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Ottawa, le 22 mars 2017 - Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a déposé aujourd’hui à la Chambre des communes le budget fédéral de 2017. Équiterre a analysé ce deuxième budget du gouvernement libéral en vue de déterminer son alignement avec les engagements du cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques adopté en décembre dernier. En somme, le financement déjà alloué en 2016 et 2017, ainsi que les nouvelles enveloppes annoncées aujourd’hui, permettront d’opérationnaliser les engagements pris en changements climatiques. Équiterre est toutefois déçu de voir peu de progrès sur la promesse du ministre Morneau d’éliminer les subventions à la production d’énergies fossiles au Canada.
« Il s’agit du budget de la mise en œuvre », a noté Steven Guilbeault, directeur principal chez Équiterre. « Le fédéral met maintenant en place les ressources nécessaires pour les départements fédéraux, et par l’entremise du fonds de transport en commun, du fonds d’infrastructures vertes, de la nouvelle Banque de l’infrastructure du Canada ainsi qu’un nouveau fonds d’investissement de 1,4 milliard $ pour le développement et la commercialisation des technologies propres. Ces fonds nous permettront de mettre en œuvre le plan climat », a ajouté M. Guilbeault.
En somme, le budget alloue un financement additionnel de 21,9 milliard $ sur onze ans pour des infrastructures vertes, incluant un nouveau fonds de 9,2 milliard $ disponibles aux provinces et territoires pour des projets de réduction de GES. Équiterre salue les nouveaux investissements annoncés aujourd’hui pour moderniser le réseau de distribution d’électricité, pour mettre à jour le code national du bâtiment et appuyer les rénovations éco-énergétiques, et le financement pour les bornes de recharge pour les véhicules électriques.
Équiterre demeure préoccupé par le manque de détails et de critères quant à la façon dont ces fonds seront dépensés. « Nous devrons attendre afin de voir des critères clairs pour s’assurer que ces investissement maximisent les réductions de GES », a remarqué Sidney Ribaux, directeur général d’Équiterre. « Les fonds pour le transport en commun, par exemple, ne peuvent continuer d’être alloués seulement par capita et par achalandage, nous devons financer des solutions en mobilité durable qui résultent en de réelles réductions de GES comme favoriser le transport électrique plutôt que celui à base de pétrole », a-t-il ajouté.
Le gouvernement du Canada a également un engagement de longue date envers le G20 et réitéré dans la lettre de mandat du ministre des Finances d’éliminer les subventions aux énergies fossiles au Canada. « Le budget d’aujourd’hui est un pas timide envers cette réforme fiscale », a souligné Annie Bérubé, directrice des relations gouvernementales chez Équiterre. « Étant donné les investissements majeurs dans les technologies propres et les mécanismes de tarification du carbone, il est impératif d’avoir des politiques cohérentes quant au traitement fiscal de l’énergie au Canada. Nous attendions un plan et un échéancier concret dans ce budget pour amorcer cette élimination des préférences fiscales accordées au secteur du gaz et du pétrole au Canada. Les changements annoncés aujourd’hui ne sont pas suffisants à rencontrer cet engagement », a-t-elle conclu.
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