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Communiqué de presse  •  2 min

Santé Canada décide de ne pas interdire l'atrazine, un pesticide nocif retrouvé dans l'eau potable au Canada

Publié le 

Ottawa, le 31 mars 2017 - Dans une décision rendue aujourd'hui, Santé Canada a approuvé l'utilisation continue de l’atrazine au Canada et a lancé un nouveau processus d’examen spécial pour évaluer les risques pour l'environnement et la santé ignorés lors du premier examen. Des groupes environnementaux et en santé sont profondément préoccupés par le fait qu'un autre délai exposera plus longtemps les Canadiens aux risques de ce pesticide.

« Le fait que Santé Canada ait décidé de lancer un nouvel examen spécial démontre qu'il existe des risques potentiellement inacceptables pour l’environnement et la santé. Nous revenons à la case départ. Même si nous accueillons la décision d'aujourd'hui de lancer un nouvel examen spécial, nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre un autre trois ans qu'une évaluation complète des risques reliés à l'atrazine soit réalisée », a déclaré Annie Bérubé, directrice des relations gouvernementales chez Équiterre. « Les Canadiens sont vraiment préoccupés par l'utilisation de l'atrazine au Canada, comme l'ont démontré les 46 874 signataires de notre pétition à l’attention de la ministre Philpott demandant l'interdiction de l'atrazine au Canada », a déclaré Mme Bérubé.

L'atrazine est un pesticide largement utilisé dans les cultures de maïs et de sorgho au Canada,qui cause des malformations chez les grenouilles et entraîne des effets néfastes sur les écosystèmes aquatiques. Ce pesticide, également reconnu pour avoir des effets potentiels chez l’humain, en particulier chez les jeunes enfants et les femmes enceintes, se retrouve couramment dans les eaux de surface et souterraines, et est régulièrement détectée dans l'eau potable de grandes villes canadiennes.

L'atrazine fait l’objet d’un processus d’évaluation au Canada depuis 2013 parce que, selon la loi, le Canada doit faire l’examen de tout pesticide interdit dans un autre pays de l'OCDE. Dans le cas présent, Santé Canada a limité son examen de l'atrazine aux seules préoccupations concernant la contamination des eaux souterraines, ces préoccupations étant à l’origine de l'interdiction de l'atrazine par l'Union européenne. Toutefois, l’eau potable de près de 70 % de la population au Canada provient d’eaux de surface.

« Permettre cette interprétation étroite de la loi et la conduite d’un processus d’évaluation erroné constitue un inquiétant précédent pour tous les autres pesticides qui font l’objet d'un examen spécial », a déclaré Sidney Ribaux, directeur général d'Équiterre. « La ministre de la Santé doit ordonner à son agence de procéder à des examens spéciaux adéquats et exhaustifs en premier lieu, plutôt que de lancer un nouveau processus qui entraîne des retards inacceptables », a déclaré M. Ribaux.

« Les preuves scientifiques démontrent clairement des risques alarmants pour la santé et l'environnement liés à l'exposition à l'atrazine », a déclaré Tim Gray, directeur exécutif de l’organisation Environmental Defence. « Comment Santé Canada protégera les travailleurs et communautés agricoles et les autres Canadiens exposés à ce pesticide pendant que l’agence effectue son deuxième examen spécial? », a questionné M. Gray.

Équiterre, Environmental Defence, l'Association canadienne des médecins pour l'environnement et Ecojustice continueront de présenter de nouvelles preuves scientifiques à Santé Canada démontrant les risques pour la santé et l'environnement reliés à l'utilisation continue de ce pesticide. Les organisations demandent à la ministre de la Santé de compléter son nouvel examen de l'atrazine d’ici 12 mois et de mettre en place des mesures de précaution pour protéger la santé des Canadiens entre temps.

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Pour plus d’informations ou demandes d’entrevues :

Sarah Jamal, Environmental Defence, 416-323-9521 ext 251; 905-921-7786 (cell); sjamal@environmentaldefence.ca

Dr. Elaine MacDonald, Program Director - Healthy Communities emacdonald@ecojustice.ca, (cell) 416 564 4400

Dale Robertson, Équiterre, drobertson@equiterre.org, 514-605-2000

Kim Perrotta, directrice exécutive, CAPE (905) 320-8710