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Bonn, Allemagne, 18 mai 2007 – Les négociations des Nations unies sur les changements climatiques qui se sont terminées aujourd'hui à Bonn en Allemagne ont vu le Canada se faire le porte-parole des pays anti-Kyoto, comme les États-Unis et l'Australie, dans les négociations sur le climat. Le Canada a, durant ces deux semaines, tantôt ralenti, tantôt affaibli les négociations qui visent à donner aux pays industrialisés des objectifs supplémentaires de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) pour la seconde période d'engagement du protocole de Kyoto après 2012.
Dans le contexte où la science nous indique que le temps presse plus que jamais, le Canada a manqué une opportunité importante de faire preuve de leadership. « Le Canada est clairement un mauvais joueur dans ces négociations sur le climat. Encore une fois, le Canada s'est fait le porte-parole des pays comme les États-Unis et l'Australie qui déploient beaucoup d'efforts pour ne pas faire progresser les négociations sur les changements climatiques », a déclaré Jean-François Nolet, chargé de projet du dossier des changements climatiques chez Équiterre. « L'attitude du Canada à ces négociations est totalement irresponsable et déphasée de ce que les Canadiens attendent de la part de leur gouvernement ».
Une entente sur un mandat de négociations formelles à la fin de l'année 2007 à Bali est essentielle, c'est pourquoi les pays doivent accélérer le pas des négociations. « Malheureusement, le Canada insiste publiquement qu'il souhaite aller de l'avant, mais leurs actions démontrent le contraire », souligne Emilie Moorhouse, responsable de la campagne atmosphère et énergie pour le Sierra Club du Canada. « Les négociateurs canadiens ont aussi mentionné qu'ils souhaitent aller de l'avant avec les États-Unis. Si l'on considère les positions du Président Bush sur ces enjeux, ce ne sont pas des signaux rassurant pour la suite des choses ».
À Bonn, le Canada a continué de supporter et même de faire la promotion de positions qui affaiblissent les négociations sur une entente future de réductions des GES. Le Canada soutient une approche basée sur des réductions d'intensité pour la prochaine phase du protocole de Kyoto et endosse les États-Unis qui demande un renforcement excessif des ententes sur les droits de propriétés intellectuels qui freinerait les transferts des technologies propres vers les pays en voie de développement. « Si le Canada souhaitait éviter les impacts dangereux des changements climatiques, il serait partisan d'une action plus musclée et non d'une entente sans objectifs concrets de réductions des émissions », souligne Dale Marshall, analyste des politiques en matière des changements climatiques à la Fondation David Suzuki. « Il ne s'agit pas d'un problème avec les négociateurs canadiens, mais plutôt du gouvernement à Ottawa qui s'oppose à la négociation de la meilleure entente possible. »
Les observateurs internationaux ont également remarqué les tactiques du Canada pour ralentir et affaiblir le contenu des négociations. « Le Canada fait partie d'un petit groupe de pays industrialisés qui ont choisi de s'opposer à des actions concrètes pour combattre les impacts des changements climatiques et à l'expansion du marché de carbone », conclut Hans Verolme, directeur du programme des changements climatiques globaux de WWF international.
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Source :
Jean-François Nolet, Équiterre, à Bonn, 011 49 174 603 69 00
Emilie Moorhouse, Sierra Club du Canada, à Bonn, 011 49 178 614 53 05
Dale Marshall, Fondation David Suzuki, à Bonn, 613- 302-9913
Hans Verolme, WWF international, +1 (202) 492-7356