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Communiqué de presse  •  3 min

L’alliance entre le Canada et l’Allemagne pour l’hydrogène pourrait représenter le début d’un passage transformateur vers des énergies fiables et renouvelables

Publié le 

Territoires non-cédés de la Nation algonquine anishinaabe [OTTAWA], 23 août 2022 :

L’accord conclu aujourd’hui entre le Premier ministre du Canada Justin Trudeau et le Chancelier allemand Olaf Scholz envoie un signal : la voie à suivre pour assurer la sécurité énergétique est d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables. Après des mois de discussions axées sur le gaz naturel liquéfié (GNL), cette visite entraîne un changement bienvenu de rhétorique et d’orientation vers l’hydrogène vert. Ceci est le travail d’une mobilisation inlassable des défenseur.euse.s des terres et de la société civile pour garantir une réponse rapide, clairvoyante et sécuritaire pour le climat aux besoins énergétiques de l’Europe. Cette mobilisation se poursuivra, afin que ce moment annonce une véritable transition juste, plutôt qu’un changement superficiel.

À un moment où l’industrie canadienne des combustibles fossiles a intensifié ses efforts de lobbying et a instrumentalisé l’invasion de l’Ukraine pour promouvoir l’expansion des combustibles fossiles, l’alliance entre le Canada et l’Allemagne pour l’hydrogène offre un aperçu d’une économie et de création d’emplois au-delà du pétrole et du gaz. Alors que la stratégie nationale d’« hydrogène propre » du Canada continue de brouiller les frontières entre l’hydrogène renouvelable et l’hydrogène d’origine fossile, le gouvernement canadien a l’occasion de tirer des leçons de la catégorisation claire de l’Allemagne et son accent sur l’hydrogène vert. Le Canada doit également s’assurer que les fonds engagés dans le cadre de cet accord ne prolongent pas les subventions aux combustibles fossiles, et utilise plutôt les ressources publiques pour soutenir l’expansion des énergies renouvelables.

Pour respecter les obligations du Canada, les projets d’hydrogène vert devront respecter les droits et la souveraineté des Autochtones et passer par le processus d’évaluation environnementale complet. Les communautés locales doivent avoir leur mot à dire sur la localisation des projets et le type d’avantages communautaires qu’elles souhaitent.

Bien que ce sujet ne figurait pas à l’ordre du jour officiel, les délégations d’affaires canadiennes et allemandes ont discuté de projets de GNL et d’hydrogène à base de gaz au cours de la visite, et continueront sans aucun doute à faire pression pour obtenir des faveurs financières et réglementaires dans les semaines à venir. Les gouvernements fédéral et provinciaux doivent bâtir sur la vision exprimée dans la déclaration d’aujourd’hui, résister à cette pression, et se rappeler que les nouveaux projets d’infrastructure de GNL sur la côte Est arriveraient bien trop tard pour répondre aux besoins actuels de l’Europe, nous rendraient plus vulnérables aux pertes et aux dommages, violeraient les droits des autochtones et saboteraient les engagements du Canada en matière de climat.

Citations

Caroline Brouillette, Directrice des politiques nationales, Climate Action Network – Réseau action climat Canada:

« L’invasion de l’Ukraine a illustré de manière frappante les dangers de la dépendance aux combustibles fossiles. Le Canada et l’Allemagne viennent d’envoyer un signal important : une autre voie est possible et souhaitable. Le gouvernement canadien doit utiliser ce moment comme un point de bascule pour planifier une transition juste vers les énergies renouvelables à travers l’économie. Il ne doit plus se cacher derrière des définitions de l’énergie « propre » qui servent de couverture à une dépendance continue aux combustibles volatils qui détruisent le climat. »

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie, Greenpeace Canada:

« Il est réjouissant de constater ce vent de changement alors que l’énergie éolienne du Canada aidera l’Allemagne à se libérer de sa dépendance aux hydrocarbures. Les combustibles fossiles sont au cœur de conflits en Europe et dans le monde, qu’ils servent à payer des armes ou à alimenter les catastrophes climatiques. Cet accord prouve que les énergies renouvelables sont la voie à suivre, même s’il est déplorable que le Canada et l’Allemagne n’aient pas complètement fermé la porte au GNL. Cet accord représente une importante victoire d’étape pour les populations opposées aux projets de GNL dans l’Est, bien qu’il faudra rester aux aguets face aux partisans du gaz. »

Charles Bonhomme, Responsable affaires publiques et communications, Fondation David Suzuki:

« Les crises géopolitiques, comme l’invasion russe de l’Ukraine, prouvent que notre dépendance aux combustibles fossiles rend notre sécurité économique et énergétique vulnérable. En développant des projets éoliens pour exporter de l’hydrogène vert, nous pouvons à la fois tenir compte de la science climatique et respecter nos obligations internationales, tout en saisissant les opportunités économiques offertes par les énergies renouvelables. La sécurité énergétique ne peut se faire au détriment de l’environnement. »


« Collaborer pour trouver des solutions aux enjeux énergétiques est évidemment essentiel, mais ce qui est absent du discours, c’est comment freiner la croissance fulgurante de la demande énergétique. Ce qui est encore plus important que la substitution des énergies fossiles par des énergies moins polluantes, c’est la sobriété énergétique et les moyens pour limiter notre consommation collective. Réduisons notre demande pour cette extraction, ces minéraux, ces infrastructures, ainsi que leur impact sur nos terres, notre eau, notre air. C’est le temps pour un changement de paradigme. »

Colleen Thorpe

Directrice générale

Climate Action Network – Réseau action climat (CAN-Rac) Canada est le plus vaste réseau d’organisations travaillant sur les questions liées aux changements climatiques et à l’énergie au Canada. Il s’agit d’une coalition de 140 organisations opérant d’un océan à l’autre. Nos membres rassemblent des groupes environnementaux, des syndicats, des Premières Nations, des organisations de justice sociale, de développement, de santé et de jeunesse, des groupes religieux et des initiatives locales.

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Chargée de communications, Relations publiques

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