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0,5%. C’est la portion des vins québécois sur les tablettes de la SAQ. Oui, vous avez bien lu: 0,5%.
Nos voisins ontariens sont à 25, voire à 26% de vins vendus provenant de l’Ontario. Oui, vous avez encore bien lu: 25 % des vins sur les tablettes de la Liquor Control Board of Ontario (LCBO), l’équivalent ontarien de notre SAQ, proviennent de cette province.
Vous pourriez me répondre que les Ontariens produisent pas mal plus de vin que nous et vous auriez raison de le faire, mais est-ce suffisant pour expliquer le fossé qui nous sépare des Ontariens? Non.
Selon une étude publiée en 2013 par le cabinet Frank, Rimerman + Co., intitulée L’économie vinicole au Canada: mûre, étoffée et remarquable, le vin rapporte 3,3 G$ à l’Ontario alors que ce montant est de 800 M$ au Québec (certains producteurs québécois estiment que ce chiffre est surestimé). Selon ce ratio, on devrait s’attendre à trouver au moins 10% de vins québécois à la SAQ.
Un regroupement de producteurs de boissons alcoolisées du Québec demande d’ailleurs aux élus de l’Assemblée nationale de rendre nos vins plus facilement accessibles ici.
Un projet de loi a été déposé en juin dernier qui modifierait la loi de la SAQ pour permettre une plus grande mise en marché des boissons alcoolisées québécoises, mais, malheur pour les producteurs, ce projet de loi a été déposé par un libéral… Et comme c’est hélas trop souvent le cas, la politique semble vouloir l’emporter sur le bien public. Le gouvernement ne souhaite pas particulièrement appeler un projet de loi pour qu’il soit débattu et éventuellement l’approuver s’il n’en est pas l’instigateur. Pourquoi partager avec l’opposition le mérite d’une bonne idée?
Je sais que j’ai l’air un peu cynique comme ça, mais hélas je me heurte trop souvent à ce genre de réflexe de petite politique partisane et, sur ce point, les partis politiques sont tous également coupables de cette fâcheuse tendance.
Bien sûr, les producteurs québécois ne peuvent fournir le volume des producteurs français ou australiens, ce qui affecterait le rendement de la SAQ. Est-ce une raison suffisante pour priver la société québécoise de retombées économiques importantes?
Pour consulter la chronique La vie en vert de Steven Guilbeault dans les pages du journal Métro