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Québec, le 30 mars 2010 – Équiterre constate que le gouvernement du Québec présente une bonne vision des grands enjeux économiques et environnementaux comme les changements climatiques et le virage nécessaire vers une économie verte. Le budget Bachand 2010-2011 démontre cependant un manque d’ambition quant à la mise en place des moyens nécessaires pour faire de cette vision une réalité.
« À l’inverse du Canada, le Québec décide de maintenir le cap en matière de lutte aux changements climatiques par la possibilité de majorer la taxe sur l’essence de 1,5 cent le litre pour le financement du transport en commun pour les communautés urbaines de Québec et Montréal et alloue des sommes supplémentaires dans le cadre de la lutte aux changements climatiques », explique Steven Guilbeault, coordonnateur général adjoint d’Équiterre. Cette mesure répond d’ailleurs aux demandes de la Société de transport de Montréal et des élus de Montréal qui allaient dans le même sens.
« Le Québec devra par contre faire beaucoup plus pour rejoindre des pays comme la Chine, la Corée du Sud ou encore l’Union européenne qui investissent massivement dans le développement d’une économie verte », ajoute-t-il.
Équiterre considère que cet exercice budgétaire est un premier pas vers l’atteinte de l’objectif du Québec de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d’ici 2020. « Toutefois, le Québec doit augmenter rapidement ses efforts afin de réduire sa dépendance au pétrole, notamment en éliminant l’utilisation du mazout lourd dans les procédés industriels ainsi que dans le chauffage », ajoute M. Guilbeault.
Équiterre déplore l’absence de la bonification du programme de rénovations domiciliaires déjà implanté par le gouvernement lors du dernier budget, pour y inclure un volet sur l’amélioration de l’efficacité énergétique résidentielle. « Cette mesure aurait pu permettre de réduire la facture d’énergie du consommateur, ainsi que la demande globale d’énergie sur le réseau québécois, tout en stimulant la création d’emploi », explique le porte-parole d’Équiterre.
Équiterre se questionne sur le message qu’envoie le gouvernement du Québec en abolissant l’Agence de l’efficacité énergétique. « Alors que l’efficacité énergétique est appelée à jouer un rôle de plus en plus important de la bouche même du ministre, l’abolition de l’agence viendra-t-elle miner les efforts du Québec dans ce domaine? », s’interroge M. Guilbeault.
Parmi les autres mesures ayant retenu l’attention d’Équiterre, notons : 200 millions de dollars pour l’implantation d’une navette ferroviaire entre l’aéroport et le centre-ville de Montréal, la mise en place d’une redevance sur l’eau pour les grands utilisateurs, l’établissement de la « Route bleue » un projet de Gaz Métro permettant de faire fonctionner les camions lourds au gaz naturel, et ultimement aux biogaz, permettant ainsi de réduire les GES dans ce secteur, l’établissement d’une politique industrielle pour le développement d’une filière des véhicules électriques et la mise en place d’un programme temporaire de soutien financier aux projets d’énergie éolienne. Équiterre considère par ailleurs la mesure visant à mettre en place une aide financière de 24 millions de dollars sur trois ans pour encourager la commercialisation de produits faits au Québec ayant obtenu une certification empreinte carbone, comme porteuse et ingénieuse.
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Source :
Eveline Trudel-Fugère
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