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Opinion  •  2 min

Climat : des symptômes aux solutions

Publié le 

par :  Catherine Potvin Chroniqueuse invitée Blog - Catherine Potvin

J’attendais avec impatience le nouveau rapport du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC). Mais après avoir potassé les journaux cette semaine, je me demande ce que je peux ajouter à la couverture médiatique. Je vous livre donc le fond de ma pensée.

En médecine on met l’accent sur les remèdes, sur les solutions, sur l’espoir. Je pense qu’il est temps d’en faire autant avec le climat. Parce que là, ça sent top fort la déprime générale et quand on déprime on ne fait plus rien…

Cette semaine, j’ai lu le chapitre sur le carbone et les cycles biogéochimiques parce que l’augmentation de la température, la fonte des glaces, l’augmentation du niveau de la mer, ce sont des symptômes. La vraie question c’est : qu’en est-il du dioxyde de carbone? Ma foi, ce n’est pas très encourageant.

Au niveau mondial, la concentration atmosphérique augmente constamment de même que les émissions provenant des combustibles fossiles et du ciment. Globalement, les efforts de la communauté internationale n’ont donc pas encore réussi à réduire les émissions. Pas surprenant le pessimisme ambiant… Mais les auteurs du rapport, des experts du monde entier, présentent aussi quatre scénarios possibles d’atténuation, c'est-à-dire de réduction des émissions, afin d’en comparer les conséquences.

Le premier scénario est celui où les pays du monde réussissent dès maintenant à stabiliser leurs émissions. Il y a deux scénarios intermédiaires qui correspondent à des ambitions de réductions d’émissions plus ou moins importantes et il y a le scénario « on ne fait rien ».

Selon les experts du GIEC, alors que le dernier scénario « on ne fait rien » mènerait sans doute à des augmentations de température de près de 4 degrés, le scénario 1 devrait pour sa part permettre de limiter l’augmentation de la température planétaire à 1.5 degrés. Les scénarios d’atténuation intermédiaires mèneraient à des augmentations intermédiaires.

Que nous dit le GIEC avec cela? Et bien que la balle est dans notre camp. Si nous réduisons nos émissions, il est possible de contrôler l’augmentation de la température du globe. C’est comme aller chez le médecin et se faire dire que notre taux de cholestérol est trop élevé. Il y a deux options: on s’attaque au problème en modifiant nos habitudes, ou on fait l’autruche. À nous de choisir…

Chroniqueuse invitée sur le site d’Équiterre, Catherine Potvin est professeure titulaire et chercheuse au département de biologie à l'Université McGill. Première femme à recevoir la médaille Miroslaw-Romanowski de la Société royale du Canada, elle est également fondatrice du laboratoire néo-tropical de l'Université McGill au Panama. Elle partage son temps entre le Québec et l’Amérique centrale et le gouvernement du Panama l’a recrutée comme l'une de ses négociatrices à l'ONU sur le climat.