Aller à la navigation Aller au contenu

Communiqué de presse  •  3 min

Plan d’agriculture durable du Québec: un virage nécessaire et attendu, selon Équiterre

Publié le 

 

MONTRÉAL, 22 octobre 2020 - Équiterre salue le Plan d’agriculture durable (PAD) dévoilé aujourd’hui par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ), qui amorce un virage nécessaire vers des pratiques agricoles plus durables environnementalement et socialement et qui améliorera notre résilience collective.

«Le Plan mise sur des résultats concrets et mesurables par des actions ciblées, ce qui a le potentiel d’entraîner des résultats réels sur de nombreux enjeux. La pandémie a mis en lumière la fragilité de notre système agroalimentaire et nous a fait prendre conscience de sa vulnérabilité en regard de la crise climatique et de l’effondrement de la biodiversité. Ce qui est annoncé aujourd’hui nous apparaît comme une réponse pour commencer à relever ces défis», déclare Colleen Thorpe, directrice générale d’Équiterre.

«Il reste encore d’énormes efforts pour déployer le tout sur le terrain, mais les moyens mis de l’avant, soit la reconnaissance des pratiques agroenvironnementales mises en place par certains agriculteur.trice.s, dont les producteurs qui ont à la fois des pratiques biologiques et régénératives, le développement des connaissances, le transfert, la formation et l’accompagnement, ont le potentiel d’offrir un cadre d’amélioration continue aux acteur.trice.s du milieu. Nous nous attendons parallèlement à ce que les programmes de gestion du risque agricole soient modulés pour favoriser des pratiques agroenvironnementales et de régénération des sols», précise Colleen Thorpe.

Selon Équiterre, le PAD devra impérativement se déployer avec transparence et en cohérence avec l'objectif de sécuriser une alimentation saine, durable et locale aux Québécois.es.

L’organisation se réjouit donc de la modernisation annoncée de la Loi sur les agronomes et espère que celle-ci leur assurera une plus grande indépendance vis-à-vis de l’industrie de la vente de pesticides et des fertilisants. Leur rôle accru au sein du MAPAQ est également une bonne nouvelle et nous espérons qu’ils seront nombreux sur le terrain à faire le transfert et l’accompagnement. Par ailleurs, Équiterre souhaite que la politique sur la conduite responsable en recherche écarte tout conflit d’intérêt au sein des instituts de recherche.

Des objectifs clairs

Équiterre salue les objectifs du PAD, qui visent à:

  • Réduire l’usage et les risques de pesticides pour l’environnement et la santé
    «Depuis 1992, le Québec a adopté successivement plusieurs stratégies de réduction des pesticides et de leurs risques avec des résultats mitigés, et ce, malgré les efforts déployés par les gens du milieu. Après une commission parlementaire sur le sujet et beaucoup d’inquiétudes soulevées sur la place publique, l’heure est venue d’agir de manière décisive et le gouvernement semble l’avoir compris», affirme Nadine Bachand, analyste principale en agriculture et santé des sols chez Équiterre.
     
  • Améliorer la santé et la conservation des sols
    «La santé des sols est la pierre angulaire de nos systèmes alimentaires et elle s’est détériorée au fil des années. Elle garantit pourtant une agriculture résiliente. Un sol en santé a la capacité de stocker du carbone et d’assurer les récoltes - et les revenus des fermes - alors que ceux-ci sont menacés par les bouleversements climatiques. Nos sols constituent notre outil le plus précieux pour assurer notre approvisionnement et notre sécurité alimentaire à long terme», explique Nadine Bachand.
    * Fait intéressant: au Canada, la dégradation des sols a coûté 3 milliards $ en 2011, et a provoqué des pertes cumulatives de 40-60 milliards $ entre 1971 et 2011.
     
  • Améliorer la gestion des matières fertilisantes
    «Il sera essentiel de minimiser les apports de matières fertilisantes azotées dans un contexte où les émissions de N2O continuent d'augmenter. On parle ici d’un GES 300 fois plus puissant que le CO2 sur un horizon de 100 ans en termes de réchauffement planétaire», conclut l’experte.
     
  • Optimiser la gestion de l’eau
     
  • Améliorer la biodiversité

Équiterre espère que le PAD permettra une transition vers une agriculture régénérative qui générera de nombreux bénéfices à moyen et long terme pour nos collectivités, les entreprises agricoles, l’environnement et notre santé.

Plus de détails sur le Plan d’agriculture durable >>

-30-

Pour plus d’informations :

Anthony Côté Leduc
Chargé des relations médias, Équiterre
514-605-2000, acoteleduc@equiterre.org