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Toronto, 27 Juin 2010 – Les principaux groupes environnementaux canadiens et internationaux questionnent le sens des priorités du Premier ministre Harper. M. Harper a pris congé du G20 pour tenir des rencontres privées avec des compagnies pétrolières et des banques, alors que les dirigeants du G20 s’apprêtaient à débuter les discussions sur des éléments cruciaux de la rencontre, dont l’élimination progressive des subventions aux compagnies pétrolières et la possibilité de mettre en place une taxe sur les transactions fiscales.
La rencontre du G20 d’aujourd’hui portera notamment sur l’engagement pris lors de rencontres précédentes du G20 de considérer mettre fin aux subventions aux pétrolières à moyen terme. Lors de la rencontre à Pittsburg, les pays ont reçu la consigne de préparer des plans d’action et des échéanciers à soumettre pour discussion lors du Sommet de Toronto. L’OCDE estimait récemment que les subventions accordées aux entreprises productrices de pétrole, de gaz et de charbon s’élèvent à environ 100 milliards de dollars US par année.
Selon des reportages médias traitant d’un mémo coulé provenant du ministère des Finances, les hauts fonctionnaires ont inscrit dans leurs recommandations au ministre des Finances, Jim Flaherty, que « mener par l’exemple » dans l’élimination des subventions aux pétrolières était la meilleure façon pour le Canada de respecter son engagement de Pittsburg. Les exemptions d’impôts pour les secteurs du pétrole et du gaz sont présentement estimées à 2 milliards de dollars par année.
Toutefois, le mémo incluait aussi la possibilité de réduire l’ampleur de cet engagement et la possibilité de ne pas procéder à de nouvelles réductions des subventions. La note proposait comme justification que le Canada « a déjà éliminé plusieurs traitements de faveur aux pétrolières et devrait être récompensé pour ces actions ».
« Nous saurons aujourd’hui si le Canada a fait le bon choix en subventionnant les pétrolières, ou s’il va plutôt à l’encontre d’un engagement clair et important de la part du G20 », a dit Mark Fried de Oxfam Canada. « Les terribles impacts de la marée noir dans le Golfe illustre à quel point il est insensé de consacrer des milliards de dollars des contribuables pour subventionner le pétrole sale et le charbon.Tristement, ce qui semble être une évidence pour tous ne semble pas l’être pour les leaders du monde. »
« Les leaders comme le Premier ministre Harper ont le choix de donner à leur pays un futur sécuritaire, ou un futur sale et désastreux. Le Gouvernement canadien est visiblement en train de faire le mauvais choix en consultant les entreprises qui ont intérêt à prendre la voix vers un futur sale », explique David Turnbull, directeur de Réseau Action Climat – International.
Hier, le Premier ministre a profité des quelques heures entre les Sommets du G8 et du G20 pour rencontrer des leaders du milieu corporatif au Sommet d'affaires du G20. Parmi les invités canadiens à cette rencontre figuraient des représentants de la Chambre de commerce du Canada, de Suncor et de la Banque Royale du Canada.
« À titre d’hôte de ces sommets, les politiques environnementales de Stephen Harper sont claires comme de l‘eau de roche », affirme David Martin, conseiller politique de Greenpeace Canada. « En prenant du temps précieux pour rencontre le pdg de Suncor, Rick George, la relation intime entre le Canada et l’industrie des sables bitumineux n’a jamais été aussi visible, et cela compromet les engagements du G20 de mettre fin aux subventions aux pétrolières de 100 milliards de dollars par année accordées par les nations les plus riches »,
« Si on résume, les gouvernements du G20 auront droit à des conseils désintéressés sur le commerce et d’autres questions économiques d’importance de la part des mêmes personnes qui auront travaillé si fort pour nous mener vers une récession généralisée et qui investissent massivement dans la dégradation du climat ? », questionne Steven Guilbeault d’Équiterre. « Chacune des parties avec qui M. Harper s’est entretenu a intérêt à ce que le développement des énergies fossiles se poursuive, exactement le contraire de ce que le G20 doit faire pour développer une nouvelle économie propre. »
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