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Actualité  •  2 min

Pénurie de matériaux : ça vous affecte?

Un toit en construction vue de l'intérieur

Publié le 

Vous pensez refaire votre patio pour profiter de l’été? Malheureusement, vous allez sûrement devoir prendre votre mal en patience et sortir quelques dollars supplémentaires! Depuis plusieurs mois, une partie du secteur du bâtiment subit une pénurie de certaines matières premières sans précédent, ce qui peut contribuer parfois à une augmentation des prix pouvant atteindre plus de 20 % et des délais d’attente qui s’allongent.

Mais alors que les matériaux se font plus rares, nos rues, elles, abondent d’objets et de meubles en tout genre, avec la saison des déménagements.

On vous aide à mieux comprendre comment cette pénurie peut vous toucher et quoi faire pour y remédier!

D’où vient cette pénurie?

La crise sanitaire est en grande partie à l'origine de la pénurie de matériaux. Alors que les confinements avaient ralenti les filières d'approvisionnement, la levée rapide des mesures a engendré une hausse soudaine de la demande. Cette forte demande par les professionnels et professionnelles de la construction a fait grimper les prix rapidement. À cela s’ajoute aussi l’augmentation des frais de transport de marchandises (plus de 400 % pour les conteneurs maritimes!).

La récente inflation et la guerre en Ukraine ont à leur tour contribué à la hausse des prix de certaines ressources naturelles et donc des matériaux. Et parfois les prix peuvent même rester élevés même si l’approvisionnement s’améliore.

Quelles ressources sont les plus touchées?

Le bois (les coûts ont augmenté dans certains cas de 300 %), le béton, le verre, l’aluminium et les articles de plomberie. On remarque également une forte augmentation des prix des matières secondaires, notamment pour les boîtes destinées à la livraison dont la demande a explosé depuis la pandémie. À titre d’exemple, le prix moyen d’une tonne de matières secondaires issues des centres de tri du Québec est passé de 27 $ en janvier 2020 à 169 $ à la même période de 2022!

Concrètement pour les Québécois et Québécoises, ça veut dire quoi?

En bout de ligne, c'est la population qui en subit les conséquences : hausse significative des prix et délais de livraison plus importants. Il sera de plus en plus difficile de se procurer des matériaux de construction, et ça n'affecte pas juste nos projets de construction. Presque toutes les industries sont touchées par la pénurie de matériaux. Il pourrait y avoir des délais de livraison pour des véhicules neufs, et on s’attend même dans quelques années à ce que les producteurs et productrices de boissons peinent à se procurer de l’aluminium ou du verre, ce qui pourrait se refléter sur les produits disponibles à l’épicerie…!

Quelle solution? L’économie sobre et circulaire

Cette pénurie de matériaux masque un autre problème encore plus profond : celui du gaspillage des matériaux. Et voilà une piste de solution! Moins gaspiller, favorise le réemploi et la réparation pour diminuer nos besoins de matériaux et donc atténuer la pénurie.

L’économie linéaire actuelle repose sur l'extraction, la production, la consommation et la mise au rebut. L’économie circulaire propose quant à elle la réduction à la source, la conception de biens plus durables et le réemploi : une alternative sensée à la pénurie et une solution pour réduire notre empreinte écologique.

Concrètement, comment cela s'applique-t-il à l'industrie de la construction?

  • Avoir recours à l’éco conception : penser en amont à l’impact environnemental des bâtiments et des objets, réduire la quantité de matériaux utilisée et optimiser leur durée de vie;

  • Utiliser des matériaux de seconde main ou des matériaux avec une faible empreinte environnementale et une longue durée de vie;

  • Déconstruire (et non démolir!) afin de réutiliser le plus de matières possible, comme on l’a fait avec l’hippodrome de Montréal et ce qui est en cours présentement avec l’ancien pont Champlain. On peut aussi reconditionner certains matériaux en vue de leur réemploi, comme le fait la machine Brique Recyc.

Comment pouvons-nous lutter et contourner cette pénurie?

À titre individuel, privilégions les achats de seconde main plutôt que d’acheter neuf. Les magasins de vente de matériaux usagers ou les sites de vente en ligne entre citoyens et citoyennes n’ont d’ailleurs jamais été aussi populaires. On y trouve de tout et pas seulement des vêtements!

Vous pouvez par exemple trouver des matériaux de seconde main chez ÉcoRéno, à votre écocentre, à la ressourcerie dans votre région ou sur des sites de particuliers comme LesPAC.

À l’échelle canadienne, près de 2,4 milliards d’articles de seconde main ont été réintroduits dans l’économie en 2018, soit l’équivalent de 27,3 milliards de dollars en transactions 🙂

Et il n’y a pas que la planète qui vous remerciera mais aussi votre portefeuille! En moyenne, ce sont 744 $ d’économies par année pour ceux et celles qui achètent des biens usagés!

Achetez des biens d’occasion et donnez une deuxième vie à vos objets au lieu de les jeter sont des gestes concrets pour éviter la crise du gaspillage.

Vous avez aussi un pouvoir important dans notre système démocratique. Comme consommateur et consommatrice, vous pouvez aider à changer le système où nous opérons. Par exemple, vous pouvons exiger du gouvernement des mesures pour faciliter l’accès à la réparation au plus grand nombre, en signant notre pétition Exigeons des biens durables et réparables!