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Bien qu’il n’y ait jamais eu autant d’intérêt parmi les automobilistes canadien(ne)s à opter pour un véhicule électrique (VÉ), l’offre des concessionnaires ne suit pas la demande, ralentissant ainsi l’électrification du parc automobile. Selon un récent sondage* lancé par Équiterre et ses partenaires, la population canadienne veut voir le gouvernement fédéral intervenir afin de faciliter leur accès partout au Canada.
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82 % des personnes sondées conviennent que nous avons besoin de politiques qui visent à accroître l’offre de VÉ et à réduire les délais d’attente pour s’en procurer un.
Mais pourquoi est-ce si difficile de se procurer un véhicule électrique?
Ce qu’il faut savoir, c’est que nous pourrions accéder à une plus grande offre de véhicules si l’on s’en donnait les moyens, mais cela ne viendra pas sans des politiques publiques plus ambitieuses au Canada.
Pour les constructeurs automobiles, il est encore davantage profitable de vendre des véhicules à essence. Incidemment, les constructeurs réservent la plus grande part de leur offre de VÉ aux juridictions qui ont des exigences d’électrification plus élevées, limitant du même coup l'offre dans les juridictions avec des exigences moins élevées.
On observe ce phénomène à plus petite échelle par ici. Doté de sa Loi sur les véhicules zéro émission (VZE), le Québec applique une politique plus ambitieuse que dans d’autres provinces et — bien que les délais soient encore longs — la population réussit à accéder plus rapidement à des véhicules électriques. Ailleurs au Canada, les délais d’attente peuvent atteindre 3 ans!
Chez Équiterre, nous travaillons depuis des années à évaluer les meilleures politiques pour accélérer la transition vers les véhicules électriques. Nous militons notamment pour une norme sur les véhicules zéro émission (VZE) qui a été promise par le gouvernement fédéral et que nous attendons impatiemment. Cette dernière a le pouvoir de solutionner une grande partie de nos problèmes d’approvisionnement en véhicules électriques.
De quelle manière la population canadienne souhaite-t-elle voir le gouvernement canadien agir pour faciliter l’accès aux VÉ?
Si c’est bien la rentabilité qui empêche les constructeurs automobiles de faire la transition vers une meilleure offre de VÉ, ce seront donc des mesures financières qui auront l’impact le plus efficace.
58 % des personnes sondées sont d’accord pour dire que les constructeurs automobiles devraient faire face à des pénalités financières s’ils ne parviennent pas à réorienter leur production assez rapidement pour que tous les nouveaux véhicules vendus au Canada soient zéro émission d’ici 2035.
Chez Équiterre, nous parlons souvent d’écofiscalité — des mesures financières qui incitent à faire des choix plus écologiques.
86 % des personnes sondées conviennent qu’il est nécessaire de mettre en place les mesures politiques qui permettraient aux constructeurs automobiles de fournir des VZE à des prix plus abordables.
Saisissons cette opportunité
Enfin la majorité des automobilistes canadien(ne)s est prête à faire la transition vers un VÉ, mais les longs délais d’attente en raison du faible approvisionnement parmi les concessionnaires font en sorte que 70 % des personnes sondées se disent moins susceptibles d’envisager l’achat d’un VÉ. Nous ne pouvons plus retarder ce virage crucial!
Avec nos partenaires à travers le Canada, nous faisons pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il adopte les politiques publiques nécessaires à l’atteinte de son objectif que tous les nouveaux véhicules vendus au Canada soient zéro émission d’ici 2035, tel que le prévoit son Plan de réduction des émissions.
La tendance mondiale montre un avenir de plus en plus électrifié. Un règlement fédéral ambitieux sur les VZE aiderait non seulement les automobilistes à contribuer à la transition écologique, mais aiderait également l’industrie automobile canadienne à rester compétitive. Il est temps d’adopter une réglementation qui signale que les jours du moteur à combustion sont désormais comptés.
Pour la mobilité durable
- *Le sondage, commandé par Environmental Defence, Équiterre, Ecology Action Centre et la Fondation David Suzuki, a été réalisé par Abacus Data auprès de 1 500 personnes canadiennes âgées de 18 ans et plus, du 22 au 27 juillet 2022. Abacus Data a procédé à un suréchantillonage en Ontario (n=1 000) et en Nouvelle-Écosse (n=500). La marge d’erreur d’un échantillonnage aléatoire de la même grandeur pour une enquête probabiliste semblable est de +/— 2,53 %, 19 fois sur 20. Les données ont été pondérées en fonction des données de recensement afin d’assurer que l’échantillonnage reflète la population de nouveaux (elles) arrivant(e)s du Canada quant à l’âge, le sexe et la région. Les chiffres étant arrondis, les sommes peuvent ne pas faire un total de 100.