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L'alimentation institutionnelle responsable consiste à offrir dans les établissements scolaires et de santé des repas composés d'aliments produits dans le respect de l'environnement, de la santé de ceux qui les consomment et de l'équité envers ceux qui les produisent.
Le concept d'alimentation responsable est connu à travers le monde. Il soutient une approche de l'alimentation basée sur la consommation d'aliments sains, écologiques et produits localement. Comme manger est, de tous nos gestes quotidiens, celui qui a la plus grande influence sur l'environnement, la santé et la société, l'alimentation responsable apporte des résultats importants sur l'amélioration de la santé des populations, la réduction de l'impact des choix alimentaires sur la planète et la stimulation de l'économie locale.
Notre système agroalimentaire a connu au cours du dernier siècle de profondes transformations qui sont en grande partie responsables de l'état actuel de la planète. Voici, à l'échelle du Québec et du Canada, un aperçu des enjeux relatifs à l'industrie alimentaire.
Impacts sur l'environnement
Dans les pays industrialisés, les régions rurales sont en déclin. Par exemple au Canada, 229 373 fermes (1) ont disparu entre 2001 et 2007, soit 67,5 fermes en moyenne par semaine. Le métier d'agriculteur n'est aujourd'hui pratiqué que par 1,8% de la population. Le paysage agricole change rapidement; au marché public et à la ferme locale familiale se substituent les supermarchés et les monocultures à grande échelle. Résultat : plus du tiers des camions sur la route transportent des aliments. D'autres données inquiètent. Un aliment parcourt en moyenne de 2400 km à 4000 km (2) du champ à l'assiette, emportant avec lui un surplus d'emballage qui s'ajoute aux 200 kg (3) d'emballage que chaque personne gaspille annuellement au Québec. Ces longs trajets sont une source supplémentaire d'émission de gaz à effet de serre qui nuit à la lutte aux changements climatiques.
Impacts sur la santé
Tandis qu'un enfant meurt de faim toutes les 30 secondes dans le monde, une étude canadienne révèle qu’au cours des 15 dernières années, les cas d’obésité ont augmenté de 50% chez les 6 à 11 ans et de 40% chez les 12 à 17 ans (4). Au Québec, un enfant sur trois souffre maintenant d'embonpoint (5). Parallèlement, le diabète de type 2 (diabète non héréditaire) est de plus en plus fréquent chez les Canadiens, et survient de plus en plus tôt dans leur vie. La Fondation internationale du diabète prévoit que d’ici 2025, de 11% à 14% de la population canadienne sera atteinte de diabète, comparativement à un taux de 2% à 5% en Chine (6).
Il est grand temps de mieux choisir les aliments et de mieux se nourrir, pour nous, pour nos voisins et pour notre planète. Voilà ce que propose Équiterre à travers son projet À la soupe!
Sources:(1) Statistique Canada, 2006, Recensement de l'agriculture de 2006 : exploitations et exploitants agricoles.
(2) Erik Assadourian, Brian Halweil, Lisa Mastny et Linda Starke, State of the World, Worldwatch Institute, 2004, p. 82.
(3) J. Robitaille et C. Désy, La Terre dans notre assiette, vol. 2, 2002, p. 4.
(4) M. Shields, L'embonpoint et l'obésité chez les enfants et les adolescents au Canada, Rapports sur la santé, 2006, 17 : 3, p. 27-44.
(5) C. Lavallée, Enquête sociale et de santé auprès des enfants et des adolescents québécois, Volet nutrition, Institut de la statistique du Québec, 2004.
(6) International Diabetes Federation, Diabetes Atlas, Third edition, 2006.