Montréal, le 1er octobre 2013 - À une semaine des audiences de l'Office national de l’énergie (ONÉ) à Montréal, des élus municipaux et des représentants d'organisations citoyennes et écologistes réitèrent leurs inquiétudes face au projet de renversement et d’augmentation du flux du pipeline d'Enbridge, et ce, en raison des nombreux enjeux de sécurité publique et environnementaux.
« Malheureusement, la compagnie Enbridge, n'a pas, à ce jour, démontré qu'elle est en mesure de mettre en pratique une saine gestion des risques. Notre préoccupation principale est de préserver les ressources en eau potable des citoyens de l'agglomération de Montréal », a déclaré Josée Duplessis, présidente du Comité exécutif de la Ville de Montréal.
« L’ensemble de ces facteurs ont amené les élus montréalais à adopter, le 22 avril 2013, une résolution à l’unanimité demandant au gouvernement du Québec de réaliser une étude d’évaluation environnementale sur le projet d’Enbridge », a déclaré pour sa part Christian Dubois, responsable de la Sécurité publique pour la Ville de Montréal.
Le pipeline d’Enbridge, dans sa partie québécoise, traverse la Rivière des Outaouais, qui constitue une source d'approvisionnement en eau potable pour plus de deux millions de personnes habitant la région de Montréal. De plus, ce projet mènera à une augmentation significative des émissions de GES.
« Parce qu'il va permettre l'arrivée au Québec de pétrole issu des sables bitumineux, ce projet va contribuer à une augmentation importante des émissions de GES de la Ville de Montréal, du Québec et du Canada, notamment en occasionnant une augmentation de la production des sables bitumineux, l'un des pétroles les plus polluants sur la planète » a déclaré Steven Guilbeault, directeur principal d'Équiterre.
« Les citoyens et citoyennes sont inquiets. L’ONÉ a déjà grandement alourdi le processus pour restreindre notre participation aux consultations et voilà qu’on craint de ne pouvoir vraiment s’exprimer sur la question au Québec. Nous voulons une évaluation complète, crédible, publique et rigoureuse. Tous les aspects doivent être pris en compte avant d’accepter de tels projets » affirme Audrey Yank de la Coalition Vigilance Oléoducs, une organisation représentant des citoyens situés le long du parcours du pipeline d'Enbridge.
« La compagnie Enbridge fait fi des risques inhérents à un oléoduc vieux de 38 ans. De plus, durant les diverses rencontres que nous avons eues avec ses représentants, nous n'avons jamais eu le sentiment qu'elle veuille coopérer sainement et franchement », ajoute Patricia Domingos, mairesse de Sainte-Justine-de-Newton.
« Près d’un an après l’avoir promis, il est plus que temps que Québec officialise et divulgue les paramètres de l’évaluation environnementale qu’il entend mener sur le projet d’Enbridge. Ce projet comporte des risques majeurs pour les populations locales et contribuera à accentuer la crise climatique. Québec ne peut rester plus longtemps sur la ligne de touche à regarder le gouvernement Harper décider seul de notre avenir » a déclaré Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace.
À la lumière des déversements d’en moyenne 1,9 million de litres par année survenus depuis 2007, plusieurs municipalités ont par ailleurs proposé la création d’un fonds de prévoyance, nécessaire en cas de sinistre. Elles demandent également un fonds de recherche afin de trouver les meilleures pratiques notamment en termes d’effets du transport de pétrole brut, de récupération du pétrole brut au fond des cours d'eau, de sécurité et d’intégrité des pipelines, d’amélioration des techniques et de prévention.
Les représentants municipaux, citoyens et écologistes soulignent également qu'Enbridge n’a apporté aucune information nouvelle dans le dossier qui ferait en sorte qu'une évaluation environnementale de la part du gouvernement du Québec ne soit plus nécessaire.
À noter: les audiences de l'Office national de l'énergie débuteront à Montréal le 8 octobre prochain au Palais des congrès.
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Julie Tremblay, Relations medias, Équiterre
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