13 décembre
Un accord historique
Une entente a fait consensus pour une « transition » vers l'abandon des énergies fossiles afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050. Une première dans l’histoire des COP!
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Complété
Du 30 novembre au 12 décembre se tient la 28e Conférence des Parties (COP28) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à Dubaï.
Le plus grand sommet sur le climat réunit des délégations de 196 pays ainsi que des délégations de la société civile et du secteur privé. Cette année, on y attend plus de 70 000 personnes de tous horizons.
L’économie des Émirats arabes unis étant basée sur l’exploitation des énergies fossiles, la COP28 se déroule sur fond de tensions géopolitiques. La société civile reste à l’affût de l’écoblanchiment et de la promotion de fausses solutions, tant de la part du Canada que du reste du monde.
Plusieurs grands enjeux font l’objet de négociations lors de la COP28 :
Une décision sur le premier Bilan mondial est attendue en vue de la soumission de nouvelles cibles pour 2035 l’an prochain. Les pays ainsi que toutes les autres parties prenantes doivent prendre acte des écarts à combler pour limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 °C - l’objectif phare de l’Accord de Paris. Or, pour ne pas dépasser ce seuil, il faut réduire les émissions de 43 % d'ici 2030. Les solutions sont bien connues : il est temps de les mettre en œuvre.
L’entente qui sera négociée devra inclure un langage clair entourant l’élimination progressive des énergies fossiles et éviter les échappatoires. La communauté internationale s’attend également à ce qu’une entente entourant une cible de développement des énergies renouvelables de 1,5 TWh soit adoptée.
Cette année, un cadre visant l’adoption prochaine d’un objectif mondial d’adaptation sera négocié. Un échec de cette négociation serait catastrophique pour les pays et les communautés les plus vulnérables.
Le nouveau Fonds pour les pertes et préjudices, créé à la COP27, doit rapidement être opérationnalisé. Cette année, il sera crucial de prendre des décisions quant à son fonctionnement, dont la provenance et l’octroi des fonds afin qu’il puisse soutenir les communautés qui subissent des dommages économiques, sociaux et culturels à cause de la crise climatique.
Cet enjeu transversal, négocié à travers différentes trames, est crucial. Les écarts existants en ce qui concerne les engagements des pays développés doivent être comblés, alors que les négociations sur de nouveaux mécanismes et flux financiers doivent progresser pour catalyser l’action en matière d’atténuation et d’adaptation et compenser adéquatement les pertes et préjudices que connaissent les communautés les plus vulnérables à travers le monde.
La COP28 verra des négociations entourant le Programme de travail sur la transition juste. Il est impératif que le Canada soit proactif sur cette question pour mettre en œuvre cette transition à l’échelle domestique.
Andréanne Brazeau, analyste en politiques climatiques et Marie-Eve Leclerc, chargée de projet en mobilisation, sont présentes.
La délégation d’Équiterre mène différentes activités sur place, dont les suivantes :
Amener les enjeux de désinformation climatique et de polarisation aux pavillons du Canada et de la Francophonie aux côtés de spécialistes du Québec et de l’international dans le cadre d’un panel co-organisé avec la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents;
Suivre les négociations entourant le Bilan mondial, la cible de développement des énergies renouvelables et le programme de travail sur la transition juste, et en informer le public québécois et les médias.
Participer aux séances de débreffage quotidiennes organisées dans le cadre des Dialogues pour le climat;
Représenter la société civile auprès des gouvernements du Québec et du Canada.
Cette année, Équiterre mettra la désinformation climatique et la polarisation à l’avant-scène. Identifiés comme des freins à l’action climatique, dont particulièrement en Amérique du Nord, par le GIEC, cet enjeu prend de plus en plus de place dans l’espace public.
Le phénomène de désinformation a pris beaucoup d'ampleur avec l'avènement des médias sociaux, à cause de leur popularité et de la rapidité à laquelle l'information peut voyager. Le phénomène des changements climatique n'échappe pas lui non plus à la circulation de fausses informations. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), « la désinformation [est] l’un des principaux risques qui pèsent sur la lutte contre les changements climatiques en Amérique du Nord.»
Équiterre, en partenariat avec la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violents (Chaire UNESCO-PREV), organise un panel qui se tient les 2 et 5 décembre à la COP28, afin d’exposer les enjeux liés à la désinformation et la polarisation dans le contexte de la crise climatique et des négociations climatiques internationales, et de contribuer à l’émergence de solutions pour faire face à ces phénomènes au Canada et ailleurs.
Des représentant(e)s de la Chaire UNESCO-PREV, de Conscious Advertising Network, de Climate Outreach et de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique prennent part aux événements animés par Équiterre.
La COP28, qui se tient aux Émirats arabes unis, un État dont la richesse est issue de l’exploitation pétrolière, est un endroit tout indiqué pour parler de désinformation climatique, car les géants pétroliers sont au cœur de ce problème.
Tout ce qu’il faut savoir sur la désinformation climatique
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Une entente a fait consensus pour une « transition » vers l'abandon des énergies fossiles afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050. Une première dans l’histoire des COP!
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Le gouvernement fédéral a annoncé un système de plafonnement et d’échange de crédits pour renverser la tendance à la hausse des émissions de l’industrie fossile canadienne.
Nous avons discuté avec le ministre de l'environnement du Canada, Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, sur le bilan du Canada, ses ambitions, la désinformation ou encore le rôle du mouvement environnemental.
Visionnez l'entrevue
Équiterre, en partenariat avec la Chaire UNESCO-PREV organise un panel au Pavillon de la Francophonie. Les spécialistes qui participeront à nos panels partageront des pistes de solution pour contrer la promotion de fausses informations et solutions sur les enjeux climatiques.
Le gouvernement fédéral annonce une nouvelle phase de réglementation qui vise à réduire les émissions de méthane du secteur des énergies fossiles de 75 % d’ici 2030.
Équiterre, en partenariat avec la Chaire UNESCO-PREV organise un panel au Pavillon du Canada. Les spécialistes qui participeront à nos panels partageront des pistes de solution pour contrer la promotion de fausses informations et solutions sur les enjeux climatiques.
Le Ministre de l’environnement et du changement climatique, Steven Guilbeault, a annoncé que le Canada contribuerait à la hauteur de 16 millions de dollars au fonds.
Pour Équiterre, la COP est un lieu privilégié pour influencer le Canada ainsi que les autres pays, puisque les décisions qui y sont prises façonnent l’action climatique des gouvernements. Des décisions ambitieuses - et il y en a eu - ont le potentiel de rehausser l’ambition à l’échelle nationale et locale.
Dans le cadre de la COP28, l’annonce des Émirats arabes unis comme pays hôte de la COP28 et la nomination du sultan Al Jaber, PDG de la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis, comme président ont provoqué un mouvement de boycott de la part de certaines organisations de la société civile. Or, en boycottant la COP, nous laissons plus de place au lobby pétrolier et aux autres pollueurs majeurs qui, eux, ne se gênent pas pour y participer. Équiterre estime donc que le boycott n’est pas une option.
De plus, la présence de la société civile est cruciale pour influencer les discussions internationales sur le climat.
Les COP sur le climat à elles seules ne peuvent pas « sauver le monde » mais elles ont néanmoins permis des avancées importantes comme la création d’un Fonds pour les pertes et préjudices à la COP27.
Les gains qui y sont faits s’inscrivent dans le droit international et peuvent difficilement être défaits. Cela en fait un processus certes lent mais qui repose sur des assises solides et dont l’impact demeure réel.
La COP est l’unique rendez-vous où les pays normalement peu influents sur la scène internationale ont une voix qui vaut autant que celle des gros joueurs. Il s’agit d’une occasion unique de raconter les multiples défis auxquels les communautés les plus vulnérables sont confrontées, que ce soit en matière de financement des efforts de réduction des émissions de GES, d’adaptation aux divers impacts du climat ou de dommages irréversibles.
Équiterre profite de sa présence sur place pour appuyer ces communautés, amplifier leurs voix et s’assurer que les pays comme le Canada font leur juste part de l’action climatique mondiale.
Équiterre est consciente de l'impact environnemental des voyages en avion. Notre organisation envoie donc toujours une délégation minimale afin de limiter cet impact. C'est aussi pourquoi l'organisation compense toujours les émissions de GES associées à ce voyage, bien que la compensation ne soit pas la panacée.
Ce type de voyage, qui demeure exceptionnel, en vaut la chandelle aux yeux d'Équiterre, notamment en raison de l’importance des relations humaines pour faire avancer la cause et les négociations. Ce sont les excès qui doivent être dénoncés, comme l'utilisation fréquente de jets privés ou les multiples vols réalisés pour le loisir sur une courte période de temps.
La désinformation climatique est un enjeu de plus en plus préoccupant. En plus de ralentir les actions pour lutter contre les changements climatiques, la mésinformation et la désinformation polarisent les débats et divisent la société, et ce, à l’échelle mondiale. L’urgence climatique nécessite qu’on s’intéresse à cet enjeu afin d’y trouver des solutions collectivement pour contrer ces phénomènes.
Chargée de projet, Mobilisation
meleclerc@equiterre.org