Publié le

Nous voici maintenant à Durban, en Afrique du Sud, 17e édition du chemin ardu menant à une réponse mondiale et coordonnée à l'enjeu des changements climatiques. La planète se réchauffe et les impacts se font de plus en plus sentir. L'action internationale tarde, tout en demeurant incontournable.
C'est pourquoi, encore une fois, des dizaines de milliers de personnes participent à nouveau, de près ou de loin, aux négociations et à ce qui les entoure. Le dossier est loin de disparaître des écrans radars. Certains sont ici pour négocier, d'autres pour présenter leurs technologies et autres solutions d'affaires, les résultats de leurs recherches, leurs initiatives locales, régionales, nationales. D'autres encore sont ici pour faire pression et même manifester leur impatience, comme l'archevêque Desmond Tutu, une des figures emblématiques du mouvement anti-apartheid qui, du haut de ses 80 ans, a tenu samedi un grand ralliement au coeur de la ville.
Participer à ces grandes conférences annuelles - dans mon cas, depuis maintenant 8 ans - est un vrai privilège. C'est ici que ça se passe, c'est ici que se réunissent annuellement tous ceux et celles qui cherchent - et trouvent, souvent - des solutions. C'est ici qu'on voit la roue tourner.
L'an dernier, dans un billet de blogue marquant la fin de la Conférence de Cancùn, je disais qu'après la désastreuse Conférence de Copenhague, les négociations avaient été remises sur leurs rails, guidées par une vision collective et adoptée par tous les pays! Cette vision, c'est celle d'assurer une transition vers une société sobre en carbone.
Je vous remets le texte de l'article 10 de la Déclaration de la vision commune à long terme. Curieusement, le libellé de la version originale anglaise est plus fort que celui de la traduction française (sur la question de changement de paradigme) :
Article 10 - [...] addressing climate change requires a paradigm shift towards building a low-carbon society that offers substantial opportunities and ensures continued high growth and sustainable development, based on innovative technologies and more sustainable production and consumption and lifestyles, while ensuring a just transition of the workforce that creates decent work and quality jobs.
Seul un mouvement collectif, partageant largement cette vision, pourra nous mener à bon port. Autant j'enrage devant l'incroyable lenteur des négociations, autant je suis convaincu que le changement passera par une myriade d'actions - petites et grandes - menées à travers le monde par les individus, les groupes et associations de toute nature, les entreprises, les villes et les États.
C'est ce mouvement qui m'intéresse ici. Ce sont ces actions concrètes, partout dans le monde, que je voudrais présenter dans ce blogue tout au long des deux semaines de la conférence. Je veux voir comment les villes s'adaptent aux changements climatiques et modifient leurs systèmes de transport et l'aménagement de leur territoire. Je voudrais montrer la montée en force de l'économie verte, du rôle des États fédérés et des régions, l'impact des mouvements sociaux - en particulier des jeunes - dans les nécessaires transformations qui ont commencé. Ce que fait la Chine pour tenter de réconcilier développement et environnement. Il y a tant à voir et à comprendre.
Et je suis ici, encore cette année, avec une délégation d'étudiants de maîtrise de l'Université de Sherbrooke, qui couvrent, pour le compte de Vivre en Ville, d'Équiterre et d'nrg4SD, une série d'enjeux cruciaux : changements climatiques et crise alimentaire, la question des réfugiés climatiques, les enjeux des villes des pays en développement et le rôle des États fédérés et régionaux dans la lutte à la déforestation.
La roue tourne. Inspirons-nous au cours des deux prochaines semaines de ceux et celles qui contribuent à la faire tourner.