En cours
L’avenir énergétique nous appartient, parlons-en
La population québécoise doit participer à une discussion sur notre transition énergétique
Le contexte
Avec la transition, les besoins en énergies renouvelables ne cessent d’augmenter. Au Québec, ceci signifie qu’il faut faire des choix écologiquement responsables pour mieux utiliser nos ressources limitées en hydroélectricité. Nous devons dès maintenant planifier intelligemment notre manière de consommer et de développer les différentes filières en énergie renouvelable. pour assurer notre avenir.
54 % de l’énergie consommée au Québec en 2019 provenait toujours des énergies fossiles. Or, pour décarboner nos bâtiments, nos véhicules et nos industries du Québec et faire la transition de cette part de consommation vers l’électricité, le gouvernement estime qu’on aura besoin d’un demi Hydro-Québec de plus (autrement dit, au moins 100 TWh d’ici 2050).
Nos surplus d’hydroélectricité auront très bientôt fondu et ne seront donc pas suffisants pour assurer la transition de tous les secteurs ainsi que notre indépendance énergétique au Québec.
Le gouvernement du Québec cherche toutefois à augmenter la production hydroélectrique afin d'attirer l'industrie, mais dans un contexte de crise climatique et de la biodiversité, l’avenir énergétique ne peut être réfléchi uniquement en termes d'augmentation de la production à des fins de développement économique.
Les enjeux
Le Québec n'a pas de stratégie énergétique lui permettant de sortir rapidement des énergies fossiles et d'atteindre ses objectifs climatiques d’ici 2050.
Les décisions sur l’avenir énergétique sont prises actuellement derrière des portes closes, au sein du nouveau comité sur l’économie et la transition énergétique - composé uniquement de quelques ministres et de la PDG actuelle d’Hydro-Québec.
Accroître la production électrique, peu importe le type d'énergie choisi (hydroélectrique, solaire ou éolienne par exemple), engendre des impacts sociaux et environnementaux.
Le gouvernement du Québec compte accroître la production hydroélectrique, mais électrifier notre économie avec la construction de nouvelles centrales avec des barrages ne peut pas être la seule solution. Il faudra également revoir notre façon de consommer l'énergie.
« La question s’impose : notre hydroélectricité sera-t-elle un moteur de la transition écologique ou un outil de croissance économique ? »
Notre opportunité
En novembre 2022, le Premier ministre a convié le Québec à un « vrai débat de société » sur notre avenir énergétique et annonçait la tenue éventuelle d'une consultation publique sur l'avenir énergétique du Québec au printemps. Cette consultation serait pilotée par le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.
Depuis, nous avons aussi écrit au Ministre Fitzgibbon parce que nous devons réfléchir collectivement à la manière dont nous souhaitons utiliser notre précieuse énergie verte : pour produire quoi, à quelles fins et au bénéfice de qui?
pdf - 0.05 mb Demande de BAPE générique sur l’avenir énergétique du Québec
Voir le document
Le 26 avril 2023, nous apprenons l'annonce d'une consultation qui porte essentiellement sur la production d'énergie et non sur l'avenir énergétique du Québec dans son ensemble.
En plus, la portion de consultation publique se fera en ligne du 1er juin au 1er août 2023 sur la plateforme de consultation du gouvernement du Québec.
Malheureusement, le format de la consultation annoncée ne permet pas de tenir un débat de société ni de discuter collectivement du développement de notre société ni de la vision et des priorités des Québécois(e)s, des communautés autochtones et des expert(e)s qui doivent être entendues plus amplement. Nous y avons réagi par voie de communiqué.
Vous pouvez agir : signez la pétition et puis écrivez à votre député(e) pour demander pour demander une véritable consultation publique sur l'avenir énergétique !
Le texte de la pétition
Le gouvernement du Québec n'a pas de stratégie énergétique lui permettant de sortir des énergies fossiles et d'atteindre ses objectifs climatiques d’ici 2050.
État des lieux
- Il est anticipé que le Québec rencontrera des problèmes d’approvisionnement en électricité dès 2026 en raison d’une croissance importante de la demande ;
- Le développement de capacités énergétiques additionnelles via de nouvelles centrales hydroélectriques aurait des impacts destructeurs sur la biodiversité, sur les Premières nations et les communautés locales ;
- Le développement de nouvelles capacités augmentera le coût moyen de production de notre électricité ;
- Le Canada est le 5e plus grand consommateur énergétique par habitant au monde avec 229 GJ/habitant et le Québec suit cette tendance avec 225 GJ/habitant. Des mesures structurantes d’efficacité et de sobriété énergétique représentent un potentiel significatif de réduction de la consommation globale dans ce contexte ;
- La transition énergétique passera en grande partie par Hydro-Québec dont tout(e)s les Québécois(e)s sont actionnaires ;
- Les décisions sur l’avenir énergétique se déroulent actuellement derrière des portes closes, au sein du comité sur l’économie et la transition énergétique composé uniquement de quelques ministres et de la PDG d’Hydro-Québec.
Nous demandons au premier ministre, M. Legault, au ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, M. Fitzgibbon ainsi qu’au ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, M. Charette :
Les demandes
- Que le gouvernement annonce la tenue d’une consultation générique sur l’avenir énergétique du Québec tenue par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) - qui permettra d’entendre les expert(e)s, les Premières nations et la société civile sur cet enjeu complexe qui aura des répercussions sur le quotidien de tous et toutes les Québécois(e)s ;
- Que le BAPE effectue une tournée du Québec dans le cadre de ces consultations ;
- Que le rapport final du BAPE soit considéré par la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles dans le cadre d’une étude parlementaire sur l’avenir énergétique du Québec;
- Que, sur la base des conclusions des audiences, le gouvernement actualise la Politique énergétique de 2016 et le Plan pour une économie verte, en se dotant d’une stratégie et d’un plan d’action mieux définis sur la sortie des énergies fossiles et d’autre part, sur le développement et l’emploi des énergies renouvelables jusqu’en 2050.
- Qu'à la suite de cette consultation, le gouvernement développe des critères clairs et compatibles avec sa stratégie pour sélectionner quels projets énergivores, le cas échéant, peuvent aller de l’avant .
Signez la pétition
Écrivez à votre député(e)
Envoyez le courriel pré-rédigé à votre député(e) pour demander une véritable consultation publique sur l'avenir énergétique.
Envoyez le courriel pré-rédigé ci-joint
Revoir le webinaire
FAQ
Pourquoi faut-il rallier les visions et impliquer toutes les parties prenantes?
Deux visions s'affrontent en ce qui a trait au futur de l’énergie au Québec. D’un côté, le gouvernement voit dans le potentiel de croissance de la production d’électricité au Québec une opportunité et un moteur pour le développement économique et industriel. Autrement dit, ajuster la production énergétique en fonction de la croissance comme on l’a toujours fait.
De l’autre côté, plusieurs acteurs des mouvements environnementaux et sociaux estiment qu’il est primordial que le gouvernement priorise les besoins de la décarbonation du Québec, et qu’il détermine ensuite si le Québec peut se permettre d’allouer d’importantes ressources énergétiques pour stimuler de nouveaux secteurs industriels (pour déterminer ensuite quelle est sa marge de manoeuvre pour stimuler la croissance et le développement).
Selon plusieurs expert(e)s, les calculs énergétiques du gouvernement ne fonctionnent simplement pas : malgré une importante augmentation des capacités énergétiques, il sera impossible de répondre à la fois aux besoins de la carboneutralité d’ici 2050 tout en favorisant des projets axés purement sur le « développement économique ». Source.
L’histoire a prouvé que les Québécois(e)s sont capables de grands exploits. Avec la nationalisation de la Montreal Light, Heat and Power en 1944, le gouvernement d’Adélard Godbout préparait le terrain à la première révolution énergétique du Québec, qui sera concrétisée en 1962, avec la campagne « Maître chez nous », du gouvernement Lesage et de son ministre des Richesses naturelles, René Lévesque. En étendant la nationalisation de la production d’électricité sur tout le territoire, le Québec sera avantageusement positionné sur le plan environnemental pour les années à venir.
Hydro-Québec n’avait-elle pas des surplus?
L’époque des surplus d’hydroélectricité au Québec est désormais révolue.
Pourquoi? Deux raisons principales.
1) La demande en électricité augmente :De 2019 à 2029, Hydro-Québec prévoit une croissance de la consommation de 20 térawattheures (TWh), soit 12 %.
2) Hydro-Québec a signé des nouveaux contrats d’exportation :
Hydro-Québec a conclu d’importants contrats d’exportation dans les dernières années avec les États de New York et du Massachusetts. Ces contrats représentent, ici aussi, près de 20 TWh.
Plus d’informations : https://ici.radio-canada.ca/no...
Pourquoi ne pas simplement construire de nouvelles centrales pour augmenter notre capacité et soutenir le développement économique?
Le coût des nouveaux approvisionnements en électricité sera plus élevé que celui du bloc patrimonial : alors qu’il en coûte actuellement environ 3 cents le kilowattheure (kWh), les nouveaux approvisionnements, notamment via la construction de nouvelles centrales hydroélectriques, pourraient coûter environ 11 cents en moyenne. Comme les tarifs préférentiels accordés aux gros acteurs industriels tournent autour de 5 cent le kWh, développer des nouvelles capacités de production électrique pour attirer ces nouveaux acteurs représentera à terme des ventes à perte.
Pourquoi la décarbonation du Québec génère-t-elle une si grande demande électrique?
La Chaire de gestion du secteur de l’énergie des HEC Montréal évalue qu’en 2019, près de 54 % de l’énergie consommée au Québec provenait des hydrocarbures.
Les impératifs de la transition justifient une forte augmentation de la demande, notamment pour faire la transition de secteurs incontournables hors des hydrocarbures :
Électrification des transports
Conversion du chauffage des bâtiments à l’électricité
Électrification ou décarbonation des procédés industriels
Le Québec aura ainsi besoin de plus de 100 térawattheures (TWh) additionnels d'énergie pour faire la transition de ces secteurs et atteindre la carboneutralité d'ici 2050, selon le plan stratégique 2022-2026 déposé par Hydro-Québec (alors que la capacité actuelle de la société d’État tourne autour de 200 TWh).
Qu’est-ce qu’une consultation générique menée par le BAPE ?
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) est un organisme public et neutre qui relève du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Il permet aux citoyens de s’informer et d’exercer leur droit de parole sur des projets qui pourraient avoir des répercussions sur l’environnement, sur leur qualité de vie et sur toute question relative à l’environnement que lui soumet le ministre.
Le BAPE se penche généralement sur les impacts de projets d’envergures (lieux d’enfouissement, projets miniers, autoroutes, …). Il peut également étudier des thématiques plus globales susceptibles d'avoir des répercussions majeures pour la société québécoise. C’est dans ce dernier cas que ses mandats sont qualifiés de «générique».
Les citoyens, les groupes ou les municipalités qui désirent avoir de l’information supplémentaire sur le projet ou qui veulent pouvoir exprimer leurs préoccupations ou leurs opinions sur le projet peuvent demander au ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs la tenue d’une consultation publique ou d’une médiation.
Pour plus d’informations, consultez le site.