En cours
L’avenir énergétique nous appartient.
La consultation est lancée
Le contexte
54 % de l’énergie consommée au Québec en 2019 provenait toujours des énergies fossiles. Or, pour décarboner nos bâtiments, nos véhicules et nos industries du Québec et faire la transition de cette part de consommation vers l’électricité, le gouvernement estime qu’on aura besoin d’un demi Hydro-Québec de plus (autrement dit, au moins 100 TWh d’ici 2050).
Nos surplus d’hydroélectricité auront très bientôt fondu et ne seront donc pas suffisants pour assurer la transition de tous les secteurs ainsi que notre indépendance énergétique au Québec.
Le gouvernement du Québec cherche toutefois à augmenter la production hydroélectrique afin d'attirer l'industrie, mais dans un contexte de crise climatique et de la biodiversité, l’avenir énergétique ne peut être réfléchi uniquement en termes d'augmentation de la production à des fins de développement économique.
État des lieux
- Il est anticipé que le Québec rencontrera des problèmes d’approvisionnement en électricité dès 2026 en raison d’une croissance importante de la demande ;
- Le développement de capacités énergétiques additionnelles via de nouvelles centrales hydroélectriques aurait des impacts destructeurs sur la biodiversité, sur les Premières nations et les communautés locales ;
- Le développement de nouvelles capacités augmentera le coût moyen de production de notre électricité ;
- Le Canada est le 5e plus grand consommateur énergétique par habitant au monde avec 229 GJ/habitant et le Québec suit cette tendance avec 225 GJ/habitant. Des mesures structurantes d’efficacité et de sobriété énergétique représentent un potentiel significatif de réduction de la consommation globale dans ce contexte ;
- La transition énergétique passera en grande partie par Hydro-Québec dont tout(e)s les Québécois(e)s sont actionnaires ;
- Les décisions sur l’avenir énergétique se déroulent actuellement derrière des portes closes, au sein du comité sur l’économie et la transition énergétique composé uniquement de quelques ministres et de la PDG d’Hydro-Québec.
Les enjeux
Le Québec n'a pas de stratégie énergétique lui permettant de sortir rapidement des énergies fossiles et d'atteindre ses objectifs climatiques d’ici 2050.
Accroître la production électrique, peu importe le type d'énergie choisi (hydroélectrique, solaire ou éolienne par exemple), engendre des impacts sociaux et environnementaux.
Le gouvernement du Québec compte accroître la production hydroélectrique, mais électrifier notre économie avec la construction de nouvelles centrales avec des barrages ne peut pas être la seule solution. Il faudra également revoir notre façon de consommer l'énergie.
Nos demandes
Depuis janvier, nous avons fait plusieurs demandes au premier ministre, M. Legault, au ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, M. Fitzgibbon ainsi qu’au ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, M. Charette. Ces demandes tiennent toujours.
- Que la consultation permette d’entendre les expert(e)s, les Premières nations et la société civile sur cet enjeu complexe qui aura des répercussions sur le quotidien de tous et toutes les Québécois(e)s ;
- Que le rapport final soit considéré par la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles dans le cadre d’une étude parlementaire sur l’avenir énergétique du Québec;
- Que, sur la base des conclusions de la consultation, le gouvernement actualise la Politique énergétique de 2016 et le Plan pour une économie verte, en se dotant d’une stratégie et d’un plan d’action mieux définis sur la sortie des énergies fossiles et d’autre part, sur le développement et l’emploi des énergies renouvelables jusqu’en 2050.
- Qu'à la suite de cette consultation, le gouvernement développe des critères clairs et compatibles avec sa stratégie pour sélectionner les projets qui en phase avec la transition énergétique peuvent aller de l’avant .
Notre opportunité
La question demeure : comment souhaitons-nous utiliser notre précieuse énergie verte? Pour produire quoi, à quelles fins et au bénéfice de qui?
Avec la transition, les besoins en énergies renouvelables ne cessent d’augmenter. Au Québec, ceci signifie qu’il faut faire des choix écologiquement responsables pour mieux utiliser nos ressources limitées en hydroélectricité.
Comme la consultation annoncée ne permet pas de tenir un débat de société et qu'elle porte essentiellement sur la production d'énergie, il est essentiel d’y participer afin de souligner au gouvernement les grandes lignes d'un avenir énergétique tel que nous le visionnons : carboneutre, juste et respectueux de notre environnement.
La consultation publique est lancée : du 2 juin au 1er août, le gouvernement tient la Consultation sur l'encadrement et le développement des énergies propres au Québec, autrement dit la consultation sur notre avenir énergétique.
Notre vision
La stratégie énergétique du Québec doit reposer sur de grands principes de transition énergétique :
- faire preuve d'ambition climatique;
- développer une vision de transition pour 2050 et au-delà;
- mettre en place une saine gouvernance;
- respecter les capacités physiques et territoriales
- veiller à l'équité et la justice sociales.
Participez à la consultation
Du 2 juin au 1er août, le gouvernement tient une consultation sur l’avenir énergétique. Soyons nombreux et nombreuses à réclamer un avenir énergétique carboneutre, juste et respectueux de notre environnement.
« Pour moi, la transition énergétique doit se faire sans sacrifier la santé de notre territoire. J’ai participé à la consultation pour que cette vision soit prise en compte. J’invite tout le monde à se joindre à moi. Ensemble, nous avons un réel poids »
Tournée de mobilisation

De juin à août 2023, Équiterre sera en tournée à travers le Québec pour informer et mobiliser autour de l’avenir énergétique du Québec! Nous vous invitons à participer à des soirées de projection du documentaire « Après la Romaine » et à des conférences-discussion, en collaboration avec des groupes locaux des quatre coins du Québec, pour réfléchir ensemble aux grands défis qui sont devant nous.
Rimouski (13 juin)
Cap au Renard (14 juin)
Gaspé (15 juin)
Bonaventure (16 juin)
Chicoutimi (19 juin)
Frelighsburg (6 juillet)
Historique
2023
Mai 2023Suite à l'annonce du gouvernement, nous avons partagé aux québécois et québécoises notre vision d'un avenir énergétique carboneutre, juste et vert pour le Québec et les grands principes sur lequels il repose. Voir le webinaire. AvrilSuite à nos appels et ceux de plus de 100 groupes environnementaux et citoyens, le gouvernement n'a pas accepté de mandater le BAPE, mais le 26 avril 2023, il annonçait la tenue d'une consultation des experts et du public. Toutefois le format de la consultation laissait beaucoup à désirer. Lire notre réaction conjointe. MarsIl était primordial que tout le monde soit son consulté et que les décisions ne soient pas prises derrière des portes closes. Il était tout aussi important de démystifier le vrai du faux sur nos besoins et nos capacités énergétiques au Québec. Lire notre actualité. Collectivement, avec les groupes du G15+, nous avons rappelé au gouvernement l'importance de tenir une consultation menée par le BAPE. Lire notre communiqué. FévrierAvec 100 autre groupes, nous avons réitéré notre demande au gouvernement de mandater le BAPE afin de déclencher une consultation générique sur notre avenir générique. Lire notre communiqué et lettre conjointe. JanvierOn a mis la table : l'avenir énergétique est sur le point d'une refonte structurelle. Il fallait en parler dans l'espace public et conscientiser la population aux enjeux et aux conséquences de nos décisions énergétiques aujourd'hui sur notre avenir proche. Lire notre lettre ouverte. |
2022
Novembre 2022
En novembre 2022, le Premier ministre a convié le Québec à un « vrai débat de société » sur notre avenir énergétique et annonçait la tenue éventuelle d'une consultation publique sur l'avenir énergétique du Québec au printemps. Cette consultation serait pilotée par le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.
L'avenir énergétique dont nous avons besoin
FAQ
Pourquoi est-il important de participer à la consultation ?
Sans la consultation, le gouvernement risque de prendre des décisions limitées qui ne tiennent pas compte de l'avis des expert(e)s, des Premières nations et de la société civile. Cet enjeu complexe aura des répercussions sur le quotidien de tous et toutes les Québécois(e)s tant sur leur santé publique, sur leur portefeuille que sur leur sécurité puisque nos choix énergétiques influencent notre pouvoir à lutter contre les changements climatiques.
Accédez à la la Consultation sur l'encadrement et le développement des énergies propres au Québec.
Pourquoi faut-il rallier les visions et impliquer toutes les parties prenantes?
Deux visions s'affrontent en ce qui a trait au futur de l’énergie au Québec. D’un côté, le gouvernement voit dans le potentiel de croissance de la production d’électricité au Québec une opportunité et un moteur pour le développement économique et industriel. Autrement dit, ajuster la production énergétique en fonction de la croissance comme on l’a toujours fait.
De l’autre côté, plusieurs acteurs des mouvements environnementaux et sociaux estiment qu’il est primordial que le gouvernement priorise les besoins de la décarbonation du Québec, et qu’il détermine ensuite si le Québec peut se permettre d’allouer d’importantes ressources énergétiques pour stimuler de nouveaux secteurs industriels (pour déterminer ensuite quelle est sa marge de manoeuvre pour stimuler la croissance et le développement).
Selon plusieurs expert(e)s, les calculs énergétiques du gouvernement ne fonctionnent simplement pas : malgré une importante augmentation des capacités énergétiques, il sera impossible de répondre à la fois aux besoins de la carboneutralité d’ici 2050 tout en favorisant des projets axés purement sur le « développement économique ». Source.
L’histoire a prouvé que les Québécois(e)s sont capables de grands exploits. Avec la nationalisation de la Montreal Light, Heat and Power en 1944, le gouvernement d’Adélard Godbout préparait le terrain à la première révolution énergétique du Québec, qui sera concrétisée en 1962, avec la campagne « Maître chez nous », du gouvernement Lesage et de son ministre des Richesses naturelles, René Lévesque. En étendant la nationalisation de la production d’électricité sur tout le territoire, le Québec sera avantageusement positionné sur le plan environnemental pour les années à venir.
Hydro-Québec n’avait-elle pas des surplus?
L’époque des surplus d’hydroélectricité au Québec est désormais révolue.
Pourquoi? Deux raisons principales.
1) La demande en électricité augmente :De 2019 à 2029, Hydro-Québec prévoit une croissance de la consommation de 20 térawattheures (TWh), soit 12 %.
2) Hydro-Québec a signé des nouveaux contrats d’exportation :
Hydro-Québec a conclu d’importants contrats d’exportation dans les dernières années avec les États de New York et du Massachusetts. Ces contrats représentent, ici aussi, près de 20 TWh.
Plus d’informations : https://ici.radio-canada.ca/no...
Pourquoi ne pas simplement construire de nouvelles centrales pour augmenter notre capacité et soutenir le développement économique?
Le coût des nouveaux approvisionnements en électricité sera plus élevé que celui du bloc patrimonial : alors qu’il en coûte actuellement environ 3 cents le kilowattheure (kWh), les nouveaux approvisionnements, notamment via la construction de nouvelles centrales hydroélectriques, pourraient coûter environ 11 cents en moyenne. Comme les tarifs préférentiels accordés aux gros acteurs industriels tournent autour de 5 cent le kWh, développer des nouvelles capacités de production électrique pour attirer ces nouveaux acteurs représentera à terme des ventes à perte.
Pourquoi la décarbonation du Québec génère-t-elle une si grande demande électrique?
La Chaire de gestion du secteur de l’énergie des HEC Montréal évalue qu’en 2019, près de 54 % de l’énergie consommée au Québec provenait des hydrocarbures.
Les impératifs de la transition justifient une forte augmentation de la demande, notamment pour faire la transition de secteurs incontournables hors des hydrocarbures :
Électrification des transports
Conversion du chauffage des bâtiments à l’électricité
Électrification ou décarbonation des procédés industriels
Le Québec aura ainsi besoin de plus de 100 térawattheures (TWh) additionnels d'énergie pour faire la transition de ces secteurs et atteindre la carboneutralité d'ici 2050, selon le plan stratégique 2022-2026 déposé par Hydro-Québec (alors que la capacité actuelle de la société d’État tourne autour de 200 TWh).