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Montréal et Toronto, 19 janvier 2009 – Plusieurs groupes environnementaux se réjouissent de la décision de la compagnie Enbridge de mettre sur la glace pour une durée indéterminée son controversé projet « Trailbreaker ». Ce projet visait le renversement du pipeline Montréal-Sarnia afin d'acheminer au Québec du pétrole issu des sables bitumineux de l'Alberta, une partie y étant raffinée, l'autre exportée vers les Etats-Unis.
« Nous devons saisir l'occasion », affirme Steven Guilbeault, Cordonnateur général adjoint d'Équiterre. « L'Ontario et le Québec dépensent chaque année des dizaines de milliards de dollars pour acquérir du pétrole, une énergie de plus en plus convoitée et dont les prix à long-terme sont en croissance fulgurante. Nous devons commencer à diminuer notre dépendance aux carburants fossiles et mettre en place des politiques de sécurité énergétique qui sont à la fois durables, intelligentes au plan économique, qui créent des emplois verts ici même et qui contribuent à combattre les changements climatiques ».
Le projet Trailbreaker aurait acheminé pour la première fois au Québec du pétrole issu des sables bitumineux et rendu l'Ontario complètement dépendante du pétrole albertain, en coupant cette province de toute autre source d'approvisionnement.
« Avec la mise au rancart de ce projet, les Ontariens l'ont échappé belle », a déclaré Matt Price, Chargé de projet à Environmental Defence. « Avec Trailbreaker, les Ontariens auraient eu le choix entre le pétrole sale des sables bitumineux, ou pas de pétrole du tout ».
L'annonce de la compagnie Enbridge survient au moment où est rendu public un nouveau rapport sur le projet Trailbreaker intitulé : Freedom from Dirty Oil: Ontario's Tar Sands Decision. Ce rapport montre comment les Ontariens peuvent économiser des milliards de dollars et créer des emplois en investissant dans la densification des villes, les transports collectifs, l'efficacité énergétique des véhicules et des carburants à faible teneur en carbone, tout en diminuant leur dépendance au pétrole des sables bitumineux.
« Le gouvernement fédéral a permis aux sables bitumineux de devenir le projet de développement le plus destructeur au monde », a pour sa part déclaré Gillian McEachern, campaigner principale, dossier énergie, à l'organisme ForestEthics. « À moins que des mesures résolues ne soient prises dans le dossier de l'exploitation des sables bitumineux, nous resterons vigilants et nous nous opposerons à nouveau à Trailbreaker si ce projet venait à refaire surface ».
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Source : Marie-Eve Roy, Équiterre, 514-522-2000 Ext. 232
Matt Price, Environmental Defence, 647-328-5631
Gillian McEachern, ForestEthics, 416-938-6032
Le nouveaux rapport Freedom from Dirty Oil est disponible sur les sites www.environmentaldefence.ca et www.forestethics.org