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L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE ET INSERTION PROFESSIONNELLE, L’EXEMPLE DE LA FERME D3 PIERRES.
La ferme D3 Pierres a intégré le réseau d’Agriculture Soutenue par la Communauté en 1998 et travaille depuis cette date en régie biologique. En plus de commercialiser prés de 280 paniers ASC par saison, la ferme à également une vocation d’insertion, en donnant une première expérience de travail à de jeunes adultes en difficultés.
Pour Judith Colombo, responsable de la planification et de la mise en marché chez D3 Pierres, le choix de travailler en agriculture biologique est venu de lui-même : «Nous voulons que les jeunes adultes, pour leurs premières expériences en agriculture, aient une image positive du métier d’agriculteur. Travailler en agriculture biologique et en vente directe nous permet d’atteindre cet objectif. Nous voulons leurs montrer que l’agriculture peut produire de manière responsable, tout en étant à l’écoute et en lien avec les consommateurs ».
La ferme est en effet largement ouverte sur la communauté locale. En plus des paniers ASC la ferme est également présente sur plusieurs marchés publics. C’est aussi une véritable vitrine du monde agricole aux portes de Montréal. Des visites de fermes sont organisées à l’année, permettant aux urbains de découvrir le milieu agricole. Pour Judith l’orientation de la ferme vers la vente directe et l’accueil du public permet de sensibiliser efficacement les consommateurs aux produits biologiques : «Nous sommes régulièrement en contact avec les consommateurs, certains se déplacent sur la ferme lors des visites. Nous pouvons ainsi leurs expliquer efficacement les techniques de production bio et les effets positifs de consommer bio. Agriculture biologique et circuit-court sont complémentaires ! ».
Même si le système de production chez D3 Pierres est aujourd’hui bien rodé, sa coordination ne s’improvise pas ! Pour Judith, travailler en agriculture biologique demande d’avoir des bases agronomiques solides : « Il faut penser la ferme biologique comme un système interdépendant. Il n’y a pas de solutions miracles pour résoudre un problème technique. Il faut agir sur plusieurs facteurs, ce qui implique avoir des connaissances sur son sol, les maladies et les ravageurs afin de pouvoir réagir efficacement lorsqu’un problème apparaît». La commercialisation en ASC demande également de produire une grande diversité de légumes. Cela demande une planification rigoureuse, une technicité supplémentaire à acquérir lorsqu’on est responsable technique d’une ferme en ASC.
Judith nous livre pour finir sa vision du développement de l’agriculture biologique dans les années à venir : « la consommation de produits biologiques est amené à se développer dans les années futures. Pour cela le monde agricole doit consolider son offre. Tout d’abord en développant le nombre de fermes biologiques au Québec, mais aussi en consolidant les systèmes de vente et de distribution actuels des produits biologiques ». La ferme D3 Pierres est un exemple de la diversité des fermes du réseau d’Agriculture Soutenue par la Communauté. L’agriculture biologique est ici au service d’une mission d’insertion qui n’exclue pas une commercialisation efficace et performante. Le réseau des fermiers de famille est décidément plein de richesses !