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L’été n’est pas encore fini, mais mon diagnostic est déjà posé: il fut extraordinaire ! En plus, il aura aussi été le plus vert que j’ai eu la chance de vivre depuis des années. Équipée de temps et d’espace mental en quantité abondante - oui oui vous avez bien lu - denrées rares à cette époque de performance et d’agendas « surbookés », mes choix et valeurs ont eu libre cours. Munie d’un congé du boulot (pour l’été), accompagnée de deux enfants prêts à tout et guidée par des limites budgétaires qui ont amené une belle simplicité volontaire; la table était mise pour de belles aventures.
« Avoue que c’est génial », comme dirait mon fils. Oui c’est génial de prendre le temps pour les choses qui m’importent le plus, dont mes enfants et l’environnement. C'est aussi extraordinaire de pouvoir faire une pause sur le trajet, du point A au point B, pour admirer des fleurs colorées, bifurquer à gauche pour aller explorer un parc qui a l’air « trop cool » bref, vivre à fond un sentiment de grande liberté.
Ce qui m’a encore plus charmée, ce sont les nombreuses occasions qui ont engendré une prise de conscience sur l’environnement et la société de consommation qui nous entourent. La vie quotidienne nous a offert son lot de moments évocateurs propices à l’apprentissage, sans en faire un discours plate et moralisateur.
En famille sur deux roues
Vélo, vélo, vélo, pour aller partout, ou presque… Pour accompagner les enfants à la piscine, au cours d’athlétisme, au camp d'été et pour faire des petites emplettes vites faites. Résultat : mes garçons savent maintenant comment survivre dans les pistes cyclables bondées aux heures de pointe et même en sortir indemne. Ce n’est pas rien !
Tout a commencé au Tour de l’île où mon fils a découvert qu’il était capable de rouler pendant des dizaines de kilomètres. Les longues escapades sont ainsi devenues des défis plutôt qu'une source de découragement, à ma grande joie ! Par la suite, rares sont les occasions où j’ai utilisé un véhicule motorisé en leur compagnie, sinon pour faire l’épicerie et partir en camping. Une fois à destination, nos allées et venues ont fait appel à nos bécanes bien aimées. Vive les moteurs coupés, l’air qui sent bon et le joli chant des oiseaux !
Pour les enfants, c’est un plaisir fou (et un gain d’autonomie) de circuler librement dans les petits chemins où ils sont des usagers de premier plan. Le saviez-vous? En plus d’avoir amélioré l’accès et la circulation des vélos dans la plupart de ses parcs, la SÉPAQ a pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre en agissant notamment sur le transport et les déplacements dans son réseau?
Du camping minimaliste
Le camping est une source de bonheur pour nous. On part avec le minimum, on vit au maximum. Les grands plaisirs sont partout: aller chercher de l’eau à pied pour préparer le souper, perfectionner ses habiletés à allumer un feu de camp sans bois d’allumage, observer les étoiles dans le ciel, porter le même t-shirt pendant trois jours (!), se coucher tard, se raconter des histoires abracadabrantes, etc.
Au départ cette activité oblige à porter une attention à tout ce que l’on consomme et qu'on pose comme actions. Bien gérer l’eau potable et les déchets, pas de gaspillage de nourriture, marcher dans les sentiers, pas touche aux petits bois qui jonchent le sol de la forêt, respecter la faune et la flore en général, etc. Bref, c’est toute une prise de conscience comparativement à de nos habitudes de vie au bercail (en ville)!
Cet été, de nouvelles surprises se sont pointées. Ayant choisi un camping en particulier pour son grand lac et sa plage familiale (et pour fuir le temps chaud et humide), nous avons fait notre première rencontre avec les cyanobactéries, communément nommées algues bleues. Plage fermée, baignade interdite. Décevant, frustrant, oui! Après un certain temps d’exutoire, nous avons finalement transformé la situation en projet de recherche pour bien comprendre le phénomène et enquêter directement sur le terrain. Désolant oui, mais des heures de plaisir à trouver les zones les plus affectées sur les rives et à faire comprendre aux enfants l’impact des activités humaines sur l’environnement.
Un appétit pour le local
Une autre caractéristique de l’été et des vacances: le plaisir de cuisiner pour mettre en valeur la fraîcheur des aliments qui poussent localement. Disons que l’abondance de temps y est pour beaucoup! C’est aussi LA période de l’année où les possibilités se multiplient.
D’abord, chaque semaine, nous dégustons les bonnes récoltes de notre fermier de famille. À table, une nouvelle habitude s'est développée. Elle consiste à calculer le pourcentage des aliments dans notre assiette qui provient de notre petite ferme biologique d’adoption. Ensuite, pour compléter le menu, l’épicerie du coin demeure essentielle et il est de plus en plus facile d’y trouver les produits locaux et de saison. Le logo Aliments du Québec est un bon outil de base, mais on peut aussi repérer les logos régionaux, comme les fraises de l’Île d’Orléans, les bleuets du Saguenay Lac St-Jean, etc., qui permettent d’en savoir plus sur la particularité des aliments. Le summum du plaisir consiste à s’arrêter dans les kiosques des fermes (certifiées biologiques c’est encore mieux) pour faire le plein des récoltes du jour en route vers nos escapades.
Le début de la fin
Ce n’est pas encore fini, car nos vraies vacances commencent à peine. C’est tardivement que l’on part à la découverte des Îles de la Madeleine, de l’Île du Prince Édouard et du Nouveau-Brunswick en Westfalia. Oui nous allons brûler du pétrole avec notre gros véhicule des années 90, mais notre mode de vie minimaliste au quotidien va bien compenser notre bilan environnemental. De plus, nous ferons le plein à même le savoir-faire local et les saveurs typiques des endroits visités. Pauvre de nous ; - )
Au final ma grande fierté de l’été consiste à avoir transformé mes garçons en petits écolos qui commencent à se poser de bonnes questions et à comprendre qu’il faut faire des choix! J’entends régulièrement les garçons dire « ça sent la pollution », « il y a trop d’autos sur la route », « j’en n'ai pas besoin », ou « on ferme les lumières ». Je l’avoue, ma fibre militante est fébrile. Tout n’est pas parfait et beaucoup de chemin reste à parcourir. N’enlevez surtout pas les Lego tant adorés à mon fils et ce, même s’ils sont fabriqués de pétrole. Ils demeurent selon lui un choix durable puisqu’il les garde longtemps. C’est un point de vue….comme je disais, il me reste encore du pain sur la planche.
Et vous, comment la consommation responsable a-t-elle pris forme durant vos vacances ?