Aller à la navigation Aller au contenu

Communiqué de presse  •  2 min

Pourquoi achète-t-on autant de VUS? Une étude d’Équiterre et du CIRANO offre des réponses

Route remplie de voitures a l'arrêt a cause d'embouteillages

Montréal, 16 juin 2021 - Une nouvelle étude présentée par Équiterre et menée par le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) explore les motivations des consommateurs et consommatrices canadien.ne.s lorsque vient le temps de faire l’achat d’un camion léger, en particulier les véhicules utilitaires sport (VUS).

« Selon l’étude, à cause d’une panoplie de facteurs sociodémographiques, de valeurs, de perceptions et d’influences externes comme la publicité, le VUS est le type de véhicule préféré des Canadien.ne.s, et ce, partout au pays. Or, cette tendance est en train d’anéantir tous nos efforts pour réduire l’impact climatique des transports, le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre au pays », explique Andréanne Brazeau, analyste en mobilité chez Équiterre.

« Heureusement, avec une meilleure compréhension de ce qui alimente cette popularité, on peut agir et renverser la vapeur », ajoute-t-elle.

Pour recueillir les données, un sondage auprès de 1377 citoyen.ne.s représentatifs de la population canadienne a été mené du 27 octobre au 30 novembre 2020. En complément, des entrevues individuelles et des groupes de discussion ont aussi été menées.

Une question de perceptions


L’étude démontre notamment que les personnes possédant un VUS:

  • Sont convaincues de sa supériorité, notamment en termes de sécurité et de confort;
     
  • Jugent que la taille, la hauteur et le poids élevés du véhicule créent un sentiment de robustesse et de stabilité; et
     
  • Sont influencées par le concept de la famille, fortement associé à ce type de véhicule.

« L’intérêt pour les véhicules plus imposants réside beaucoup dans les perceptions. Il s’inscrit dans un contexte où son utilisation est normalisée, ce qui n’était pas le cas il y a à peine 25 ans. L’industrie automobile nous a convaincus qu’ils étaient essentiels pour affronter notre grand territoire et son climat nordique, de même que pour déplacer notre famille confortablement et sécuritairement. Pourtant, le territoire canadien demeure inchangé, le climat se réchauffe et les familles sont moins nombreuses qu’avant », affirme Andréanne Brazeau.

Des influences multiples


L’étude a aussi permis d’identifier certains éléments influençant les intentions d'achat d’un véhicule. Les personnes les plus susceptibles d’opter pour un VUS :

  • Évoluent dans un contexte familial et social où une préférence pour ce type de véhicule est déjà présente: les normes sociales constituent à cet effet le facteur entraînant la plus grande probabilité d’achat d’un VUS;
     
  • Ont des valeurs environnementales moins fortes que les personnes qui optent pour une voiture électrique, dont le profil est associé à l’altruisme, à l’entraide, au respect de l’environnement et à l’harmonie avec la nature;
     
  • Ont un attachement affectif plus fort à leur véhicule et le considèrent indispensable;
     
  • S’informent moins auprès de médias spécialisés tels que les magazines automobiles et s’informent plutôt via les publicités des médias traditionnels (radio et télé) et les médias sociaux pour faire un choix.

Qu’il s’agisse de réglementer la publicité ou de mieux informer le public quant aux enjeux environnementaux et de sécurité routière liés à la hausse des camions légers, des mesures devront être déployées rapidement pour freiner la tendance vers des véhicules toujours plus gros et plus énergivores.

« À la lumière des résultats de cette étude, si nos gouvernements sont sérieux dans l’atteinte de leurs objectifs climatiques, ils doivent s’assurer d’encadrer plus rigoureusement les pratiques publicitaires et communicationnelles de l’industrie automobile. En pleine crise climatique, il est inacceptable de la laisser mousser les ventes de produits dommageables pour l’environnement au Canada en alimentant certaines perceptions inexactes », conclut Andréanne Brazeau.

-30-

Pour plus d’information:

Anthony Côté Leduc, relations médias
514-605-2000 ; acoteleduc@equiterre.org