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Ça y est. Après 12 ans de subventions pour l’achat de véhicules électriques, le gouvernement du Québec vient d’annoncer la suppression progressive du programme Roulez vert, qui avait pour but de propulser le marché des véhicules électriques, et ça a fonctionné! En 2012, il y avait environ 1 200 véhicules électriques sur nos routes. En 2023, il y avait plus de 250 000 véhicules légers électriques et hybrides branchables en circulation au Québec. C’est plus de 200 fois plus!!
Fallait-il continuer de subventionner les véhicules électriques? Quel est l’impact de la fin des subventions? On vous explique.
En résumé
Le programme Roulez vert : en place depuis 2012, il permet une aide financière aux individus pour l’acquisition d’un véhicule électrique, neuf ou d’occasion, ou d’une borne de recharge. Le gouvernement vient d’annoncer la réduction graduelle des subventions octroyées et la fin de celles-ci pour 2027. Les subventions pour l’achat et l’installation de bornes de recharge seraient, quant à elles, prolongées.
À quel prix : la popularité du programme a engendré d’importantes dépenses du gouvernement, chiffrées à environ 400 millions de dollars, alors que le budget initial prévu était de 244 millions. Il a été annoncé que les sommes seront transférées vers d’autres programmes de lutte aux changements climatiques, mais on a encore peu de détails là-dessus.
Ce qu’on en pense
Il était déjà établi que le programme Roulez vert n’allait pas durer éternellement. L’objectif — réussi — était d’inciter la population à se tourner vers ce genre de véhicule, à les démocratiser, permettant à de plus en plus de gens de choisir cette option.
Mais même avec près de 250 000 véhicules électriques sur nos routes, nous sommes encore assez loin de l’objectif du gouvernement. Le risque de l’abandon progressif du programme Roulez vert c’est de décourager les Québécois(e)s de passer à l’électrique pour leur prochain véhicule. Un nouveau sondage Léger révèle d’ailleurs que 64 % des répondants n’ont pas l’intention d’acheter une voiture électrique au cours des 5 prochaines années.
La justification du gouvernement pour cette annonce est qu’il existe des manières plus efficaces de réduire les émissions de GES du secteur des transports - et sur cela nous sommes d’accord. Le gouvernement aurait pu, par exemple, ajouter une taxe à l’achat de gros véhicules (pour dissuader les gens de se tourner vers cette option) et utiliser cet argent pour subventionner l’achat de petits véhicules électriques et/ou de vélos à assistance électrique. C’est ce qu’on appelle un système de redevance-remise. Il s’agit d’un outil d’écofiscalité efficace qui figure parmi nos recommandations au gouvernement, et ce, depuis de nombreuses années. Un autre exemple? Miser sur le transport collectif. À notre avis, c’est là que le gouvernement devrait réinvestir l’argent du programme Roulez vert et on fait pression pour que ça se concrétise. Imaginez si un plus grand nombre de personnes abandonnait l’auto solo grâce à une expérience satisfaisante de transport collectif!
Passez à l’action
Pour encourager les Québécois à se tourner vers des modes de transport durables, il est essentiel que les alternatives à l’auto solo soient efficaces, fiables et accessibles. Pour y parvenir, il est crucial de mieux financer le transport collectif, non seulement au Québec, mais dans tout le pays. C’est ce que nous demandons au gouvernement fédéral.
Accélérons le transport collectif à travers le pays