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Communiqué de presse  •  2 min

Réactions d'Équiterre au budget fédéral - Le Canada rate son rendez-vous avec le XXIe siècle

Publié le 

Ottawa, 27 janvier 2009 - « Ce budget est une aberration. C'est pire que le scénario catastrophe que nous avions imaginé. Ce gouvernement est incapable d'être proactif et d'adopter une vision moderne », résume Steven Guilbeault d'Équiterre. « Le discours économique de l'Administration Obama a fait entrer les États-Unis dans le XXIe siècle. Celui de l'administration Harper emprisonne le Canada dans les vieilles mentalités du passé », a déclaré Steven Guilbault d'Équiterre en réaction à la présentation du budget fédéral pour l'année financière 2009-2010.

Saupoudrage cosmétique
« Ce budget ne comprend rien de substantiel pour relancer l'économie canadienne tout en faisant face aux crises climatique et énergétique. Les infrastructures vertes, les transports collectifs, les rénovations éco-énergétiques et les énergies renouvelables n'ont récolté ni plus ni moins qu'une poignée de petit change », s'indigne M. Guilbeault.

« Alors que les Etats-Unis ont annoncé des investissements de plus de 60 milliards $, le gouvernement du Canada prévoit en investir seulement 1,5 milliard, soit 4 fois moins par habitant. Et de ce montant, le gouvernement essaie de faire passer 500 millions de dollars d'aide aux pétrolières et à l'industrie nucléaire comme des investissements verts », a ajouté M. Guilbeault.

Pour la rénovation éco-énergétique, les fonds disponibles sont de l'ordre de 300 millions $, alors que les besoins sont au moins dix fois supérieurs à ce montant. Même chose dans le cas des « infrastructures vertes ». Ce programme prévoit environ 1 milliard $ sur cinq ans alors que les besoins se chiffrent autour de 24 à 31 milliards sur la même période, seulement pour répondre aux besoins des villes canadiennes en transports collectifs au Canada.

« De plus, il n'y a pas un mot sur le programme canadien de soutien au développement l'énergie éolienne dont les fonds seront épuisés dans quelques mois. Pourtant, même sous George Bush, le programme américain était deux fois supérieur à ce qui existe au Canada », a-t-il aussi déclaré. Le budget ne mentionne pas une seule fois les mots « solaire » ou « géothermie », des formes de production d'énergie au centre des plans de relance aux États-Unis, en Chine, au Japon, en Allemagne, etc.

Le Canada s'isole des pays visionnaires
« Pour le gouvernement Harper, l'environnement est un frein à l'économie canadienne. Pour l'Administration Obama, et pour les gouvernements français, allemand et japonais, investir dans l'environnement est vu comme une façon de stimuler l'économie, de créer des emplois et de bâtir la société du XXIe siècle. C'est le jour et la nuit », a-t-il poursuivi.

Rappelons à cet égard que le budget de relance économique de l'Administration Obama consacre plus de 60 milliards de dollars dans une série d'initiatives « vertes » soit, entre autres, doubler la part des énergies alternatives en trois ans et améliorer l'efficacité énergétique de 75% des bâtiments publics fédéraux et de 2,5 millions de résidences. Ce budget américain de relance économique à travers les investissements dans la nouvelle économie verte trouve également écho dans des mesures de stimulation similaires adoptées récemment par plusieurs pays. Notons le Japon qui entend créer, d'ici 2020, un secteur de l'économie verte d'une valeur d'un trillion (mille milliards) $ et qui fera travailler 2,2 millions de personnes. La Corée du Sud s'est aussi dotée d'un plan vert de 36 milliards $ visant la création de 140 000 emplois en 12 mois.

Finalement, Équiterre juge sévèrement la volonté du gouvernement fédéral de soustraire plusieurs projets à l'obligation de passer à travers un processus d'évaluation environnementale dont l'objectif est pourtant la protection de la santé et de l'environnement de la population du Canada. « C'est une décision idéologique », affirme Steven Guilbeault, « une décision qui montre encore une fois que pour les Conservateurs, l'environnement nuit à l'économie. Or, pour nous, les deux sont indissociables ».

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Source :
Éveline Trudel-Fugère
Équiterre
514-605-2000