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Au Canada, environ 70 % des 45 000 à 50 000 autobus scolaires roulent au diesel, tandis qu'il n'y a qu'environ 900 autobus scolaires électriques, ce qui représente moins de 2 % du parc total.
À lire pour :
Connaître la vaste gamme d’avantages des autobus scolaires électriques
Comprendre les principaux freins à l’adoption des autobus scolaires électriques au Canada
Consulter les recommandations clés pour accélérer l’électrification des autobus scolaires électriques au Canada.
Les avantages à électrifier son parc d’autobus scolaires
Passer entièrement aux autobus scolaires électriques, en commençant avec les autobus qui doivent être remplacés, pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus d’un million de tonnes par an et permettre d'économiser plus de 601 millions de dollars en coûts de santé sur 12 ans, la durée de vie moyenne d’un autobus scolaire. En d'autres termes, chaque année, un parc entièrement composé d'autobus scolaires électriques permettrait d’éliminer autant de gaz à effet de serre que 260 360 véhicules de passagers à essence conduits sur la même période. L'électrification des autobus scolaires atténue les risques pour la santé, tels que les symptômes respiratoires aigus et les crise d'asthme, en réduisant les polluants de l'air liés au diesel. Cette électrification diminue l'exposition au bruit, et améliore la santé mentale des élèves en luttant contre les changements climatiques.
🚌 Le saviez-vous?
Les autobus scolaires électriques sont très rentables, car ils nécessitent 80 % moins d'énergie et 50 % moins d'entretien en raison de leur conception.
En plus des débouchés économiques dans le secteur de la fabrication, les responsables de transport scolaire peuvent générer jusqu’à 8 000 $ en revenus annuels par bus via les crédits de réglementation sur les carburants propres et la participation à la technologie véhicule-réseau.
Les principaux freins à l’adoption des autobus scolaires électriques
L'électrification des parcs d'autobus scolaires n'est toutefois pas sans défis et obstacles. La complexité des processus de demande et de la structure des programmes freine l’achat d’autobus scolaires électriques par les responsables de parcs en raison de retards et d'un accès limité au soutien financier. De plus, l'électrification des parcs d'autobus scolaires se heurte à d'importants obstacles financiers : les autobus scolaires électriques de Type C coûtent 250 000 $ plus cher que leurs homologues au diesel. Aussi, les infrastructures de recharge sont souvent inadéquates, entraînant des problèmes de compatibilité et des retards dans la connexion aux réseaux électriques. Les obstacles logistiques tels que les limitations d'autonomie affectent aussi la viabilité économique des parcs électriques, en particulier pour les trajets plus longs et les activités parascolaires.
Par ailleurs, le manque de formation à l'entretien des autobus scolaires électriques et les connaissances limitées des gestionnaires de parcs entraînent l’immobilisation prolongée des autobus et des inefficacités opérationnelles.
Bien que certaines provinces se soient dotées de cibles d’électrification et de financement, l’Alliance canadienne pour l’électrification des autobus scolaires (ACEAS) encourage l'accélération de l'électrification des parcs d'autobus scolaires, en mettant l’accent sur la priorité à accorder aux autobus vieillissants qui doivent être remplacés, et propose des recommandations clés :
Les recommandations
1. Promulguer des normes politiques pour intégrer l’électrification dans les cadres actuels ;
2. Augmenter les subventions provinciales pour couvrir l’intégralité des coûts en capital ;
3. Étendre les programmes fédéraux de financement ;
4. Réviser et simplifier la structure des programmes de financement ;
5. Augmenter l'accessibilité à l’infrastructure de recharge et améliorer la connexion aux réseaux ;
6. Explorer le potentiel économique et énergétique des autobus scolaires électriques dans la technologie véhicule-réseau;
7. Revoir les standards de mise au rancart des autobus à moteur à combustion interne ;
8. Réviser les contrats avec les responsables de parcs ;
9. Investir dans des programmes de formation pour l’exploitation et l’entretien des autobus scolaires électriques ;
10. Accroître la sensibilisation aux avantages des ASE et aux programmes de financement existants ;
11. Systématiser la collecte de données et le partage d’informations
pdf - 2.04 mb Accélérer l’adoption des autobus scolaires électriques au Canada : quelles prochaines étapes ?
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Chargée de projet, Mobilité durable
vtremblay@equiterre.org
Valérie Tremblay
Chargée de projet, Mobilité durable
Valérie est titulaire d'une maîtrise en environnement et développement durable, avec spécialisation en enjeux sociaux et de gouvernance, de l'Université de Montréal. Elle détient également un baccalauréat en développement international avec une mineure en études environnementales de l'Université d'Ottawa. Au cours de ses études, elle a développé une expertise sur les questions d'équité liées aux politiques et programmes climatiques et environnementaux au Canada et à l'international.
Dans le passé, elle a travaillé dans le milieu de la recherche universitaire en tant qu'agente des communications et de soutien administratif. Elle a aussi effectué un stage en communication auprès d'un organisme de développement socio-économique en Tanzanie.
Attirée par le rôle de premier front que joue Équiterre dans l'avancement de la cause environnementale au Québec, et par sa crédibilité auprès des gouvernements et du public, Valérie s'est d'abord jointe à l'équipe à l'automne 2020 comme stagiaire en mobilité durable. Elle a ensuite évolué comme conseillère en mobilité durable avant de devenir chargée de projet au printemps 2023.