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Le président Barack Obama a livré la semaine dernière un important discours sur le climat qui risque de changer la donne aux États-Unis, mais aussi au Canada.
En fait, le discours de M. Obama et le plan sur les changements climatiques que son administration entend mettre de l’avant constituent une très mauvaise nouvelle pour M. Harper, et ce, pour deux raisons.
La première, c’est que M. Obama entend utiliser ses pouvoirs réglementaires pour forcer certains secteurs de l’économie américaine à améliorer leurs bilans de GES. Cela concerne notamment les centrales au charbon qui produisent de l’électricité. Or, M. Harper s’est engagé au nom du gouvernement canadien à suivre à la trace, comme un petit poodle suivrait son maître, ce que feraient les États-Unis en matière de climat. Nous devrons donc revoir notre propre règlement sur les centrales au charbon, adopté récemment, qui n’exige aucune réduction des émissions de GES avant une quarantaine d’années!
Sans l’admettre ouvertement, le Canada devra bien reconnaître dans les faits que son règlement ne vaut pas le papier sur lequel il est écrit.
La deuxième raison, et certainement la plus lourde de conséquences pour M. Harper, concerne le projet Keystone XL. Dans son discours, M. Obama a précisé que ce projet ne pourrait aller de l’avant qu’à condition qu’il «n’aggrave pas le problème de la pollution liée aux gaz à effet de serre».
Or, dans une lettre publiée le 22 avril dernier, l’agence de protection de l’environnement des États-Unis, sur laquelle M. Obama va s’appuyer pour déployer son plan sur les changements climatiques, a souligné que les émissions de GES liées à l’essence provenant des sables bitumineux pouvaient être, selon les méthodes de raffinage utilisées, de jusqu’à 81 % plus élevées que celles de l’essence produite à partir de pétrole conventionnel.
Il faut comprendre avec quelle énergie – certains diraient l’énergie du désespoir – le gouvernement Harper essaie de faire adopter le projet Keystone par l’administration Obama. Pourquoi? Essentiellement parce que la stratégie de développement énergétique et économique de M. Harper repose sur le pétrole des sables bitumineux. Un refus du projet Keystone aurait des répercussions extrêmement importantes pour M. Harper.