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Opinion  •  1 min

Le Québec serait-il le « plus pire pays du monde »?

Publié le 

C’est ce que semble affirmer Hervé Kempf, journaliste pour Le Monde et auteur des livres « Ces riches qui détruisent la planète », « L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie » et plusieurs autres du même genre.

Dans un article publié ce matin dans Le Devoir et sur le site du Monde, M. Kempf affirme : « Sans doute observe-t-on sur toute la planète la même obstination maniaque à détruire l'environnement. Mais on ne connaît pas d'autres lieux où elle soit aussi concentrée qu'au Québec — dans une ambiance au demeurant délétère de corruption, de conflits d'intérêts et de financement du parti au pouvoir. »

Que nous ayons nos défis, nos enjeux et même nos contradictions - la protection de l'Estuaire du St-Laurent à l'exploitation pétrolière mais pas celle du Golfe, l'exploitation des gaz de schiste ou le développement de notre territoire qui favorise sans cesse l'utilisation de l'automobile - je veux bien, mais de là à dire que nous sommes le pire lieu au monde (ne pas confondre avec Le Monde) c’est gros, c’est même très gros.

Essayons de dresser un bilan rapide et aussi objectif que possible.

Les émissions de GES par personne au Québec sont de 11 tonnes par année. C’est plus que ce que l’on trouve en France, où elles sont de 6.3 tonnes, mais beaucoup moins que la moyenne canadienne qui est de 22 tonnes, celle des Américains de 22 et celle de l’Alberta, 67.

Nous avons été le premier État en Amérique du Nord à mettre en place une taxe sur le carbone, ce que la France s'est refusée à faire, le seul à chercher à atteindre les objectifs de Kyoto, et nous avons pris un engagement de réduire nos GES tout aussi ambitieux que celui de l’Union européenne.

Notre bilan énergétique se compare avantageusement à celui de la France car 50 % de notre énergie est renouvelable contre seulement 6 % en France.

Une fois que nous avons dit tout cela, est-ce que le Québec est l’endroit où « l’obstination maniaque à détruire l’environnement » est la plus « concentrée »? Poser la question c’est y répondre. Vous êtes allé faire un tour du côté de l’Alberta, Hervé?

Finalement sur une « ambiance au demeurant délétère de corruption, de conflits d'intérêts et de financement du parti au pouvoir », nous avons sans nul doute des problèmes, mais je crois comprendre que la France a connu, elle aussi, des hauts et des bas.