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Fiche

La désinformation climatique

Publié le 

Le phénomène de désinformation, c’est-à-dire le fait de propager de fausses nouvelles, a toujours existé. Cependant, avec l'avènement des médias sociaux, le phénomène a pris beaucoup d'ampleur à cause de leur popularité et de la rapidité à laquelle l'information peut voyager. On a vu beaucoup de désinformation lors de la pandémie de COVID; le phénomène des changements climatique n'échappe pas lui non plus à la circulation de fausses informations.

Qu’est-ce que la désinformation climatique?

Le concept de désinformation climatique réfère au contenu mensonger ou trompeur qui contribue à remettre en question l’existence, les impacts des changements climatiques ou les solutions pour y faire face. Cela inclut par exemple les théories du complot et la minimisation de l'impact des activités humaines sur le climat.

La désinformation

La désinformation implique une action délibérée pour propager des informations fausses ou trompeuses. Cela peut être orchestré dans le but de tromper ou de servir des intérêts spécifiques, qu’ils soient politiques, économiques ou idéologiques.
Les contenus de désinformation climatique utilisent souvent des données scientifiques en les interprétant de manière erronée ou en excluant certains éléments importants pour semer le doute, discréditer la science et influencer les opinions concernant les actions à entreprendre face aux changements climatiques.

La mésinformation

Contrairement à la désinformation, la mésinformation désigne la diffusion de fausses informations, sans intention malveillante. La mésinformation résulte souvent d'une mauvaise compréhension des données, particulièrement dans le contexte climatique, où la complexité des données scientifiques sur le climat peut être mal interprétée, ce qui peut conduire à des idées fausses sur la réalité des changements climatiques.

L’écoblanchiment

L'écoblanchiment fait référence à des tentatives commerciales trompeuses d'une entreprise ou d'une organisation qui met en avant des actions dites écologiques tout en dissimulant leurs impacts négatifs sur l'environnement. Cette stratégie est souvent utilisée pour améliorer la réputation d’une entreprise. Par exemple, une entreprise peut prétendre que ses produits sont entièrement recyclables alors qu’ils ne le sont pas ou que son pétrole est « vert » parce qu’il est moins polluant que le charbon.

Comment se propagent les fausses informations?

Les plateformes en ligne jouent souvent le rôle de vecteur principal de désinformation. Des individus, des groupes ou même des États exploitent les médias sociaux pour diffuser des théories du complot ou des informations erronées sur le climat pour polariser les débats, en utilisant la vitesse de propagation et la portée des réseaux sociaux pour amplifier ces fausses informations.

Les médias sociaux ont d’ailleurs été identifiés par le gouvernement du Québec comme accélérateurs de la propagation de fausses informations à travers le monde, puisque « [leurs] modèles économiques actuels, qui reposent essentiellement sur la monétisation de l’attention de l’auditoire, favorisent la désinformation et la radicalisation, au détriment du débat démocratique » (MELCCFP, 2022, p.14).

Un obstacle à la lutte contre les changements climatiques

Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), la mésinformation et la désinformation sont des phénomènes très fréquents en matière de changements climatiques. Elle estime que ces tendances constituent « des obstacles majeurs aux progrès dans la lutte contre la crise climatique » et que ces fausses informations « déforment la perception de la science et des solutions en matière de climat, sont source de confusion et conduisent souvent à une action plus lente, ou même à des actions nuisibles ».

La désinformation vient aussi nuire au travail d’information, de sensibilisation, d’éducation et de mobilisation terrain fait par les organisations comme Équiterre

La désinformation climatique, un phénomène qui n’est pas nouveau

La désinformation climatique a vu le jour suite aux premiers discours de sensibilisation sur le réchauffement de la planète. Les géants pétroliers ont été parmi les premiers à remettre en question la réalité du changement climatique pour protéger leurs intérêts financiers. C’est le cas par exemple de la pétrolière Exxon qui, dans les années 70, a semé le doute dans les débats et a tenté de bloquer et de retarder des mesures pour s'attaquer au problème, alors qu’il savait que le pétrole contribuait au réchauffement climatique.

Des entreprises ont même financé des campagnes de désinformation pour remettre en question la validité des preuves scientifiques.

Ces arguments ont ensuite été repris par certains groupes et individus - communément appelés les climatosceptiques - pour propager des informations fausses, comme on a pu le voir avec certains acteurs politiques et économiques.

Le danger, c’est qu’avec les algorithmes des plateformes numériques, il suffit qu’une fausse nouvelle soit partagée massivement pour qu’elle devienne virale et fasse du tort à la vérité. Ces algorithmes créent également des chambres d’écho en proposant des contenus similaires à ses utilisateurs et utilisatrices. Il est donc relativement facile de tomber dans le piège des fausses nouvelles.

Comment mettre un frein à la désinformation?

Pour contrer la désinformation climatique, il est essentiel d’éduquer davantage le grand public à la littératie scientifique et aux pièges des médias sociaux.

Les gouvernements, les plateformes numériques et les médias ont un rôle vital à jouer en validant rigoureusement les faits partagés, en renforçant leurs normes éthiques de diffusion de l'information et en divulguant leurs sources.

En encourageant la collaboration entre les scientifiques, les leaders, les médias et la population, il est possible de mieux informer et sensibiliser aux enjeux climatiques, et de faire reculer la désinformation.

En cas de doute, mieux vaut s’abstenir que de partager de la fausse information autour de vous! Tout comme l’achat compulsif, le « partage compulsif » n’est souvent pas bénéfique pour la planète!

Comment savoir si j’ai affaire à du contenu de désinformation?

Lisez le contenu en entier

Premièrement, lire le contenu en entier, et pas seulement le titre.

Ensuite, posez-vous cette question

Est-ce que le contenu me provoque une réaction émotionnelle rapide ou contient des informations surprenantes? Est-ce que ce qui est mentionné semble trop beau pour être vrai? Si oui, mieux vaut user de prudence et ne pas partager immédiatement.

Vérifiez l'information auprès de sources fiables

Les sources fiables sont par exemple les grands médias ou des ressources scientifiques. (Leur travail permet justement de dresser le portrait le plus fidèle possible de la réalité et de vérifier des faits.) Il faut se méfier lorsqu’il n’y a qu’une seule source.

Vérifiez la fiabilité de l’auteur(-trice)

Est-ce un(e) spécialiste du sujet ou s’agit-il de l’opinion personnelle de quelqu’un?

Vérifiez la date de publication

Un contenu trop ancien n’est peut-être plus vrai.

Est-ce qu’il y a des fautes d’orthographe?

Cela peut être révélateur d’une opinion ou d’un média non fiable.

Pour aller plus loin

Quelques recommandations d'Équiterre pour en apprendre davantage sur la désinformation :