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Actualité  •  11 min

Dossier complet : Le pesticide glyphosate au Canada

Publié le 

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Vous êtes sur la bonne page pour tout savoir sur le glyphosate et suivre l'actualité de ce dossier toxique. Équiterre mène une campagne depuis plusieurs années pour qu'enfin l'agriculture et la santé des Canadiens et Canadiennes passent avant les intérêts de Monsanto.

Équiterre a déposé en août 2021 une pétition demandant l'interdiction du glyphosate au Canada à Justin Trudeau, Premie ministre, Patty Hajdu, ministre de la Santé, Marie-Claude Bibeau, ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire et Jonathan Wilkinson, ministre de l'Environnement et du Changement climatique. 
Cette pétition avait récolté plus de 33 00 signatures.

Le gouvernement fédéral a annoncé en août 2021 la suspenssion des augmentations des limites maximales de résidus de pesticides y compris pour le glyphosate. Équiterre tient à saluer cette décision ainsi que l’annonce de la réforme de la Loi sur les produits antiparasitaires, l’investissement annoncé pour augmenter la disponibilité des données indépendantes, la transparence, la recherche et l’adoption de solutions de rechange à l’usage des pesticides de synthèse.

Pour continuer la lutte contre le glyphosate, Équiterre travaille comme membre de Vigilance OGM, qui vient de lancer une campagne ambitieuse, Sortir du glyphosate, pour faire contrepoids aux lobbys de l’agrochimie et mettre de la pression sur les différents paliers gouvernementaux qui sont en capacité d’agir. Cette campagne est basée sur 15 revendications,signez et partagez ce manifeste : #SortirDuGlyphosate.

POUR EN SAVOIR PLUS, CONSULTEZ LE DOSSIER COMPLET :

1- Qu’est ce que le glyphosate, comment agit-il et peut-on s’en passer?

Le glyphosate est un pesticide utilisé en agriculture et pour usage domestique afin de tuer les mauvaises herbes et de déshydrater quelques types de grains et légumes à gousse avant la récolte. Le glyphosate, et ses sous-produits de dégradation toxiques, se retrouvent ensuite dans l’eau, dans l’air, dans le sol, dans l’eau de pluie, et sous forme de résidus dans les produits alimentaires communément consommés.

Monsanto (maintenant propriété de Bayer) l’a introduit pour la première fois sur le marché en 1974 sous le nom de Roundup. Son utilisation a augmenté de près de 15 fois à la suite de l’introduction par Monsanto des cultures Roundup Ready, qui sont génétiquement modifiées (GM) pour tolérer les effets du glyphosate.

Le glyphosate est le pesticide (herbicide) le plus vendu au Canada. Il a fait le sujet d’une réévalution de ces risques au Canada en 2017 et fut réapprouvé pour une période de 15 ans au Canada par l’agence de réglementation de la lutte antiparasitaires de Santé Canada.

Notre système agricole est maintenant dépendant du glyphosate, mais cela n’est pas une fatalité. Nous avons besoin que le gouvernement mette en place des mesures incitatives pour aider les agriculteurs à réduire leur dépendance aux produits agrochimiques toxiques.

Aide-mémoire : Le fédéral homologue les pesticides, en évalue les risques et en autorise la vente et l'usage sur le territoire canadien. Les provinces, pour leur part, peuvent interdire la vente et l'usage de pesticides qui ont été homologués par le fédéral sur leur territoire. Enfin, les municipalités ont le droit d'interdire l'usage mais non la vente de pesticides sur leur territoire.

2- Les dangers du glyphosate

1 - UN CANCÉRIGÈNE PROBABLE : 

Le glyphosate est officiellement déclaré « cancérigène probable » depuis 2015 par le Centre international de recherches contre le cancer (CIRC), une branche de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Une nouvelle méta-analyse publiée le 10 février dernier révèle que les personnes très exposées aux herbicides à base de glyphosate ont 41% plus de risques de développer un type de cancer appelé lymphome non hodgkinien.

2 - MONSANTO A MINIMISÉ LES RISQUES DE CANCÉROGÉNÉCITÉ :

Le géant Monsanto (aujourd’hui sous le contrôle de Bayer) fabrique le Roundup, l’herbicide à base de glyphosate le plus commercialisé au monde. Monsanto a volontairement minisé les risques de cancérogénicité du produit, ce qui a été révélé lors d’un procès américain à l’été 2018.

Les Monsanto Papers sont des documents internes de la compagnie qui démontrent que Monsanto a manipulé la science et les agences réglementaires autour du monde de manière à minimiser les risques de cancer associés aux pesticides à base de glyphosate. Par exemple, Monsanto a écrit, adapté ou modifié des revues et manuscrits scientifiques sans mentionner son rôle à titre d’auteur et sans déclarer l’existence d’un conflit d’intérêts.

Santé Canada a utilisé ces documents manipulés par Monsanto dans sa décision de maintenir l’homologation du glyphosate au Canada au cours des 15 prochaines années.

LE GLYPHOSATE DÉTECTÉ DANS NOS ALIMENTS :

Des résidus de glyphosate se retrouvent dans 80 % des aliments (à base de blé, de maïs, d’haricots, d’avoine, et de légumineuses) analysés lors d’une étude d’Équiterre et Environmental Defence en 2018 ; dans 45 produits comestibles dérivés de l’avoine selon une étude menée en 2018 par le groupe américain de travail sur l’environnement (EWG).

L’étude publiée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments en 2016 démontre que presque 30 % de nos aliments sont contaminés par le glyphosate, parfois à des concentrations supérieures aux limites de contamination jugées « sécuritaires » par Santé Canada.

Surveillez les nouvelles révélations :
Émission télé La Semaine Verte, samedi 16 février à 17h
Émission de radio Les Années Lumières - Dimanche 17 février à 12h
Émission télé L’Épicerie - Mercredi 20 février à 19h30
Émission télé Enquête - Jeudi 21 février à 21h

3- Historique de nos actions, des réglementations, contestations et enquêtes

2015 :
Le Sri Lanka bannit l’usage du glyphosate. Il est le premier pays au monde à l’interdire. Le glyphosate est interdit ou restreint dans différents pays.

Avril 2017 :
Santé Canada réhomologue le glyphosage pour 15 ans, après sept ans d’évaluation.

Juillet 2017 :
Plusieurs scientifiques et chercheurs s’opposent à la réhomologation du glyphsoate par Santé Canada notant des failles scientifiques majeures dans l’évaluation. Une coalition formée d’Équiterre, de la Fondation David Suzuki, de l'Association Canadienne des Médecins pour l'Environnement, d’Environmental Defence et de Prevent Cancer Now s’oppose également à la décision de Santé Canada et envoie son avis d’objection de 57 pages. Lire leur lettre ouverte ici.
Cet avis :

  • met en lumière les failles du processus de réévaluation sur la base d’arguments scientifiques. Les organisations estiment que Santé Canada n'a pas tenu compte ou même rejeté des données scientifiques importantes dans son évaluation du glyphosate, et suggère des stratégies de gestion de risques qui ne sont pas suffisantes.

  • demande de mandater un comité de scientifiques indépendants pour réviser la procédure de réévaluation du glyphosate et déterminer si le glyphosate laisse planer des risques inacceptables sur la santé humaine et sur l’environnement.

Hiver 2018 :
En Californie, un procès s’ouvre contre Monsanto par le jardinier Dewayne Lee Johnson, atteint d’un cancer et ayant utilisé le Roundup durant son travail.

Lors de la procédure préparatoire au procès, des communications internes (courriels et textos), des rapports, des études et des mémorandums émanant de Monsanto ont été rendus publics. Ces documents — connus sous le nom de Monsanto Papers — révèlent que Monsanto a fait appel à des prête-plume et s’est engagée dans des campagnes de relations publiques afin de protéger la réputation de ses pesticides à base de glyphosate et de minimiser les risques de cancer y étant associés.

Août 2018 :
Le juge californien statue que les pesticides à base de glyphosate ont contribué au développement du cancer d’un citoyen américain, Dewayne Lee Johnson, et que Monsanto a sciemment caché leurs risques de cancérogénicité. Monsanto est condamné à payer. Des milliers d’autres procès de citoyens atteints de cancer sont intentés à travers le pays.

Automne 2018 :
Les recherches d’Ecojustice et de la coalition dont fait partie Équiterre démontrent que Santé Canada a utilisé certaines de ces études frauduleuses dans sa décision de ré-homologuer le glyphosate au Canada en avril 2017.

Octobre 2018 :
Équiterre, avec Ecojustice, fait parvenir à Santé Canada un complément à son Avis d'objection envoyé en juillet 2017, pour lequel aucune réponse n’a été reçue. Sont ajoutées aux objections initiales :

  • la conduite préoccupante de Monsanto révélée dans la cause de la Californie semble avoir influencé le processus de réévaluation du glyphosate au Canada;

  • des études citées par l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) dans la liste des références prises en compte dans la réévaluation ont été mises en cause dans ce cas allégué d’inconduite;

  • la nature troublante de ces allégations mine toute confiance que le public peut avoir envers le processus de détermination de l’ARLA;

  • une commission d’examen indépendante et transparente est absolument nécessaires pour vérifier, d’une part, si la décision de réévaluation est judicieuse et pour rétablir, d’autre part, la confiance du public envers le régime de réglementation de l’ARLA.

Octobre 2018 :
Équiterre et Environmental Defence publient le rapport d’étude Pas dans mon assiette : Comment un herbicide nocif se retrouve dans les aliments de vos enfants, qui démontre que du glyphosate a été détecté dans 80 % des produits alimentaires communément consommés qui ont été analysés.

Novembre 2018 :

Novembre 2018 :
Équiterre lance sa pétition pour exiger :

  • l’annulation de la ré-homologation du glyphosate au Canada;

  • une commission d’examen indépendante sur le glyphosate;

  • une réforme de la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA) et la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE), qui ne protègent pas suffisamment les Canadien-ne-s contre les pesticides et produits toxiques nocifs.

Novembre 2018 :
L’équipe d’Équiterre rencontre Dewayne Lee Johnson et produit des capsules vidéos de l’entrevue avec le jardinier.

1er janvier 2019 :
La France interdit l’usage des pesticides de synthèse, dont le glyphosate, dans les lieux publics et leur utilisation non professionnelle. Elle s’engage également à réduire l’utilisation du glyphosate de 80 % d’ici 2021, et a déjà mis en place un plan pour le faire.

L’Union Européenne a décidé en 2017 de réapprouver le glyphosate pour seulement 5 ans (au lieu du 15 ans au Canada). 9 pays ont voté contre la décision de réhomologation

11 janvier 2019 :
Santé Canada admet que les études utilisées pour l’évaluation canadienne du produit contenait ces études frauduleuses de Monsanto mais stipule que ces études n’ont pas influencée la décision de réapprouver le glyphosate.
Équiterre reçoit la réponse de Santé Canada qui a décidé de ne pas réexaminer sa décision sur le glyphosate. On peut y lire :

  • « Les renseignements fournis en appui à l’opposition ne répondent à aucun de ces facteurs [1-les renseignements fournis mettent en doute scientifiquement la validité de l’évaluation des risques, et la valeur attribuée au pesticide 2- la pertinence d’obtenir une commission d’examen formée d’experts scientifiques] et ne justifient donc pas l’établissement d’une commission d’examen;

  • Par conséquent, une commission d’examen ne sera pas formée pour réexaminer la décision réglementaire en réponse à cette demande »

11 janvier 2019 :
Équiterre sort publiquement et médiatiquement avec le communiqué « Glyphosate : Santé Canada n'établit pas d'examen indépendant concernant des données scientifiques manipulées utilisées dans le cadre de l'évaluation controversée du controversé pesticide »

31 janvier 2019 :
Équiterre réitère ses demandes au nouveau gouvernement provincial de faire la lumière sur le financement de la recherche sur les pesticides dans la foulée de l’annonce du congédiement de l'agronome lanceur d'alerte du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ). Ces demandes rappellent les préoccupations d’Équiterre sur l'ingérence du privé dans la recherche sur les pesticides financée par l'État et l’influence de l’industrie dans le cas du pesticide glyphosate.

14 février 2019 :
12 584 signatures sont recueillies depuis le lancement de la pétition d’Équiterre
Équiterre bonifie sa pétition en y ajoutant deux demandes :

  • que le glyphosate soit ajouté à la liste des pesticides à usage restreint en agriculture au Québec;

  • rendre accessible au public en tout temps toutes les données de l'industrie soumises aux agences réglementaires sur les impacts d'un pesticide.
     

4- Documentation et reportages

Information et campagnes sur le glyphosate

Échanges avec Santé Canada et sorties médiatiques

Quelques reportages