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Actualité  •  2 min

Nos services de transport collectif menacés au Québec

Publié le 

Équiterre décrypte

La ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a annoncé récemment que le gouvernement n'augmenterait pas le financement du transport collectif. Une annonce qui aura des répercussions majeures sur nos déplacements quotidiens.
On vous explique à quoi s’attendre.

En résumé

  • Déficit : le déficit cumulé des 10 principales sociétés de transport du Québec devrait atteindre 2,5 milliards pendant les cinq prochaines années. La ministre Guilbault a annoncé récemment que le gouvernement n’épongerait que 20 % de ce déficit.

  • Financement : le gouvernement du Québec finance, en partie, les opérations (services) et les infrastructures en transport collectif. Une comparaison s’impose :
    • Pour 1 $ payé par un individu pour se déplacer en transport collectif, le gouvernement paie 1,50 $

    • Pour 1 $ payé par un individu pour se déplacer en voiture, le gouvernement paie 9,20 $

  • Promesse non tenue : alors qu’il avait promis dans la Politique de mobilité durable du Québec, une croissance annuelle du service de 5 %, le gouvernement a annoncé qu’il n’augmenterait pas son financement au transport collectif (autobus, métros, tramway, etc.) et ce sur une période de 5 ans.

  • Achalandage : l’achalandage revient progressivement à des niveaux pré pandémiques partout au Québec, jusqu’à les dépasser dans certaines villes comme Sherbrooke.

  • Compression : les sociétés de transports ont annoncé que ce sous-financement occasionnera des coupures importantes dans leur offre de service, jusqu’à revenir à des niveaux de services des années 1990.

À quoi s’attendre

Moins de service

Si la ministre ne revoit pas son offre, les services aux usager(-ère)s seront affectés significativement, et ce partout au Québec :

  • ​​À Montréal : fin du métro à 23 h, et début à 9 h les samedis et dimanches, arrêt des autobus interurbains après 21 h, lignes supprimées, etc.

  • À Laval : mise à pied estimée de 125 employé(e)s, ce qui aurait un effet sur plus de 2 000 usager(-ère)s du transport collectif chaque jour. La STL pourrait devoir couper 50 voyages d’autobus à l’heure de pointe, en semaine, ou couper 150 voyages hors de l’heure de pointe.

En banlieues nord et sud de Montréal : fin à du service d’autobus interurbain après 21 h en semaine. La fréquence serait aussi réduite la fin de semaine et hors des heures de pointe. Partout au Québec, on parle de chauffeurs d’autobus, de métros, de trains en moins. Certains quartiers ne seront carrément plus desservis, donc des citoyens et des citoyennes n’auront plus facilement accès aux services.

Hausse de pollution et de la congestion

Alors que le secteur des transports est responsable de 40 % des émissions de GES à l’échelle du Québec, le gouvernement doit assurer la croissance du transport collectif et non son déclin. Autrement, il y aura toujours plus de véhicules sur les routes, donc toujours plus de congestion.

Des solutions

Si le gouvernement affirme manquer de budget pour financer adéquatement le transport collectif, il doit avoir le courage d’envisager d’autres solutions de financement, qui pourraient à la fois dissuader l’utilisation de l’auto-solo et augmenter le financement du transport collectif.

Équiterre propose plusieurs pistes de solutions qui peuvent être déjà mises en place et permettront d’accroître significativement le financement au transport collectif :

  • indexer dès maintenant la taxe sur l’essence qui n’a pas été indexée depuis plusieurs années;

  • établir une tarification kilométrique;

  • revoir le coût de l’immatriculation des véhicules en considérant non seulement le nombre de cylindres mais également le poids des véhicules.

Alors que l’utilisation de l’auto-solo n'est plus une option viable et que nos transports collectifs ont besoin de financement pour répondre aux besoins de déplacements de la population, réduire leur financement est une erreur majeure. Attendre 5 ans avant de s'attaquer au problème fera gonfler encore plus la facture, à hauteur de milliards de dollars. Les solutions de financement existent, le gouvernement doit avoir le courage de les mettre en place.

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