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Combien de fois ai-je entendu, à l’approche d’une élection, « moi, je ne vais pas voter, de toute façon, cela ne change rien! ».
La semaine passée, Equiterre a réagi à trois annonces importantes. Pour la plupart des journalistes, il n’y a pas de liens entre elles. Pourtant, elles sont la concrétisation de l’incroyable impact des exercices démocratiques qui nous amènent de nouveaux gouvernements, en l’occurrence à Montréal et à Ottawa.
À l’échelle locale, Luc Ferrandez, le responsable des parcs pour la Ville de Montréal, a annoncé que la voie Camillien-Houde serait fermée à la circulation automobile dès le printemps. Bien qu’il était évident depuis 15 ans pour la plupart des experts que ce geste était essentiel, les maires se succédaient sans toucher à cette voie d’accès du parc emblématique de la métropole. Même lorsqu’un cycliste de 18 ans fut tué par un automobiliste qui faisait une manœuvre illégale l’automne passé, l’administration précédente n’a pas cru bon d’agir (elle a plutôt mis sur pied un comité…). Cette voie devrait d’ailleurs être renommée en l’honneur de la victime, Clément Ouimet.
Toujours sur le sujet de la mobilité, la nouvelle mairesse de Montréal a participé à l’annonce du Réseau express métroplitain (REM) dont les travaux débuteront au mois d’avril. Ce qu’il faut retenir de cette annonce, n’est pas, comme l’ont titré les quotidiens, que l’on retranche l’une des 27 gares (la moins achalandée) ou que l’échéancier est prolongé de 6 mois (pour économiser des centaines de millions de dollars), mais plutôt qu’il s’agit du plus important projet d’infrastructures au Québec depuis la Baie James! Le projet va créer 34 000 emplois pendant la construction, et 1000 par la suite; 26 stations sur 67 km; et (ENFIN !), un lien entre le centre-ville et l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau. Le ministre des Transports du gouvernement fédéral était d’ailleurs présent pour souligner sa contribution de 1,3 milliard de dollars, qui proviendra du fonds de 25 milliards de dollars réservé au transport en commun. D’autres sommes sont d’ailleurs prévues pour des projets au Québec.
Le jour même, le gouvernement fédéral a aussi dévoilé de nouvelles règles pour l’évaluation environnementale et la consultation publique de projets comme les pipelines, en précisant que ces processus seraient dorénavant basés sur la science et le respect des engagements internationaux du Canada à l’égard du climat. Ce geste est un virage à 180 degrés du gouvernement Harper, qui avait plutôt démantelé les lois environnementales afin de faire passer plus rapidement et sans réel débat les projets de pipelines. Petite ombre au tableau : ces règles ne seront pas rétroactives et donc ne s’appliqueront pas au projet de pipeline de Kinder Morgan qui suscite, avec raison, de vifs débats en Colombie-Britannique.
Que faut-il retenir de ces annonces? Deux choses. Premièrement : l’ère du pétrole et de la voiture solo tire à sa fin et celle de la mobilité durable s’amorce. Deuxièmement : votre vote compte; les politiciens ne sont pas tous pareils. Chaque gouvernement a un agenda, des engagements et, devinez quoi : dans 75 % des cas, ils font ce qu’ils disent! Et croyez-moi, leurs promesses ne sont pas toutes les mêmes!