Renversons la tendance!

Foire aux questions

• Pourquoi avoir lancé cette pétition?

  Alors que le Canada est en retard sur ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’électrification des transports, les ventes de véhicules utilitaires sport (VUS) et autres camions légers grimpent en flèche. La plupart des secteurs tentent de réduire leurs émissions, alors que celles du secteur du transport contribuent, à elles seules, à 25 % des émissions de GES du Canada. Selon un rapport d’inventaire national des GES au Canada, entre 1990 et 2019, les émissions de GES des camions légers à essence ont augmenté de 161 %.
  

  Or, pour Équiterre, il est tout à fait incohérent de faire la promotion - massive, récurrente et à grands budgets - de produits qui nuisent à l’atteinte de nos cibles climatiques. À ce titre, l'environnement n'a pas encore été intégré dans le cadre législatif de la publicité au Canada, alors qu'on sait que celui-ci est fréquemment amené à progresser en fonction des enjeux sociétaux. De bons exemples de réformes réglementaires en matière de publicité sont l’interdiction de montrer la vitesse au volant et l’interdiction de faire la promotion des produits du tabac. En attendant, les gros véhicules continuent de dominer la publicité : 79 % des publicités automobiles au Canada affichaient uniquement ou majoritairement des camions légers dans les journaux et les magazines canadiens en 2019 et 2020.

  De plus, l’industrie automobile canadienne investit des sommes colossales dans la promotion de ses produits. Son budget total en publicité est toutefois ardu à déterminer. Néanmoins, en 2018, l’industrie occupait le premier rang de l’investissement en publicité numérique (21 %) et, en 2019, elle représentait 19 % de ces investissements (Emarketer 2019; Emarketer 2020), ce qui représente environ 1,6 G$ pour cette forme de publicité seulement (Briggs 2020).

  
  

• Qu'est-ce qu'un camion léger « lourd et énergivore »?

  Il n’existe aucune définition officielle ni de consensus sur les composantes à utiliser pour décrire les véhicules à l’échelle du Canada. Chaque instance publique définit les véhicules en fonction des objectifs qui leur sont propres. Ainsi, les définitions utilisées d’un palier gouvernemental à un autre précisent tantôt le poids, les caractéristiques physiques, l’usage ou le nombre de passagers du véhicule. La définition la plus complète d’un camion léger figure dans le Règlement sur les émissions de gaz à effet de serre des automobiles passagers et des camions légers du gouvernement du Canada. C’est celle-ci que Équiterre utilise dans le cadre de ses communications.
  

• Le secteur automobile est l'un des plus grands secteurs manufacturiers du Canada. Que proposez-vous?

  Le temps est venu pour opérer une transition inévitable. Nous ne pouvons plus continuer à fabriquer des véhicules énergivores. Il faut reconnaître la hausse des camions légers comme un enjeu climatique, mais également comme un enjeu de sécurité publique et de santé publique. Nous devons ensuite agir en conséquence.

  Naturellement, une transformation ne se fait pas en un an, mais il faut l’amorcer le plus tôt possible. Le Canada s’est donné l’objectif clair de mettre fin à la vente de voitures et camions légers à combustion interne dès 2035. Notre message à l’industrie est donc simple: investissez dans la transition juste en formant vos équipes pour sécuriser leur avenir et privilégiez les véhicules électriques. Cessez de publiciser les camions légers qui ont des impacts multidimensionnels et irréversibles sur notre environnement et instaurer une offre adéquate de petits véhicules de manière à favoriser les modèles sobres en énergie et en matériaux.
  

• Pourquoi cibler la Société Radio-Canada et ignorer l'ensemble des médias canadiens?

  En tant que chaîne nationale qui diffuse dans les deux langues officielles du Canada, elle rejoint tous les Canadiens et toutes les Canadiennes, en plus de représenter le pays à l’international. C’est pourquoi on demande au gouvernement d’appuyer la SRC dans cette transformation, de manière à ce qu’elle ne nuise pas à ses opérations et à sa compétitivité, et que les mécanismes pourvus à cet effet soient réfléchis conjointement. Ce travail d’arrimage et de synchronicité jettera les balises et, espérons-le, permettra d’embarquer le reste du secteur médiatique canadien sur la voie de la cohérence.

• Est-ce que la pétition vise à encourager la vente de véhicules électriques?

  Le but de la pétition est de mieux réglementer la publicité des véhicules à essence, et non pas de l'interdire ou de restreindre la vente des véhicules à essence au profit de ceux électriques.

  Il faut savoir que, avec ou sans resserrement de la réglementation de la publicité des véhicules à essence, l'utilisation des véhicules électriques est appelée à croître en prévision de l'interdiction des véhicules à essence en 2035. Pour éviter que cela génère des déchets de batteries électriques, le gouvernement du Québec entend déjà imposer aux fabricants, dès 2027, l'obligation de récupérer et de valoriser les batteries électriques en fin de vie mises sur le marché au Québec, dans le cadre du Règlement sur la récupération et la valorisation de produits par les entreprises.

  Équiterre milite présentement auprès du gouvernement afin d'accroître les taux de récupération prévus et de dévancer son entrée en vigueur. D'ici là, le nombre de batteries électriques qui se retrouveront au dépotoir risque d'être marginal. En fait, ces batteries pourront encore servir 7 à 10 ans pour emmagasiner de l'énergie, après quoi elles pourront par la suite être recyclées pour la fabrication de nouvelles batteries. L'entreprise québécoise Recyclage Lithion a déjà mis au point des procédés qui lui permettent de recycler jusqu'à 95 % des composants d'une batterie. Pour de plus amples informations, veuillez consulter la section FAQ du site web de notre campagne Roulons électrique.
  

• Avant de réglementer la publicité, pourquoi ne pas s'assurer avant que l'offre de véhicules électriques ou zéro émission soit suffisante?

  Nos gouvernements se sont engagés à mettre fin à la vente des véhicules à essence en 2035. Or, un véhicule automobile est en circulation pendant 12 ans en moyenne. Ainsi, Équiterre fait un appel à la cohérence à travers sa campagne. Pourquoi continuer à promouvoir le problème et à nourrir la demande pour les véhicules à essence?

  En ce qui concerne notre accent sur les gros véhicules comme les VUS et les camionnettes, pour Équiterre, il ne faut pas voir l'électrification comme une solution unique aux enjeux de transport. La taille croissante des véhicules sur nos routes est un enjeu qui a de nombreux impacts sur la société et l’environnement (effet rebond en matière de consommation énergétique, dangerosité accrue, espace réduit dans les milieux urbains, congestion routière accrue, usure hâtive des infrastructures, poids additionnel sur les finances des ménages et sur l'économie). Ce sont des combats qui doivent être menés en parallèle, puisque les conséquences liées à la hausse de la taille des véhicules ne se règlent pas en changeant la manière dont les véhicules sont propulsés.

  Concernant le fait qu'il faut davantage travailler sur l'offre de véhicules électriques (VÉ), Équiterre en est conscient, et c'est pour cela que nous y travaillons ardemment. Vous pouvez d'ailleurs consulter la section Recommandations du rapport synthèse de notre étude ainsi que la section Nos revendications politiques de notre page web Mobilité et transport.

• Avez-vous un guide des véhicules les moins polluants ou moins énergivores sur le marché?

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