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Actualité  •  2 min

Le premier « R » : repenser

Portrait de Colleen Thorpe,  Directrice Général a Équiterre

Publié le 

Des chiffres qui nous donnent le vertige, il n’en manque pas.

Chaque année, au Canada nous consommons l’équivalent de 4,7 planètes. Et d’année en année, cette consommation effrénée ne fait qu'augmenter alors que les ressources, elles, s’amenuisent (90 % d’entre elles finissent directement à la poubelle…après une seule utilisation!).

Nous n’avons pas d’autres options que de repenser notre économie pour la rendre plus circulaire.

Où en sommes-nous au Québec? Selon un récent rapport réalisé par RECYC-QUÉBEC et Circle Economy, l’économie du Québec ne serait circulaire qu’à 3,5 %, soit près de 3 fois moins que l’économie mondiale et 7 fois moins que le leader en la matière, les Pays-Bas, dont 24,5 % de l’économie est circulaire. Leur cible est d’ailleurs d'avoir une économie 100 % circulaire d'ici 2050!

Nous sommes dans une période charnière de la relance économique et c'est une occasion parfaite pour mettre les bouchées doubles afin d'enclencher une transition vers une économie circulaire et décarbonée.

Déjà de nombreuses initiatives ont vu le jour ces dernières années au Canada, et chez Équiterre, nous développons un tout nouveau programme d’économie circulaire qui met de l’avant 3 initiatives.

1. Une consommation plus sobre et responsable
Passer à une économie circulaire, c’est aussi développer un rapport plus sain à la consommation matérielle, davantage axée sur la sobriété.

Le fond du problème de l’épuisement de nos ressources se trouve surtout dans la surproduction et la surconsommation, fruits d’un système économique déconnecté des impacts qu’il génère sur l’humain et sur la planète. La multiplication des véhicules énergivores et surdimensionnés sur nos routes en est un exemple criant. Consommer moins et mieux tout en privilégiant notre bien-être collectif fait partie intégrante d’une stratégie d’économie circulaire à la hauteur de la crise climatique.

2. Une production de biens durables (et réparables!)
Équiterre a aussi lancé un projet de recherche sur la réduction à la source visant à identifier des leviers d'action afin de favoriser l’accès à la réparation des appareils électroniques et électroménagers. Bonne idée, non?

Ce projet fait suite à la première étude pancanadienne sur l’obsolescence publiée en 2018, et nous souhaitons contribuer à ce que des changements concrets soient mis en place rapidement pour accroître la durée de vie de nos objets. Nous avons également lancé le mois dernier une pétition pour demander au gouvernement québécois de faciliter la réparation de nos objets en donnant aux consommateurs et consommatrices accès à de l’information sur la durée de vie et sur les modalités de réparation des biens.

De nombreux groupes de pratique en réduction à la source très actifs au Québec me rendent particulièrement enthousiaste par rapport à l’avenir de l’économie circulaire dans la province. Mais afin que ces projets puissent voir le jour et se déployer partout, nos gouvernements doivent bâtir une feuille de route concrète avec des investissements adéquats.

3. Sensibilisation des entreprises, des gouvernements et de la population
La sensibilisation des entreprises doit évidemment passer à la vitesse supérieure et celles-ci doivent prendre conscience des conséquences de leurs activités sur le plan social et environnemental.

C’est dans ce cadre que notre événement-bénéfice annuel se tiendra cette année sous le thème de « L’économie circulaire : les emplois de l’avenir ». L’événement accueillera des centaines d’acteurs et actrices des sphères économique, sociale et politique. Il ne manque que vous! Je vous invite donc à venir contribuer à notre réflexion autour de l’émergence de ce nouveau modèle économique et social en vous inscrivant à notre événement virtuel qui se tiendra le 17 novembre.

En passant d’une économie linéaire à une économie circulaire, nous apportons non seulement une solution à la lutte climatique et la perte du vivant, mais nous privilégions aussi notre bien-être, davantage tourné vers les relations humaines et la nature que vers la consommation.

Colleen Thorpe
Directrice générale