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Communiqué de presse  •  3 min

Déclaration des groupes environnementaux et autochtones sur la décision liée à Bay du Nord

Publié le 

Ottawa, Mardi 20 juin 2023 - Équiterre, la Fondation Sierra Club Canada et Mi'gmawe'l Tplu'taqnn Incorporated (MTI), représentés par Ecojustice, expriment leur déception quant à la de la décision de la Cour fédérale de rejeter leur contestation de la décision du ministre de l'Environnement et du Changement climatique d'approuver Bay du Nord, un projet pétrolier et gazier controversé de 16 milliards de dollars proposé au large des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador.

Les groupes environnementaux et autochtones à l'origine de cette démarche étudient la possibilité de faire appel de la décision afin de s'assurer que l'impact de Bay du Nord soit adéquatement évalué.

James Gunvaldsen Klaassen, avocat, Ecojustice :

« Quelques jours seulement après que les Nations Unies aient publié une déclaration qualifiant de " folie morale et économique " l'approbation de projets d'extraction de combustibles fossiles, le ministre de l'Environnement et du Changement climatique Steven Guilbeault approuvait le projet Bay du Nord.

Ces dernières semaines, des communautés à travers le Canada ont été témoins de l'impact dévastateur de la crise climatique. Les incendies de forêt ont forcé des milliers de personnes à quitter leur domicile et la fumée qui en résulte a affecté des millions de personnes. Les nouveaux projets massifs de combustibles fossiles tels que Bay du Nord ne devraient pas voir le jour et ne peuvent que nuire gravement à notre climat et à notre environnement. »

Gretchen Fitzgerald, directrice des programmes nationaux, Fondation Sierra Club Canada :

« Après les incendies climatiques de ces dernières semaines à travers le pays, nous sommes plus déterminés que jamais à ce que ce projet ne soit pas mis en œuvre. Avec chaque nouveau baril de pétrole que nous pompons et brûlons, les effets du dépassement des limites de sécurité climatique - comme les incendies de forêt et les vagues de chaleur - s'aggravent.

Nous savons qu'il ne nous reste que quelques années pour réduire la pollution climatique. L'annonce récente du report du projet de trois ans par Equinor montre à quel point il a toujours été risqué d'un point de vue économique. Dans trois ans, le mouvement en faveur d'une énergie plus sécuritaire et plus propre sera encore plus fort et la crise climatique sera encore plus évidente pour tous et toutes. Les tribunaux nous ont laissé tomber cette fois-ci, mais nous, nos membres et nos alliés prévoyons utiliser les précieux mois à venir pour protéger nos océans et notre climat de ce terrible projet. »

Colleen Thorpe, directrice générale, Équiterre :

« Le projet Bay du Nord alimenterait la crise climatique et menacerait la biodiversité. C'est pourquoi nous avons contesté l'approbation du gouvernement devant la Cour fédérale. La décision du juge ne change rien aux risques environnementaux du projet. Equinor a récemment décidé de suspendre le projet pendant trois ans en raison des risques financiers et de marché. Ces risques ne disparaîtront pas. Nous continuerons à nous mobiliser contre les nouveaux projets d'énergie fossile. »

Dean Vicaire, directeur général, MTI :

« Nous demeurons convaincus que le recours en justice était la meilleure chose à faire. Le gouvernement doit savoir qu'il doit mieux consulter les communautés autochtones. Le projet Bay du Nord continue de nous préoccuper et nous continuerons de suivre le dossier de près. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger le saumon de l’Atlantique des effets que ce projet pourrait avoir sur sa migration et ses populations. »

Contexte:

  • L'expansion rapide des forages pétroliers et gaziers au large de la côte est de Terre-Neuve-et-Labrador, y compris celui de Bay du Nord, fait peser de lourdes menaces sur le climat, les écosystèmes marins et les communautés qui en dépendent.
  • Au cours de sa durée de vie, ce projet devrait produire jusqu'à un milliard de barils de pétrole, qui généreront à leur tour environ 400 millions de tonnes de gaz à effet de serre - ce qui équivaut à faire fonctionner 100 centrale au charbon pendant un an ou à mettre en circulation 89 millions de voitures fonctionnant avec des combustibles fossiles pendant un an.
  • L'approbation de Bay du Nord exigeait que le projet réponde à 137 conditions, dont l'une était que le projet n'émette aucune émission nette d'ici à 2050. Toutefois, cet objectif ne tient pas compte des émissions massives que le projet génèrera en aval.
  • Lors de l'évaluation des effets probables sur le climat d'un grand projet de combustible fossile tel que Bay du Nord, toutes les émissions du projet doivent être évaluées, y compris les émissions directes et en aval.
  • En 2021, l'Agence internationale de l'énergie a constaté qu'il n'y avait pas de voie vers la vraie carboneutralité d'ici 2050 si on continuait à approuver de nouveaux projets de combustibles fossiles. Le gouvernement canadien a tenu compte de ce rapport dans sa décision de refuser l'approbation d'autres projets de combustibles fossiles (tels que le projet de GNL Québec), mais il n'a pas tenu compte de cette même science climatique dans son approbation de Bay du Nord.
  • L'augmentation du trafic maritime engendrée par le projet pourrait avoir des conséquences néfastes sur les droits de pêche des communautés autochtones, protégés par la Constitution, ainsi que sur les espèces en péril et la biodiversité marine au large des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador, notamment la morue, le saumon de l'Atlantique, les baleines à bosse, les coraux et les éponges, menacés d'extinction.
  • Un rapport scientifique du ministère des Pêches et Océans sur le projet Bay du Nord a identifié de nombreuses menaces pour la vie océanique, notamment le risque d'une éruption incontrôlée.
  • Le passé récent montre que les déversements dans la région sont courants et qu'il est difficile d’en limiter les dégâts. Par exemple, en novembre 2018, l'installation de production White Rose a déversé 250 000 litres dans l'océan ; aucun pétrole n'a été récupéré.

Pour plus d’information :

Anthony Côté Leduc, Relations médias | Équiterre

1-514-605-200 ; acoteleduc@equiterre.org


Sean O'Shea, stratège en communication | Ecojustice

416-368-7533, poste 523 ; soshea@ecojustice.ca

Gretchen Fitzgerald, directrice des programmes nationaux | Fondation Sierra Club Canada

902-444-7097 ; gretchenf@sierraclub.ca

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