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Retour sur le bilan de fin d’année d’Équiterre
Lors de notre bilan de fin d’année, j’ai mentionné qu’ « ils (le gouvernement du Québec) ont décrété un moratoire » sur les gaz de schiste. Cette déclaration nous a valu de recevoir quelques messages de nos membres et aussi de certains collègues du milieu questionnant l’utilisation du mot «moratoire».
Qu’en est-il vraiment?
D’abord, pour ceux et celles qui ont déjà fait des entrevues pour des médias ou encore de petites capsules comme celles de notre bilan de l’année, vous savez que ce que l’on peut dire en deux minutes est plutôt restreint et qu’il faut parfois aller directement au but.
Il est vrai que le gouvernement n’a pas utilisé le mot «moratoire» lorsqu’il a annoncé qu’il n’y aurait pas de nouveaux permis de forage, de forage comme tel ou de fracturations hydrauliques pour les gaz de schiste, à moins que le comité qu’il a mis sur pied pour étudier la question des gaz de schiste ne le demande à des fins scientifiques (ce comité est responsable de l’Évaluation environnementale stratégique – ÉES). Or, cette annonce équivaut à un moratoire. Le gouvernement, peut-être par souci de ne pas alerter les milieux financiers, a simplement choisi de ne pas utiliser ce mot.
Dans les faits, aucun permis de forage n’a été attribué et aucun forage n’a été effectué depuis plus d’une année… C’est ce que l’on pourrait appeler un moratoire « de facto ». Certains préfèreraient peut-être parler d’un « temps d’arrêt », une expression que nous avions utilisée lors de la sortie du rapport du BAPE le 8 mars 2011.
Mais au-delà du terme que vous préférez utiliser, nous croyons que les raisons pour lesquelles certains groupes, citoyens et organisations militent sont toujours valables et pertinentes; les questions notamment sur la pollution de l’eau, de l’air, les émissions de GES, l’utilisation du territoire, etc.
Tant et aussi longtemps que le gouvernement ou l’industrie ou le comité de l’ÉES ne répondent pas de façon satisfaisante à ces questions, Équiterre continuera d’exiger le maintien de ce temps d’arrêt.
En dépit de ce que disent certaines entreprises, il n’y a pas d’urgence. Le gaz de schiste ne va pas s’évaporer demain matin. Nous avons donc tout intérêt à nous assurer d’avoir toutes les connaissances scientifiques, les bonnes techniques et les bonnes conditions règlementaires avant de permettre cette exploitation.
En résumé, notre position sera appuyée par des faits, par la science et par le principe de précaution qui dicte qu’en l’absence d’informations scientifiques claires, on devrait se ranger du côté de la prudence.