À la suite d’une rencontre du Cabinet le 29 novembre dernier, le gouvernement du Canada a pris deux décisions déplorables au sujet de projets de pipelines au Canada, remettant sérieusement en question la capacité du Canada d’atteindre ses objectifs suite à l’Accord de Paris.
Approbation de l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan
Le projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan prolongerait le système de pipelines existant de Trans Mountain entre Edmonton (Alberta) et Burnaby (Colombie-Britannique). Il inclurait environ 987 km de nouveau pipeline, de nouvelles installations et des installations modifiées telles que des stations de pompage ou des réservoirs ainsi que la remise en service de 193 km de pipeline existant. Le terminal maritime Westridge serait aussi agrandi, menant à une augmentation du trafic de pétroliers, ce qui représente une menace aux orques et autre faune marine.
Ce projet d’expansion sera réalisé à condition que Kinder Morgan remplisse les conditions de l’Office national de l’énergie. L’évaluation initiale du projet par l’Office national de l’énergie (ONÉ) présentait de nombreuses lacunes dont l’absence d’évaluation de la contribution du projet aux émissions de GES du Canada. « Nous pouvons donc prévoir que le projet d’expansion Trans Mountain connaîtra la même fin que le projet de pipeline Northern Gateway et ne sera jamais construit à cause des contestations judiciaires prévues que la décision d’aujourd’hui déclenchera », a indiqué Steven Guilbeault, directeur principal chez Équiterre.
Approbation de l’expansion de la ligne 3 d’Enbridge
Le cabinet fédéral a aussi annoncé l’approbation conditionnelle du projet d’expansion de la ligne 3 de Enbridge. Ce projet de 7,5 milliards de dollars remplacerait la ligne reliant Hardisty en Alberta à Superior au Wisconsin. Cette méga-expansion doublerait la capacité de la ligne existante, pour un total de 760 000 barils de pétrole par jour et permettrait de transporter du bitume lourd des sables bitumineux.
Rejet du projet Northern Gateway d’Enbridge
Finalement, le gouvernement du Canada a annoncé qu’il demanderait à l’ONÉ de rejeter l’application du projet Northern Gateway d’Enbridge. Alors que le projet avait initialement été approuvé sous le gouvernement précédent, la Cour fédérale a jugé en juin dernier que le gouvernement du Canada a failli à son obligation de consulter les Premières Nations avant de donner le feu vert à ce projet controversé de pipeline pour connecter les sables bitumineux de l’Alberta à la côte nord de la Colombie-Britannique. L’annonce d’aujourd’hui enfonce le dernier clou dans le cercueil de ce projet.
« L’approbation du projet d’expansion Trans Mountain et l’expansion de la ligne 3 d’Enbridge menace sérieusement notre capacité à atteindre nos engagements internationaux sous l’Accord de Paris. Ceci ternit la crédibilité du Canada comme champion de l’Accord de Paris », a déclaré Steven Guilbeault, directeur principal chez Équiterre.
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