et notre santé!

Nous connaissons aujourd’hui l’importance de ne pas utiliser de pesticides toxiques sur nos pelouses, mais que faire lorsque notre gazon est envahi par les vers blancs et autres bestioles indésirables? Voici quelques bons trucs pour faire de notre pelouse un espace « ami des abeilles ».

Le ver blanc, est un insecte qui ravage les pelouses et leur cause des dommages importants en mangeant les racines des herbes à gazon. Les gros vers blancs qui ravagent les pelouses sont, en fait, les larves du hanneton commun, du hanneton européen ou du scarabée japonais. Ils causent le flétrissement, le dessèchement et la décoloration du gazon malgré un arrosage adéquat. Au printemps et à l’automne, les infestations de larves de vers blancs font le bonheur des mouffettes, ratons laveurs et oiseaux, qui viennent trouer le sol pour s’en régaler.

Un insecticide systémique (et toxique!) pour contrôler le ver blanc est offert en vente libre et par des entreprises d'entretien de pelouses sous le nom commercial de Merit. Certaines municipalités exigent un permis pour l'utiliser. Or, ce produit contient de l’imidaclopride, un ingrédient actif de la famille des néonics dont bon nombre d’usages agricoles sont interdits temporairement en Europe, notamment à cause de son effet mortel sur les abeilles, qui disparaissent un peu partout sur la planète.

Mieux vaut donc l'éviter et mettre en œuvre des pratiques préventives.

Bons trucs pour contrôler le ver blanc de manière naturelle

En prévention :

  • Gardez la pelouse longue et dense, ce qui rendra la ponte plus difficile pour les hannetons;
  • Sursemez dès qu’il y a un espace dégarni;
  • Éteignez les lumières extérieures au moment de la ponte (juin et juillet) car elles attirent les hannetons;
  • Gardez la pelouse bien irriguée, elle pourra ainsi tolérer un grand nombre de vers blancs sans que les dégâts se manifestent. Par contre, les pelouses qui sont déjà affaiblies par un pH acide ou d’autres sources de stress comme les punaises sont beaucoup plus vulnérables;
  • Protégez les prédateurs comme les fourmis, et attirez certains oiseaux, comme l’étourneau ou le merle, qui se régalent des larves sans faire autant de dégâts que les mouffettes.

Contrôle :

  • Appliquez des nématodes (petits vers microscopiques qu'on trouve facilement en jardinerie), avec de l’eau, au moyen d’un arrosoir ou d’un pulvérisateur. Il faut retirer tous les filtres qui risquent de détruire les nématodes. De plus, il ne faut pas oublier de brasser le mélange régulièrement pour conserver leur répartition homogène. L’application doit se faire en soirée et jamais au soleil. Le sol doit être à au moins 15 degrés Celsius et être bien humide. Le meilleur moment d’intervention est donc vers la fin août ou le début septembre. Avant l’application, arrosez la pelouse à fond, car c’est l’eau qui transporte les nématodes jusqu’aux insectes. Une fois à l’intérieur des vers blancs, les nématodes s’y multiplieront et les élimineront en y relâchant des bactéries mortelles. L’efficacité du traitement peut varier selon les espèces de nématodes : Heterorhabditis bacteriophora semble le plus efficace contre le hanneton européen et Steinernema carpocapsae contre le hanneton commun.

Importance de bannir les néonics

Après avoir analysé 800 publications sur les néonics révisées par des pairs – un travail colossal réalisé sur quatre années, un groupe international de scientifiques indépendants a mis en lumière leur risque élevé. Non seulement pour la santé des abeilles, mais également pour un grand nombre d’espèces utiles, dont les papillons, les vers de terre et les oiseaux, en plus d’affecter une grande diversité d’invertébrés bénéfiques, ils contaminent les sols, la végétation, les eaux souterraines et de surface et les habitats aquatiques et marins. Leur conclusion : « … il existe suffisamment de preuves évidentes des préjudices pour mettre en route des mesures règlementaires ».

De plus, les néonics persistent longtemps dans les sols, se lessivent et se retrouvent dans nos cours d’eau. L’exposition aux néonics par le biais des aliments et de l’eau soulève des préoccupations en matière de santé publique. Ces substances neurotoxiques peuvent potentiellement affecter le développement du système nerveux humain selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, et certaines sont reconnues comme pouvant potentiellement perturber le système hormonal.

Pour en savoir plus: