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Actualité  •  3 min

Redécouvrir le pouvoir du vélo

Publié le 

À chaque retour des beaux jours, c’est tout un paysage qui se transforme. Dans nos rues et nos quartiers, les vélos réapparaissent, les pistes s’animent. Et ce ne sont plus seulement les balades du dimanche : le vélo s’impose de plus en plus comme un véritable mode de transport — quotidien, fiable et économique.

Depuis quelques années, son usage explose, tant en ville qu’à la campagne. En 2020, on comptait déjà 4,5 millions de cyclistes au Québec. En 2020, chaque semaine, plus de 2,7 millions de personnes enfourchent leur vélo, parcourant en moyenne 44 km. Derrière ces chiffres, un réel changement de culture. La pandémie a joué un rôle d’accélérateur : le vélo s’est présenté comme une alternative concrète à l’auto solo, pour les déplacements quotidiens, le travail ou les loisirs. Et cette tendance se poursuit.

Et les infrastructures suivent. Le réseau cyclable du Québec atteint aujourd’hui 10 600 km, une croissance de 360 % depuis 1995. La Route Verte, fleuron de cette expansion, relie à elle seule des régions entières sur 5 100 km1.

Le vélo à assistance électrique : un véritable catalyseur

Parmi les transformations les plus marquantes de la dernière décennie figure l’émergence du vélo à assistance électrique (VAE). Le VAE rend accessible des trajets plus longs, plus exigeants ou plus fréquents à un plus grand nombre de personnes.

À travers notre initiative Vélovolt, des centaines de personnes ont pu tester gratuitement un vélo électrique pour leurs trajets domicile-travail. Pour plusieurs, ce fut une révélation. 42 % des personnes participantes ont changé leurs habitudes de transport. Certain(e)s ont même laissé leur voiture au garage pour de bon, d’autres ont décidé de marcher davantage, ou de combiner vélo et transport collectif.

Une solution aux multiples bienfaits

Pour la santé. Le vélo permet d’intégrer naturellement de l’activité physique dans nos journées. Quelques trajets hebdomadaires suffisent pour ressentir les bienfaits : plus d’énergie, un moral renforcé, un cœur plus solide. Et ce sentiment gratifiant de prendre soin de soi... tout en prenant soin de la planète.

Pour l’environnement. Un vélo, et même un VAE, consomme une infime portion de ce que requiert une voiture — même électrique — en énergie et en ressources. Moins de CO₂, moins de bruit, moins d’espace occupé.

Pour le portefeuille. Remplacer une voiture par un vélo ou un VAE, même partiellement, peut faire économiser des milliers de dollars par année. Moins d’essence, moins d’entretien, pas de frais de stationnement : sur sept ans, ça peut représenter plus de 50 000 $ d’économies. Non négligeable dans un contexte de hausse du coût de la vie.

Et pour la collectivité? Chaque kilomètre pédalé génère un gain net de 0,18 $, alors qu’un kilomètre en voiture coûte 0,16 $2 pour la société. Vous avez bien lu, au lieu d’être un coût pour la société, les cyclistes génèrent des gains net. Par exemple, au Québec, on estime que les retombées en santé publique liées à l’activité cycliste sont estimées à plus de 2 milliards de dollars par an.

Ces bénéfices sont d’autant plus visibles lorsque le vélo est intégré dans une logique de mobilité intermodale : combiner vélo et transport collectif (train, autobus, métro) permet de couvrir de longues distances efficacement, sans dépendre de l’automobile.

Des entreprises et des municipalités de plus en plus engagées

Il n’y a pas que les individus qui misent sur le vélo. De plus en plus d’entreprises soutiennent activement l’adoption du vélo : prêt de VAE, abonnement à BIXI, stationnements sécurisés, etc. Ces gestes ne sont pas qu’écologiques – ils améliorent aussi la qualité de vie au travail, réduisent l’absentéisme et renforcent l’image de l’entreprise.

Le développement du vélo comme mode de transport repose aussi sur une mobilisation accrue des villes. Certaines municipalités multiplient d’ailleurs les initiatives. Montréal fait figure de chef de file, avec un service BIXI désormais offert même en hiver — près d’un million de trajets hivernaux ont été comptabilisés. À Québec, 23 % des usagers3 ont choisi àVélo plutôt que leur voiture – preuve que le service facilite concrètement le changement d’habitudes de transport.

Et ailleurs dans la province, des initiatives de partage de vélos s’installent dans les régions. À l’échelle régionale, des MRC comme celle de Yamaska proposent des solutions de vélo-partage entre plusieurs villes, facilitant l’accès pour les milieux plus ruraux.

L’essayer, c’est l’adopter

À Montréal, seulement 3,3 % des déplacements se faisaient à vélo en 2018. Pourtant, selon notre récente étude, 25 % des trajets en voiture pourraient être remplacés par un VAE et ce chiffre pourrait être encore plus important si on y ajoute d'autres modes de transports tels que les transports collectifs.

Ce qu’il manque souvent? Un déclic. Une première expérience qui change la donne. Comme pour Émilie, participante au projet Vélovolt :

« Ces 4 semaines de test d'un vélo à assistance électrique ont été un vrai bonheur! Non seulement mes trajets maison-travail sont plus rapides, plus respectueux de l'environnement et meilleurs pour ma santé, mais ils sont surtout plus agréables! »

Et si c’était ça, le vrai secret du vélo? Au-delà de la logique économique ou écologique, c’est peut-être ce plaisir simple, ce sentiment de liberté, cette reconnexion au monde autour de nous.

Le Québec a tout ce qu’il faut pour devenir un leader en mobilité active. Il faut maintenant continuer à investir dans les infrastructures, l’accessibilité et la sensibilisation.

Le vélo n’est pas une mode. C’est une réponse structurante aux défis de notre époque : climat, santé, qualité de vie, équité. Et peut-être que pour amorcer le virage vers une mobilité durable, il ne faut pas réinventer la roue… mais simplement lui redonner toute sa place.

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