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Press release  •  2 min

5 écoles à proximité de pipelines vieillissants n’ont pas de plan d’urgence spécifique en cas de déversement

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Montréal, le 3 décembre 2015 – Le comité citoyen Oléoduc Laval en Amont (OLEA) et Équiterre ont questionné le conseil des commissaires de la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île mercredi soir sur le sort de cinq écoles situées à proximité de pipelines vétustes.

Alors que l’inversion de la ligne 9 d’Enbridge vient d’être annoncée, cinq écoles se trouvant le long de pipelines de l’Est de Montréal n’ont pas de plan d’urgence spécifique en cas de déversement. Ces pipelines existent pourtant depuis plus de 40 ans et plus de 5 000 élèves fréquentent les cinq établissements.

Martin Archambault, fondateur du groupe citoyen Oléoduc Laval en Amont et résident de Montréal, a interpelé les commissaires sur cette question : « Qu’est-ce que la commission scolaire compte faire pour assurer la sécurité des élèves, du personnel et de notre environnement? ».

Le territoire de la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île est traversée par deux oléoducs : celui de la compagnie Enbridge, construit en 1975 et dont l’inversion vient d’être approuvée pour acheminer du pétrole non conventionnel de l’Ouest canadien jusqu’à Montréal, et celui de Trans-Nord, dont la construction remonte aux années 1950, et qui transporte du pétrole raffiné.

Quatre écoles concernées sont situées à moins de 250 m du pipeline Trans-Nord : les écoles primaires Adélard-Desrosiers, Jules-Verne et le Carignan ainsi que l’école secondaire Henri-Bourassa. Pour sa part, l’école Simone-Desjardins-Gouin est à 540 m de la ligne 9 d’Enbridge.

L’inversion du pipeline d’Enbridge a été approuvée par l’Office national de l’énergie le 30 septembre dernier et le pétrole de l’Ouest y coule depuis le 30 novembre. Sa capacité passe aussi de 240 000 barils par jour à 300 000, soit presque autant que la consommation quotidienne du Québec.

« C’est aberrant. Les compagnies nous promettent des pipelines sécuritaires, mais même les commissaires scolaires n’étaient même pas au courant que du pétrole coule sous leurs pieds, à quelques centaines de mètres des élèves! Comment voulez-vous que le personnel réagisse en cas de déversement? », s’indigne M. Archambault, un professeur qui a tiré la sonnette d’alarme pour les écoles situées le long de la ligne 9 à Laval.

La compagnie Enbridge n’a pas un bilan environnemental reluisant et ses pipelines ont connu de nombreuses failles en matière de sécurité1. Les séquelles environnementales laissées par le plus grand déversement terrestre de pétrole de l’histoire des États-Unis dans la rivière Kalamazoo au Michigan, en 2010, sont toujours présentes et la compagnie refuse de prendre ses responsabilités dans le nettoyage de la région, qui a coûté à ce jour plus d’un milliard de dollars.

Montréal n’est pas la seule ville à risque. Plusieurs municipalités ne sont toujours pas satisfaites des plans d’urgence fournis par Enbridge. Le pétrole non conventionnel acheminé par la ligne 9 est un pétrole plus lourd auquel on doit ajouter des diluants inflammables dont certains sont cancérigènes.

En février 2015, la Commission scolaire de Laval a pris position sur l’inversion du pipeline, se disant inquiète pour la sécurité des enfants et du personnel de quatre de ses écoles situées à Saint-François, dans l’est de Laval.

« En ce moment, le pétrole des sables bitumineux de la ligne 9 menace nos communautés, nuit à notre économie et aggrave la crise climatique. Il faut cesser de développer de nouveaux projets de transport de pétrole et exiger que les projets existants se plient aux règles les plus sévères en matière de sécurité », indique Steven Guilbeault, porte-parole et directeur principal d’Équiterre, rejoint à Paris alors qu’il assiste à la 21e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21).

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Pour plus de renseignements :

Geneviève Puskas, Équiterre
514 792-5222
gpuskas@equiterre.org