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Opinion  •  1 min

Ruha!

Publié le 

À la suite de mes études d’hébreu, un mot m’est toujours resté dans la tête, et c’est le mot ruha. Celui-ci peut vouloir dire plusieurs choses, mais il était souvent utilisé dans les Écritures pour signifier «du vent», quelque chose d’un peu futile, presque un mensonge…

Et je vous jure, chaque fois que j’entends parler le ministre fédéral de l’Environnement, Peter Kent, ou son collègue des Ressources naturelles, Joe Oliver, ce mot me vient en tête.

Le bilan du gouvernement Harper sur le plan environnemental n’est pas très reluisant, mais je ne m’attarderai qu’à la plus récente publication des inventaires d’émissions de GES, présentés cette semaine par Environnement Canada.

Vous avez peut-être entendu, comme moi, le ministre Kent réciter comme un mantra depuis quelques années que «le Canada est à mi-chemin de ses objectifs de Copenhague»… À cela je réponds : ruha!

Les inventaires publiés cette semaine montrent que, loin de diminuer, les GES augmentent au Canada, et que là où il y a eu réduction, cela découle de mesures de provinces comme l’Ontario, la Colombie-Britannique, ou encore le Québec. À ce rythme, le Canada ne sera, au mieux, à mi-chemin de son objectif de 2020… qu’en 2020!

Vous avez peut-être vous aussi entendu les conservateurs attaquer le NPD, censément parce que ce dernier veut instaurer une taxe sur le carbone – ruha!

En fait, dans ce cas-ci, il faut parler de mensonge, d’un mensonge érigé en système par les conservateurs. Non seulement le NPD ne fait-il pas la promotion de la taxe sur le carbone, mais il y est historiquement opposé! Qu’à cela ne tienne, M. Harper et ses acolytes, comme le montre le graphique ci-dessous, ont utilisé l’expression «taxe sur le carbone» 10 fois plus que «changements climatiques» depuis le début de la session parlementaire cette année.

Et que dire de M. Oliver, qui prétend que ses sables bitumineux «verts» expliquent la bonne performance de l’Alberta – double ruha! Alors que les émissions du Québec sont sous les niveaux de 1990, l’Alberta est en hausse de 46 % sur la même période. Les GES des sables bitumineux ont augmenté de plus de 100 % depuis 1990. 

Chronique du Journal Métro