Beaucoup de discussions entourant le futur de notre hydroélectricité se tiennent en ce moment. Il ne peut y avoir de croissance économique sans transition écologique.
Chez Équiterre, nous demandons un vrai débat de société sur cet enjeu complexe qui aura des répercussions sur notre quotidien, nos milieux de vie et notre environnement pour les années à venir. Il faut affronter les défis et adresser les enjeux, ensemble. Mais d'abord, parlons des mythes !
Déconstruisons les mythes
❌ Le Québec continuera de générer de grands surplus d’hydroélectricité dans les années à venir.
C’est faux, pour deux raisons principales :
Les projections indiquent que la demande en électricité augmentera de façon significative dans les prochaines années au Québec;
Hydro-Québec a signé des contrats d’exportation avec New York et Massachusetts.
❌ L’hydroélectricité représente la grande majorité de notre consommation énergétique au Québec.
C’est faux : 54 % de l’énergie consommée au Québec en 2019 provenait toujours des énergies fossiles. Il reste encore beaucoup de travail à faire pour décarboner le transport, les bâtiments et les industries du Québec. Le Québec est parmi les plus grands consommateurs d’énergie par habitant au monde. Le gouvernement estime qu’on aura besoin d’un demi Hydro-Québec de plus (autrement dit, au moins 100 TWh d’ici 2050).
Quel est le problème ?
- Le gouvernement du Québec a l’ambition d'augmenter la production énergétique à des fins économiques, au lieu de prioriser la décarbonisation des secteurs essentiels de la transition. Autrement dit, il priorise la croissance économique au détriment de la transition écologique, quand la capacité actuelle est déjà insuffisante pour réaliser la transition. On ne peut pas poursuivre sur la voie de la surexploitation des ressources au nom du développement économique.
- Les décisions sur l’avenir énergétique sont actuellement prises derrière des portes closes. Un nouveau comité sur l’économie et la transition énergétique - composé uniquement de quelques ministres et de la PDG actuelle d’Hydro-Québec, discute de notre avenir énergétique sans débat public et sans transparence.
Quels sont les défis de la transition énergétique ?
- Pour réaliser la transition énergétique et l’objectif de carboneutralité du Québec pour 2050, la capacité énergétique actuelle est insuffisante. La transition énergétique des secteurs essentiels (transport, bâtiments et industrie) nécessitera une grande augmentation de capacité (au moins 100 TWh d’ici 2050, ce qui représente un demi Hydro-Québec de plus).
- Oui, il va falloir augmenter la production énergétique, mais ça ne peut pas se faire à tout prix. Accroître la production électrique, peu importe le type d'énergie choisi (hydroélectrique, solaire ou éolienne par exemple), engendre des impacts sociaux et environnementaux. Il faut donc bien la planifier.
La solution
Il faut qu’on en parle! Il faut avoir un vrai débat de société sur notre avenir énergétique.
Ces questions sont trop importantes pour être réfléchies derrière des portes closes. Il faut faire entendre nos voix. Nous devons nous assurer de faire peser les priorités des expert(e)s, des communautés autochtones, de la société civile et de tous et toutes les Québécois et Québécoises dans la balance.
La bonne nouvelle, c’est que le gouvernement du Québec vient juste d’annoncer qu’une consultation publique sur l’avenir énergétique aura lieu. Il faut maintenant assurer que la forme que prendra cette consultation permettra un réel débat, où toutes les voix seront prises en compte.
Équiterre demande au gouvernement que cette consultation soit tenue par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Veuillez nous aider en ajoutant votre voix à la nôtre!
Tout le monde doit être consulté
Signez la pétitionLe Québec est à la croisée des chemins.
La société québécoise doit réfléchir collectivement à la manière dont elle souhaite utiliser sa précieuse énergie verte : produire quoi, à quelle fin et au bénéfice de qui? Nous devons réfléchir à l’utilisation de la bonne énergie au bon endroit et trouver des solutions ensemble pour réduire notre consommation collective, là où c’est possible.