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Lorsqu’on fête, on n’aime pas souligner ce qui va mal. Je comprends. Mais est-ce vraiment possible de célébrer l’environnement en 2017 sans parler de climat?
C’est pourtant ce qu’a décidé de faire le Canada qui est l’hôte de la Journée mondiale de l’environnement de l’ONU qui se tient chaque année le 5 juin. Le Canada veut qu’on célèbre la nature (lire « aller vous promener dans un parc et prenez un selfie avec un écureuil »). Ce n’est pas dans mon habitude d’être le casseur de party, mais franchement, cela m’exaspère!
Plutôt que de nous proposer d’aller jouer dans nos magnifiques parcs nationaux (c’est vrai qu’ils sont magnifiques quand même!) j’aurais préféré que Justin nous annonce qu’il allait respecter l’ensemble des engagements internationaux du Canada en matière d’environnement.
L’un de ces engagements, pris par Stephen Harper en 2009 lors du G-20, est d’éliminer les subventions aux énergies fossiles. Couper une subvention, facile non? D’ailleurs, avant même de mettre un prix sur le carbone, on devrait arrêter de subventionner ce même carbone! On estime en effet que le fédéral verse chaque année 1,8 milliards de dollars sous forme de crédits d’impôts aux pétrolières. Pourtant, le vérificateur général du Canada soulignait récemment que le ministre des Finances n’a aucun plan d’action pour s’attaquer à cette contradiction fiscale ahurissante. Pas fort.
Vous me direz que Trudeau a quand même posé des gestes qui vont dans le bon sens. C’est vrai. Les dizaines de milliards de dollars annoncés pour les infrastructures de transport en commun et du Fonds vert sont sans précédent. Aussi, la « garantie » que nous offre le fédéral qu’il y aura un prix sur le carbone dans chaque province est aussi un pas dans la bonne direction.
Cela étant dit, l’approbation d’un pipeline comme TransMountain en Colombie-Britannique laisse perplexe (évidemment, il sera intéressant de voir si le projet réussit à surmonter un gouvernement de coalition NPD-Vert…) puisque c’est en complète contradiction avec la lutte aux changements climatiques.
Monsieur Trudeau ne veut pas déplaire aux Albertains en dépit du fait qu’ils n’ont fait élire que quatre de ses 183 députés. Plutôt que leur dire qu’il faut arrêter le développement du pétrole, il préfère leur faire des compliments sur la beauté de leur parc national (je parle de Banff, évidemment).
Soyons clairs : on ne peut pas soutenir le développement du pétrole ET atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre. Point.
Monsieur Trudeau veut que l’on parle de la nature aujourd’hui? OK! Voici donc ma suggestion pour la Journée mondiale de l’environnement, coupons les subventions aux pétrolières et utilisons ce montant de 1.8 milliard de dollars pour tripler le financement et la superficie des parcs nationaux au pays.